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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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fenêtres encadrées de blanc de l’hôtel Old Cataract, posé comme une couronne sur un coussin de verdure et de fleurs. À sa base voltigeait le gracieux ballet des felouques sous l’aile blanche de leur haute voile triangulaire. À cet endroit, la vallée du fleuve se resserrait, s’encaissait entre ses versants, dont celui de gauche laissait couler les sables du désert jusqu’au barrage naturel des rochers.
    Les deux amis avaient débarqué les premiers, après avoir déversé quelques paroles lénitives à l’adresse du pauvre Fatah que cette croisière ratée désolait. Ils avaient hâte de gagner le refuge de cet hôtel où les grands de ce monde se devaient de passer au moins une fois. L’image victorienne d’impériale sérénité qu’il offrait les attirait comme un aimant.
    — Il vaut le voyage à lui seul, assurait Adalbert qui le connaissait depuis longtemps. Il écrase tous les Ritz de la terre par la tranquillité qu’on y respire.
    — Et que se passera-t-il si la Rinaldi s’y installe ?
    — Rien à craindre. Elle est l’invitée du gouverneur, elle va porter ses vocalises chez lui. C’est à l’autre extrémité de la ville…
    Leur soulagement ne dura que le temps relativement court du voyage en calèche entre le débarcadère et l’hôtel, où le réceptionniste leur apprit qu’il n’y avait plus de place.
    — Vous auriez dû retenir, Monsieur Vidal-Pellicorne, reprocha-t-il gentiment à ce client qu’il connaissait bien. Vous savez qu’en cette saison on s’arrache nos appartements.
    — Qui vous parle d’appartements ? Des chambres suffisent, à condition que ce ne soient pas celles des domestiques ! Le Winter Palace ne vous a pas annoncé notre arrivée ? s’indigna Adalbert avec une parfaite mauvaise foi parce qu’il avait oublié de le demander.
    — Non !… Non, je suis navré !
    — Mais enfin, Garrett, vous devriez comprendre que nous ne pouvons pas coucher dehors, le prince Morosini et moi ? gémit-il en désignant d’un geste discret Aldo qui, se désintéressant du débat, fumait une cigarette dans un fauteuil du hall.
    — Croyez que j’en suis profondément conscient, Monsieur Vidal-Pellicorne ! Je vais faire mon possible pour vous dépanner… Mais, j’y pense, pourquoi ne pas demander l’hospitalité à M. Lassalle…, au moins jusqu’à ce que des chambres se libèrent ?
    — Lassalle ? Il est là ?
    — Il a dû arriver en fin de semaine. C’est seulement hier qu’il est venu dîner chez nous ! Voulez-vous que je téléphone ?
    — Inutile ! Nous voilà sauvés ! À bientôt, Garrett ! Je vous laisse les bagages ! On les fera prendre plus tard !
    — On vous les portera…
    S’il y avait une chose qu’Aldo détestait, c’était de ne pas savoir où loger en arrivant quelque part. Aussi était-ce avec une certaine nervosité qu’il attendait la fin des palabres. Voyant Albert revenir vers lui, arborant un large sourire, il écrasa sa cigarette dans un cendrier et se leva :
    — Tu as fait un miracle ?
    — Mieux que ça. On s’en va !
    Il l’avait pris par le bras pour l’entraîner mais Aldo se dégagea, il se méfiait des enthousiasmes impromptus d’Adalbert :
    — Où prétends-tu m’emmener ?
    — Là où on sera encore mieux qu’à l’hôtel parce qu’on n’y risquera pas de rencontres douteuses. Du moins, je l’espère…
    — Tu n’en es pas sûr ?
    — Oh, on ne peut jurer de rien… T’ai-je parlé d’Henri Lassalle qui était le meilleur ami de mon père ?
    — Tu n’as déjà pas souvent parlé de ton père… Et ce monsieur est un archéologue, lui aussi ?
    — Jamais de la vie. Ils étaient tous les deux diplomates et ils se sont connus à Rome, au palais Farnèse où ils étaient jeunes attachés. Ils ont d’ailleurs commencé par se taper dessus…
    — Ils se sont battus ?
    — Comme des chiffonniers pour les beaux yeux d’une fille dont ils étaient aussi amoureux l’un que l’autre mais, comme ils n’étaient pas idiots, ils ont compris qu’elle n’en valait pas la peine quand elle les a plantés là, à cause d’un boyard russe plus âgé mais riche comme un puits. Du coup, ils sont allés fêter l’événement dans un cabaret en prenant une cuite monumentale qui les a unis pour la vie.
    Il s’interrompit, monta dans la calèche que le voiturier venait de leur appeler, donna

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