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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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de son arrivée.
    — Ah ! fit-il seulement.
    Il n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit : le corps d’Ibrahim Bey reparaissait, couvert d’un drap blanc. Salima suivait, mince forme noire dans ses draperies que la circonstance rendait funèbres. Adalbert la rejoignit :
    — Qu’allez-vous faire maintenant ? Vous n’allez pas rester dans cette maison après ce qui s’y est passé ? C’est une telle chance que vous soyez encore vivante !
    L’ombre d’un sourire anima un instant les yeux clairs :
    — Mais je n’y étais pas. Lorsque je viens à Assouan, je vais chez une amie. En revanche, je vais y revenir !
    — C’est impossible, voyons. Les serviteurs sont morts ou à l’hôpital.
    — Mon amie me prêtera ce que je voudrai. Elle en a plus qu’il ne lui en faut. Et j’ai décidé de revenir ici. Comprenez donc que je ne peux laisser cette demeure à l’abandon !
    — La police s’en occupera. Étant donné la personnalité d’Ibrahim Bey, elle ne peut faire moins !
    — On voit que vous ne la connaissez pas ! Laissez-moi passer, s’il vous plaît ?
    — Alors permettez-moi de revenir ce soir prendre de vos nouvelles ?
    — Pas ce soir ! Je dois veiller aux funérailles de mon grand-père. En outre…
    Comme, machinalement, il s’était écarté, elle poursuivit son chemin en lui lançant par-dessus son épaule :
    — Laissez-nous le temps de faire le ménage ! Je vous préviendrai quand vous pourrez venir…
    — Salima !
    — Plus tard, vous dis-je !
    Et elle disparut, laissant Adalbert figé sur place.
    — Qu’est-ce que ça signifie ? demanda Henri Lassalle qui avait suivi la scène au côté d’Aldo. Il connaît cette fille ?
    — Pas pour son salut, j’ai l’impression ! Elle a travaillé avec lui sur le tombeau de Sebeknefrou dont il vous a parlé.
    — Et il a eu un problème avec elle ?
    — Je préfère le laisser vous le raconter. Après ce qui vient de se dérouler sous vos yeux, il ne pourra se défiler.
    — Ça, vous pouvez me faire confiance. Si cela ne vous ennuie pas de rentrer seul, je vais le prendre avec moi…
    — Bien sûr, mais allez-y doucement ! C’est un terrain plus sensible que je ne croyais.
    — Il ne nous manquait plus que ça !
    À quelques pas d’eux, Adalbert, apparemment changé en statue, regardait encore la porte derrière laquelle la jeune Égyptienne venait de disparaître. Lassalle alla le prendre par le bras :
    — Viens ! Je te ramène, on a à causer.
    Il se laissa emmener docilement et, sur le seuil, se retourna vers Aldo :
    — Tu viens ?
    — Je vous suis !
    Aldo se serait volontiers attardé, mais la police se livrait à des investigations sans doute un brin désordonnées car un écho de verre cassé lui parvint et lui arracha un sourire amer : les méthodes des limiers locaux devaient être à des années-lumière de celles employées par Scotland Yard !
    Il sortit à son tour, salué par le Nubien de garde à la porte, et avant d’aller reprendre la voiture que l’on avait mise à leur disposition, il contourna cette bâtisse ressemblant si fort à un kalaat syrien. Aucune ouverture n’était visible, à l’exception de l’ogive éclairant la bibliothèque du défunt. Seul un étroit chemin passait à la base. Ensuite c’était la dégringolade des rocs noirs composant un chaos difficilement praticable à moins d’être entraîné. En outre, l’épais vitrail armé de plomb était intact et hermétiquement fermé. Aucune trace de pas non plus, donc le ou les assassins étaient forcément entrés par la porte. Et une porte que son allure médiévale ne devait pas rendre aisée à fracturer. Conclusion, les massacreurs détenaient les clefs, sinon ils avaient bénéficié d’une complicité intérieure. Mais laquelle ? Sur trois serviteurs, deux étaient morts et le troisième gisait sur un lit d’hôpital, sérieusement amoché. Alors ?
    Adossé à la vieille muraille, Aldo alluma une cigarette et contempla le paysage, sublime à cet endroit plus encore qu’ailleurs. Outre les îles semées à la pointe sud d’Éléphantine et les récifs sur lesquels se brisait le flot écumeux, on découvrait la rive gauche du Nil, sauvage et désertique presque jusqu’au barrage, en amont, et, en aval loin au-delà, les ruines imposantes du vieux monastère Saint-Siméon et les tombeaux des

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