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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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un havre de paix d’où l’on doit avoir du mal à s’éloigner…
    — Pourtant, Henri n’y vit pas en permanence. Outre qu’il a retrouvé le goût des voyages, il possède une propriété à Khartoum, une villa à Monte-Carlo et une vieille bâtisse à Brive-la-Gaillarde !
    — Voilà qui est inattendu !
    — Pourquoi ? On est forcément né quelque part. Lui, c’est à Brive. Ah ! Voici Farid ! C’est le génie de la maison.
    Un immense Égyptien en galabieh et turban blancs arrivait en effet d’un pas un rien solennel, suivi d’une demi-douzaine de serviteurs. Il n’était pas de la première jeunesse, comme l’attestait la courte barbe poivre et sel de son menton, mais sa peau brune était quasiment sans rides.
    —  Sala m  aleikoum , Monsieur Adalbert !
    —  Aleikoum salam , Rachid !
    — Nous vous attendions.
    — Ah bon ?
    — L’hôtel a téléphoné. Puis-je me permettre de souhaiter la bienvenue à Votre Excellence ? ajouta-t-il en s’inclinant dans la direction d’Aldo qui remercia d’un sourire. Monsieur est dans son cabinet de travail. On portera vos bagages dès qu’ils seront arrivés.
    — Qu’est-ce que je te disais ? triompha Adalbert, en allongeant une tape sur l’épaule de son ami. C’est un homme extraordinaire !
    Aldo le crut volontiers quand, franchissant le seuil du « cabinet de travail » à la suite de Farid, après une succession de pièces au sol miroitant sous des tapis précieux et meublées avec élégance, il pénétra dans un incroyable capharnaüm. Des livres, des plans, des revues scientifiques souvent anciennes, il y en avait partout. En piles de préférence, autour d’un divan dont les rouleaux de papyrus occupaient déjà les trois quarts. On ne voyait rien, ou presque, du vaste bureau surchargé de papiers et de livres ouverts ponctués ici et là de pots de terre antiques d’où surgissaient des plumes – d’oie, à l’ancienne mode ! –, des crayons de couleur et des pinceaux. Pourtant, aucune odeur de poussière ne se dégageait de ce fatras où se remarquaient quelques beaux livres sortis d’une triple bibliothèque, débordante elle aussi.
    Sur un gros pouf de cuir rouge posé à même le sol, un homme était assis. Vêtu d’une galabieh blanche mais sans turban pour cacher des cheveux blancs rejetés en arrière, il montrait un visage strié de rides qu’une énorme paire de lunettes ne parvenait pas à enlaidir parce que l’ossature en était parfaite. À l’entrée des deux hommes, il lisait à haute voix un papyrus dont le texte pouvait surprendre, d’autant plus qu’il était rédigé en hiéroglyphes :
     
    « Je ne te laisserai pas passer
    dit le verrou de la porte
    si tu ne me dis pas mon nom »
    « Ton nom est Aiguille de la balance
    de la salle de la Vérité et de la Justice »
    « Je ne te laisserai pas passer
    dit le battant droit de la porte
    si tu ne me dis pas mon nom »
    « Ton nom est Défenseur de la Justice »
    « Je ne te laisserai pas passer
    dit le battant gauche de la porte
    si tu ne me dis pas mon nom »
    « Ton nom est Défenseur de la Justice du cœur »
    « Je ne te laisserai pas passer
    dit le seuil de la porte
    si tu ne me dis pas mon nom »
    « Ton nom est Pilastre de la terre »
    « Je ne t’ouvrirai pas dit la serrure
    si tu ne me dis pas mon nom »
    « Ton nom est Corps enfanté par la Mère »
    « Je ne te laisserai pas introduire la clef
    dit le trou de la serrure
    si tu ne me dit pas mon nom »
    « Ton nom est : Œil du Crocodile de Sebek
    Seigneur du Bakau… »
     
    — Je ne connaissais pas ce texte, s’étonna Adalbert. D’où le sortez-vous ?
    — C’est une formule magique destinée à provoquer l’ouverture d’une porte sur le chemin initiatique du défunt. Elle devrait émaner du  Livre des morts , bien que je ne l’y aie jamais vue. Je l’ai dénichée chez ce vieux voleur de Youssouf Haim. Tu la connaissais, toi ?
    — Non, je m’en souviendrais, mais au fond cela ne nous apprend rien sur l’importance primordiale du nom dans l’ancienne Égypte. Quiconque n’a pas de nom n’existe pas. C’est pourquoi, à la mort d’un pharaon, son successeur, s’il n’était pas d’accord avec lui, se dépêchait de faire effacer son cartouche de tous les bâtiments…
    Aldo n’en croyait pas ses oreilles et songeait sérieusement à se retirer sur la

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