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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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qu’une fille, ajouta-t-elle avec un fond d’amertume qui frappa les deux hommes.
    — Où étiez-vous passée ? reprit Adalbert. Je vous ai cherchée…
    — Un instant ! coupa le gros homme qui détestait être tenu à l’écart d’une conversation, surtout quand il estimait devoir en être le centre. Vous dites, Mademoiselle Hayoun, que vous connaissez ces gens… ?
    — Voulez-vous que je vous les nomme ? Voici M. Adalbert Vidal-Pellicorne, avec lequel j’ai collaboré il y a peu, et son ami est le prince Aldo Morosini de Venise, expert international en joyaux anciens. Je l’ai rencontré dernièrement au Caire. Encore une fois, je réponds d’eux.
    — Sans doute, mais…
    Le ton de la jeune fille durcit subitement :
    — Au lieu d’ergoter sur des détails sans importance, ne croyez-vous pas qu’il serait décent de rendre les devoirs qui conviennent au corps d’Ibrahim Bey auprès duquel vous vous prélassez sans le moindre respect ?
    Ayant dit, elle s’agenouilla à côté du divan, s’assit sur ses talons et prit entre ses mains l’une de celles du défunt qu’elle posa contre sa joue sans plus retenir de lourdes larmes coulant silencieusement sur son beau visage.
    — Je sais, je sais, bafouilla Keitoun. Le médecin légiste doit arriver d’une minute à l’autre avec une ambulance…
    — Alors, allez l’attendre dehors et laissez-moi à mon chagrin !…
    — Mais l’enquête exige…
    — Rien ! Vous la reprendrez quand vous l’aurez emporté ! Votre conduite est scandaleuse. J’en appellerai au gouverneur si…
    Keitoun s’extirpa non sans difficulté de son divan :
    — Calmez-vous. Je vous laisse… mais il faudra que nous parlions…
    — Plus tard !
    Il n’insista pas et entraîna les deux autres à sa suite. Debout, il ressemblait à une énorme poire dont le tarbouch posé au sommet du crâne figurait la queue. Son poids lui conférait une démarche cahotante qu’il soutenait d’une canne et qui le conduisit jusqu’au premier divan resté intact dans l’une des pièces d’entrée.
    Se sentant à nouveau stable, il reprit son assurance :
    — Pauvre femme ! remarqua-t-il. La douleur l’égare… mais revenons à ce que nous disions quand nous avons été interrompus, enjoignit-il à Aldo.
    Il était écrit qu’il n’en viendrait pas à bout ce jour-là. Le légiste faisait son apparition escorté de brancardiers, et il fut bien obligé de les précéder.
    — Ce serait presque amusant si nous n’étions confrontés à un tel drame, remarqua Aldo. Que faisons-nous ?
    — On attend ! J’ai besoin de parler à Salima !
    — Tu as vu sa douleur ? Tu pourrais peut-être différer ?
    — Justement ! Un ami lui sera plus que jamais nécessaire !
    Aldo abandonna. Il connaissait son Adalbert sur le bout du doigt. D’origine picarde, il en avait l’obstination et, quand une femme lui trottait dans la tête, il était au-delà d’un raisonnement sensé. Cela avait été le cas avec Hilary Dawson et Alice Astor. Il ne revenait sur terre qu’une fois rendu à une rude réalité. Tout portait à croire qu’avec la belle Salima – il faut reconnaître que sa beauté surpassait celle de ses consœurs ! –, on allait au-devant de nouveaux problèmes. Adalbert pourrait-il accepter de le croire s’il lui racontait ce qu’il avait vu à Louqsor quand le bateau avait quitté le quai ? Il est vrai que bavarder gaiement avec un jeune homme ne tirait pas à conséquence, mais il y avait autre chose que Morosini jugeait nettement plus inquiétant : lors de leur visite à Ibrahim Bey, celui-ci n’avait-il pas donné à entendre – sur le ton du regret ! – que l’unique membre de sa famille s’était laissé prendre dans les filets de la princesse Shakiar ? Or, jusqu’à preuve du contraire, Salima était cet unique membre. Sans oublier non plus la mise en garde d’Ali Rachid quand Aldo l’avait rencontré dans la Vallée des Rois ! Ce n’était pas négligeable !
    Assis sur le bord d’une énorme jarre contenant un oranger – indemne, celle-là ! –, il regardait Adalbert faire les cent pas devant lui sans trouver le courage de l’arrêter, quand Henri Lassalle se matérialisa enfin :
    — Pardon pour le retard ! J’avais un pneu crevé ! Où en est-on ?
    En trois mots, Aldo le mit au courant, sans d’ailleurs qu’Adalbert se soit aperçu

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