Le clan de l'ours des cavernes
essentiellement d'herbe, il vivait dans différents types d'habitat découvert, de la montagne aux steppes. Agile et intrépide, il n'était découragé ni par les pentes escarpées ni par les sols rocailleux, ni même par les hautes corniches étroites si elles fournissaient de l'herbe pour le tenter. Les forêts aux arbres espacés entre lesquels poussaient herbe et fougères, ou interrompues par des clairières ensoleillées lui offraient un habitat acceptable, de même que les collines de bruyère et les steppes.
Le cerf roux n'aimait pas courir mais, marchant ou trottant sur ses longues pattes, il se déplaçait rapidement. Pourchassé, il était capable de franchir des kilomètres à vive allure, de faire des bonds de quarante pieds, de sauter à une hauteur de huit pieds. Bien qu'il préfér‚t l'herbe, il se nourrissait aussi de feuilles, de bourgeons, de baies, de champignons, de bruyère, d'écorce, de glands, de noix et de faines. Les cerfs roux formaient de petites hardes à cette période de l'année. Dans une prairie, près d'un ruisseau, Ayla et Jondalar en découvrirent plusieurs et s'arrêtèrent pour les observer. L'herbe commençait à passer du vert au doré
et quelques hêtres au riche feuillage bordaient la rive.
C'était une troupe de m‚les d'‚ges divers, aux bois totalement recouverts de peau velue. Les andouillers commençaient à pousser K
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saient au début du printemps et recommençaient à pousser presque aussitôt.
Chaque année, la ramure comptait un andouiller de plus, et au début de l'été même les plus grands étaient tout à fait développés, couverts d'une peau velue riche en vaisseaux sanguins qui transportaient les substances nutritives indispensables à une croissance aussi rapide. Du milieu à la fin de l'été, cette peau séchait et provoquait des démangeaisons qui amenaient le cerf à frotter ses bois contre les arbres et les rochers pour s'en débarrasser, et elle pendait souvent en lambeaux sanguinolents avant de tomber.
Ils comptèrent douze andouillers sur le plus grand des cerfs, qui devait peser quelque huit cents livres. Malgré son nom de cerf roux, le douze-cors avait un pelage brun-gris ; d'autres membres de la harde étaient marron-roux, taupe ou jaun‚tres. Un jeune au front orné d'amorces de dague présentait encore les taches blanches à demi effacées d'un faon. Tout en étant s˚r de pouvoir l'atteindre avec son lance-sagaie, Jondalar résista à
l'envie d'abattre le cerf qui avait la ramure la plus développée.
- Le grand, là-bas, est dans la fleur de l'‚ge, dit-il. J'aimerais revenir le voir plus tard. A la saison de ses Plaisirs, il se battra pour avoir le plus de femelles possible, quoique, le plus souvent, il lui suffise de montrer ses bois pour décourager ses adversaires. Mais quand ils se mesurent, le combat peut durer toute la journée. Ils font un tel vacarme en entrechoquant leurs bois qu'on les entend de très loin. Ils se cabrent pour décocher des coups de patte avant.
" Un jour, quand je vivais à la Caverne de Dalanar, nous avons découvert deux cerfs aux bois enchevêtrés. Ils n'arrivaient plus à se détacher l'un de l'autre, malgré tous leurs efforts. Nous avons d˚ couper leurs ramures.
C'était une proie facile, bien s˚r, mais Dalanar assurait que nous leur accordions une faveur : ils seraient morts de faim et de soif, de toute façon.
- J'ai l'impression que ce grand m‚le a déjà rencontré l'homme, dit Ayla en ordonnant à Whinney de reculer. Le vent vient de tourner, il doit avoir senti notre odeur, il devient nerveux. Regarde, il commence à s'éloigner.
S'il part, les autres suivront.
- C'est vrai qu'il a l'air nerveux, acquiesça Jondalar en faisant reculer lui aussi son cheval.
Soudain, un lynx qui guettait la harde, tapi derrière l'un des hêtres, sauta sur le dos du plus jeune des cerfs lorsqu'il passa sous l'arbre.
L'animal encore tacheté bondit en avant pour déséquilibrer le prédateur, mais le félin aux oreilles ornées d'une touffe de poils s'agrippa aux épaules de sa proie et lui ouvrit les veines d'un coup de dents. Les autres cerfs s'enfuirent ; le jeune se mit à courir en décrivant un large cercle.
Ayla et Jondalar observaient la scène, le lance-sagaie à la main, au cas o˘
ils auraient d˚ se protéger, mais le lynx avait égorgé l'herbivore, qui montrait des signes d'épuisement. Il tituba. Le félin changea de prise, une autre gerbe de sang jaillit.
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