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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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bouillonnant, afin de voir s’il lui serait possible, comme à tant d’autres, d’y reconstruire une fortune. Il s’y est fait des amis dans le monde des affaires… Ce n’était sans doute pas le meilleur moment puisque le krach financier de 1929 bouleversait l’économie du pays, mais Miguel s’intéressait à l’antiquité, aux objets anciens, aux bijoux et commençait à regarder en direction de l’Europe prospère, avec l’idée de retrouver des racines espagnoles. Un jour, il est venu nous voir : je ne sais trop comment, il avait appris qu’en Pays basque l’ancien château de mon aïeul allait être mis en vente avec son contenu et il nous a conseillé de nous y rendre pour tenter de l’acquérir : “Les États-Unis ne sont pas faits pour vous et jamais vous n’y serez heureux, a-t-il dit. Là-bas, vous retrouveriez des traditions, des liens familiaux peut-être et une vie plus noble que vous n’en aurez jamais ici ! ”
    « Mon neveu Pedro a adhéré sans hésiter à son idée. J’étais, je l’avoue, plus réticente. Serions-nous capables de racheter ce bien ? Miguel m’a répondu qu’un seul de mes bijoux pourrait suffire. De plus, l’un de ses amis était en relations avec un antiquaire parisien de réputation mondiale qu’il ferait venir à Biarritz et s’arrangerait pour que nous le rencontrions… J’avoue qu’à mon tour la perspective de vivre sous d’autres cieux m’a séduite, puisqu’il était impossible de retourner chez nous. Et nous sommes partis… À Biarritz, Miguel nous a présenté ce Vauxbrun… À présent, vous savez tout ! »
    En même temps, elle se levait, comme prise d’une soudaine envie d’en finir. Peut-être regrettait-elle de s’être laissée aller à se confier à une étrangère appartenant au camp ennemi, mais Tante Amélie s’y était préparée. Très certainement, Luisa n’avait pas envie de lui dire la façon dont ils avaient réussi à piéger Vauxbrun jusqu’à l’amener à acheter château et contenu pour le leur offrir et ensuite proposer le fructueux mariage… C’était déjà une chance d’avoir réussi à tirer quelques réponses de cette femme monolithique, sa contemporaine sans doute et qui, comme elle-même, restait fidèle aux modes de sa jeunesse. Ce qui était la sagesse. On imaginait mal son corps épais dans les fluides créations des couturiers modernes. En revanche, la sévère robe noire à col baleiné remontant sous les oreilles, la jupe esquissant un mouvement de traîne dont l’arrière drapé évoquait les anciennes tournures lui convenaient et ne la ridiculisaient pas. Elle était beaucoup trop imposante pour cela…
    — Il me reste à vous remercier, Madame, pour ces instants d’entretien. Puis-je vous demander des nouvelles de votre petite-fille ? Est-elle… remise ?
    — Quand on est une Vargas, on ne se remet pas d’une offense publique ! Elle s’enferme dans son orgueil et dans sa chambre. Et elle prie !
    — Comme c’est bien ! approuva la marquise qui avait failli demander quelle sorte de dieu elle priait.
    On échangea de protocolaires saluts puis Doña Luisa, estimant sans doute qu’elle en avait assez fait pour sa visiteuse, retrouva son coin de feu sans prendre la peine de la raccompagner. Dans le vestibule, celle-ci retrouva Romuald qui, en l’aidant à remettre ses fourrures, réussit à glisser un petit papier plié dans son manchon. Puis il la précéda jusqu’à sa voiture dont il ouvrit la portière et l’aida à monter sans émettre autre chose qu’un « Bonsoir, Madame la marquise » respectueux, auquel elle répondit par un signe de tête et l’ombre d’un sourire. La voiture démarra et sortit de l’hôtel. À peine dans la rue, elle alluma le plafonnier, sortit le billet, prit son face-à-main et lut :
    « Une voiture est venue cette nuit, vers une heure du matin. Les deux Guardi sont partis et aussi la table à trictrac du salon Vert… »
    Seigneur ! pensa Tante Amélie qui se souvenait que la table en question provenait de l’appartement de la reine au château de Fontainebleau. Est-ce que ces gens sont vraiment réels ou est-ce que je deviens folle ?
    Ce fut pour cette seconde hypothèse qu’Aldo opta quand, rentrée à la maison elle le trouva associé dans une commune fureur avec Adalbert et Plan-Crépin.
    — Voulez-vous me dire ce que vous êtes allée faire là-bas et sans même m’avertir ?
    — Et sans moi… fit la troisième en

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