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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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parenthèses, loge ici !
    — Je sais, je l’ai vue : elle déplace suffisamment d’air pour cela, murmura la vieille dame que l’histoire n’avait pas l’air d’amuser du tout. Quant à toi, si tu n’as pas compris qu’elle cherchait seulement à te mettre le grappin dessus, c’est que tu es resté bien naïf. Ce qui m’étonne.
    — Me mettre le grappin dessus ? Pour quoi faire, mon Dieu ! C’est simplement une histoire de fous comme l’aventure d’Adalbert qui s’est fait souffler sous le nez sa concession de fouilles, ainsi qu’il vient de le raconter.
    — Ça n’a rien à voir. La guerre plus ou moins voilée des archéologues entre eux est notoire. Nous en avons eu un exemple avec les hauts faits de La Tronchère, ce drôle de bonhomme qui avait dévalisé Adalbert. Il paraît qu’ici même opère dans les îles une équipe allemande que les Anglais voudraient voir au diable, mais ton histoire à toi me suffoque ! Une si grande dame !
    — N’importe, c’est réglé. Si nous allions prendre le café sur la terrasse ?
    Un moyen comme un autre de rompre les chiens. Pendant que l’on s’y rendait, Aldo cherchait un nouveau sujet de conversation quand il aperçut la princesse Shakiar en train de quitter l’hôtel avec tous ses bagages flanquée du faux El-Kouari. Il n’eut pas besoin de communiquer à Adalbert l’idée qui lui venait : celui-ci se dirigeait déjà vers la réception. Quand il revint, il affichait un large sourire :
    — Elle déménage parce qu’elle se plaint de ce que l’hôtel soit mal fréquenté ces jours-ci, mais elle reste à Assouan. Elle se rend dans la propriété que sa famille y possède. En ce qui concerne le gentleman moustachu qui l’accompagne, c’est tout bêtement son frère, le prince Ali Assouari…
    — Peste ! Je pensais qu’elle n’était princesse que par le mariage contracté jadis avec le roi ?
    — Eh non ! Elle l’est de naissance. Ah, voilà le café, ajouta-t-il en se frottant les mains de manière fort peu élégante, comme si c’était la meilleure nouvelle du monde.
    On échangea les derniers potins mais, au moment où les deux hommes prenaient congé, M me  de Sommières retint Aldo et murmura :
    — Si tu t’imagines nous avoir donné le change, tu te trompes lourdement, mon garçon ! Je gagerais mes sautoirs de perles contre une coquille d’huître que, tous les deux, vous trempez jusqu’au cou dans l’une de ces histoires vaseuses dont vous avez le secret…
    — Mais, Tante Amélie…
    — Souviens-toi quand même que tu as femme et enfants… en dehors de Plan-Crépin et de moi !
    — Ne vous tourmentez pas. Il n’arrivera rien…
    Ce qui poussait peut-être l’optimisme un peu loin.
     
    La nouvelle, portée par Rachid, arriva le lendemain matin sur la table du petit déjeuner que l’on prenait sous les palmes de la terrasse : Ibrahim Bey et ses serviteurs avaient été assassinés dans la nuit. Seul Tawfiq, le plus important d’entre eux, avait survécu mais, assommé et blessé, on l’avait transporté à l’hôpital de la ville. Quant à la demeure, elle avait été fouillée et mise sens dessus dessous de la cave aux terrasses.
    Presque simultanément, un agent de police vint « inviter » MM. Morosini et Vidal-Pellicorne à se rendre sur-le-champ au château du Fleuve afin d’y éclairer les autorités sur ce qui se passait dans cet endroit dont ils avaient été les derniers visiteurs.
    — Comment cet âne de Keitoun peut-il savoir que nous avons été les derniers puisque tout le monde est mort ? rouspéta Adalbert qui détestait être dérangé à un moment particulièrement important pour lui.
    — Tu oublies que le serviteur vit toujours…
    — Ce qui revient à dire que les meurtriers, c’est nous, puisque ce sont eux les derniers à l’avoir vu vivant ?
    — Que le capitaine soit un imbécile ne fait de doute pour personne, concéda Lassalle. Cela ne change rien à l’obligation d’aller là-bas, puisqu’on a poussé la prévenance jusqu’à vous envoyer une voiture. Allez-y ! Moi, je fais un brin de toilette et je vous rejoins.
    On ne pouvait qu’obtempérer. Adalbert s’octroya cependant une tasse de café et un croissant supplémentaires – le breakfast n’ayant pas cours chez le Français qui avait même réussi à inculquer l’art des croissants et autres brioches à son

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