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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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précepteur, sans compter la sienne.
    — Voyons ce qu’il m’a confié ! fit-il en renversant le sachet sur la table.
    Une bague en sortit. Un simple anneau façonné d’un métal plus clair que l’or dans lequel des formes géométriques composées de turquoises taillées étaient serties. Un instant, tous deux le contemplèrent, perplexes, car il ne ressemblait à rien de connu, puis Guy le prit du bout d’un index un peu tremblant :
    — Incroyable ! s’exclama-t-il. Savez-vous ce qu’est ce métal ?
    — Ne l’ayant jamais rencontré, j’avoue mon ignorance. Cela ressemble à de l’or.
    — C’est de l’orichalque, mon ami ! Et c’est infiniment précieux ! Ce qui signifie que cet anneau nous arrive de la nuit des temps ! De l’Atlantide !
    — L’Atlantide ? Le continent englouti ? Il aurait réellement existé ?
    Les sourcils se froncèrent au-dessus des vifs yeux bruns éclairant le fin visage presque sans rides sous les épais cheveux blanc, Guy observa :
    — Au temps où je vous enseignais, je croyais pourtant vous avoir parlé de Platon et du  Critias .  Je n’ai pas l’impression de vous avoir beaucoup marqué !
    — Vous n’y avez pas manqué, mais c’était selon moi à ranger parmi les légendes… et vous m’avez appris tellement de choses passionnantes sur d’étincelantes réalités ! Comment pouvez-vous être certain de la provenance… quasi miraculeuse, de cet anneau ? Vous n’avez pas hésité une minute sur l’origine de ce métal qui m’est totalement inconnu ?
    — À l’époque de ma jeunesse, j’ai vu au British Museum de Londres un objet de cette matière. Une croix ansée égyptienne…
    — Et l’étiquette collée dessous citait l’Atlantide ?
    — Disons que, fidèles à leur prudence habituelle, les Anglais annonçaient « possibilité atlante » pour cette croix trouvée aux abords de la deuxième cataracte du Nil et datant d’environ sept mille ans avant notre ère… J’avoue qu’au fil des ans, j’en étais venu à l’oublier.
    — La deuxième cataracte ? fit Aldo, songeur. Le mourant a fait allusion à Assouan qui est proche de la première. Mais, enfin, le fameux continent englouti n’a jamais rien eu à voir avec l’Égypte ?
    — D’après certaines traditions et quelques rares auteurs, l’Égypte des pharaons aurait été colonisée par ces gens dont la civilisation était extrêmement développée et d’où elle aurait tiré les bases de son énorme potentiel scientifique. Vous avez d’ailleurs un interlocuteur de choix en la personne de votre ami Vidal-Pellicorne.
    — Vous plaisantez ? Il va me rire au nez ! Surtout si je mentionne la « Reine Inconnue » ? Il va me renvoyer à Antinea, l’héroïne du bouquin de Pierre Benoit qui a eu tant de succès après la guerre… et m’assener d’un ton cassant qu’on ne badine pas avec l’Égypte antique !
    — Si j’étais vous, j’essaierais quand même… et je vous rappelle qu’à deux pas d’ici un homme est mort ! conclut-il, un rien sévère.
    — C’est vrai, admit Aldo. J’avoue que je l’oubliais. Quant à Adalbert, Dieu seul sait où il se trouve ! En Égypte sans doute, mais c’est vaste, l’Égypte, et comme il ne donne jamais de ses nouvelles…
    — Téléphonez à Paris ! Son valet Théobald vous renseignera peut-être ?
    Aldo regarda son ancien précepteur avec curiosité :
    — Ma parole, elle vous tracasse, cette histoire ?
    — Je l’avoue, et je pense qu’elle vous tracasserait également si, au lieu d’être un simple anneau orné de turquoises, il s’agissait d’un somptueux rubis ou de mystérieuses émeraudes, mais…
    — Je n’ai pas la passion des bijoux égyptiens qui manquent d’éclat, à l’exception des perles. Selon moi, les placards d’or de Tout-Ank-Amon ne sont rien en comparaison du Régent ou du Koh-I-Noor. Ce qui ne veut pas dire cependant que l’affaire de cette nuit ne m’intéresse pas. J’espère en apprendre un peu plus en fin de matinée. Salviati m’attend à onze heures pour signer ma déposition.
    Il allait se resservir du café, mais Guy l’en empêcha :
    — Tâchez donc de dormir une heure ou deux ! Cela serait plus raisonnable !
    — Comme toujours, vous avez raison.
    Il partit se coucher mais ne dormit pas pour autant. Cette mort étrange, le visage douloureux de la

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