Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
moment, un coup bref fut frappé à la porte et un policier entra, portant un paquet de vêtements noirs qu’il déposa sur une chaise :
    — On vient de trouver ces frusques dans une gondole devant le palais Foscari, annonça-t-il. Elles pourraient bien appartenir au mort de cette nuit ?
    — Elles ne peuvent même appartenir qu’à lui, fit Salviati en déployant un élégant pardessus de vigogne noire. Et vous avez raison, prince, ajouta-t-il aussitôt, les doublures sont décousues et les ourlets aussi. Le pauvre type ne sera guère élégant pour son dernier voyage !
    — Vous dénicherez peut-être une bonne âme pour arranger ça. Vous comptez le renvoyer dans ses foyers ?
    — Si c’est réellement un diplomate, le gouvernement prendra contact avec la chancellerie du roi Fouad et il sera rapatrié. On n’a déjà pas trop de place pour nos morts à nous ! conclut-il, se référant au cimetière San Michele.
    Morosini prit congé là-dessus et rentra chez lui.
    Comme il s’y attendait, Guy Buteau se tenait dans la bibliothèque, assis sur l’un des escabeaux coulissants, à mi-chemin du plafond, un livre ouvert sur les genoux et deux ou trois autres sur les degrés voisins :
    — Je parie pour Platon ! lui lança-t-il.
    — Justement, non ! Je le connais suffisamment mais je me suis souvenu que nous avions là l’ouvrage du Pr Léo Frobenius – un Allemand ! – et du Français Paul Lecour qui apportent leur contribution à la thèse soutenant que l’Égypte fut sans doute colonisée par les Atlantes et que les traces rémanentes y sont profondes. Ne fût-ce que la momification des défunts. Un rite particulier que l’on retrouve de l’autre côté de l’océan Atlantique dans les nécropoles du Nouveau Monde : Mexique ou Amérique centrale…
    — Voilà mon précepteur revenu ! constata Aldo en riant. Je ne demande pas mieux que de vous croire, mon cher Guy, mais je préférerais savoir ce que cet étrange anneau faisait dans la chaussette de ce malheureux diplomate. À ce propos, on sait qui il est et où il allait. Vraisemblablement, il regagnait Le Caire venant de Londres. Ce qu’il faudrait connaître, c’est si un paquebot pour l’Égypte part prochainement d’ici, ajouta-t-il en décrochant le téléphone pour appeler le port du Lido.
    Il y en avait un, en effet, partant le surlendemain pour Port-Saïd, et M. El-Kouari avait retenu sa place avant que la police ne l’annule.
    — Voilà au moins une certitude ! se réjouit Morosini. Reste la question à laquelle personne n’a de réponse : d’où venait-il quand il s’est fait assassiner derrière chez nous en pleine nuit ?
    — Nous ne le saurons sans doute jamais ! soupira Guy en descendant de son perchoir. En revanche, j’aimerais bien revoir l’anneau.
    — Rien de plus facile.
    On se rendit dans le bureau d’Aldo où, toutes portes closes, celui-ci enclencha le mécanisme compliqué de son coffre, sortit le sachet de daim et en fit glisser le contenu sur le dessus de cuir de son bureau, puis alluma la puissante lampe sous les feux de laquelle il examinait les joyaux qu’on lui apportait. Le métal couleur d’or pâle venu du fond des âges prit des reflets soyeux, comme s’il était recouvert d’une mousseline, faisant ressortir la teinte parfaite des turquoises. Penchés au-dessus, ils contemplèrent l’anneau sans y toucher pendant de longues minutes, comme s’il exerçait sur eux une fascination – et c’était le cas. Quelle signification donner à ces formes géométriques – baguettes droites ou triangles – serties dans l’orichalque ? Guy tendit la main vers le bijou, hésita et la retira :
    — Il vous fait peur ? demanda Aldo.
    — Oui et non… je ne sais pas trop ! J’éprouve une curieuse impression. Il m’attire et cependant…
    — Vous pensez au sang qui a coulé cette nuit pour sa possession… et qui ne doit pas être le premier !
    — Pourtant je ne ressens pas devant lui la sensation de répulsion que me donnaient les pierres du Pectoral. Surtout le rubis de Jeanne la Folle.
    — Avouez qu’il y avait de quoi ! Peu de pierres ont suscité autant de drames et nous avions dû violer une tombe pour le retrouver.
    — Ce n’est pas le cas en ce qui concerne cet anneau. Il a quelque chose… de rassurant.
    — Alors pourquoi avez-vous hésité à le prendre ? reprocha

Weitere Kostenlose Bücher