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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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jeune homme et il cessa de s’intéresser à ses voisins.
    — Il n’a pas l’air de te porter dans son cœur, remarqua Adalbert qui, lui, n’avait pas hésité à se retourner.
    — C’est entièrement réciproque.
    — Alors pourquoi continuer à l’observer ?
    — Je me demandais si le désagréable personnage que j’ai rencontré au bois de Boulogne pouvait être lui…
    — Et alors ?
    — En toute sincérité, je ne le pense pas. L’autre m’a paru plus grand, avec de plus larges épaules et un comportement différent ! Plus rude, plus maître de lui ! En revanche, il se peut que Miguel ait été l’un de ceux qui étaient à ses côtés…
    — N’importe comment, ce n’est pas ce soir que nous aurons une réponse à ces questions… n’est-ce pas, Angelina ?
    Mais elle ne l’avait pas entendu. Son attention était si centrée sur le jeune homme qu’elle en oubliait ce qui refroidissait dans son assiette. Elle le contemplait avec la même expression béate qu’elle eût réservée à une apparition céleste.
    — Il suffit, Plan-Crépin ! intima Tante Amélie en lui tapant sur le bras avec son face-à-main. Un peu de tenue, que diable !
    Le dîner s’acheva sans incident, les Français abandonnant la place les premiers. Fatiguée par le voyage, M me  de Sommières déclara qu’elle allait se coucher et force fut à son « fidèle bedeau » de lui emboîter le pas. Quant aux deux hommes, ils décidèrent de finir la soirée au casino Bellevue et s’y rendirent à pied en longeant la grande plage pour mieux profiter de la douceur du soir. Le bruit de la ville s’estompait pour laisser la place au ressac.
    Dans la nuit, le casino brillait comme une comète. On dansait dans la rotonde et des cordons de lumière soulignaient l’architecture palatiale. L’intérieur mélangeait l’art moderne au style Eugénie avec un certain bonheur, l’élégance des habitués faisait le reste. Pas une robe qui ne fût signée d’un grand couturier, pas un smoking qui ne fût l’œuvre d’un grand tailleur. C’était l’exigence de Biarritz, peut-être parce que, lancée par une impératrice, elle était fréquentée par des rois, l’aristocratie – en majorité espagnole ! – ou les fortunes considérables, telle celle du constructeur André Citroën dont les nuits se passaient au « privé » du casino. Autour des tables de jeu, singulièrement celle du baccara où de très jolies femmes prenaient part à la partie tandis que d’autres, derrière un joueur, en suivaient le déroulement en maniant avec grâce de longs fume-cigarettes en ivoire, en écaille ou en or. Un silence de bon ton, troublé seulement par les voix des croupiers, y régnait avec parfois un murmure suscité par un coup particulièrement heureux.
    Aldo et Adalbert mirent quelque argent sur le tapis. Le premier ne gagna rien mais le second, après deux succès, prit la chaise d’un joueur dégoûté par ses poches vides et s’installa.
    — Je sens que je suis en veine ! déclara-t-il à Aldo qui resta avec lui un moment puis en eut assez.
    — Quand tu auras ruiné la banque, chuchota-t-il, viens me rejoindre au bar…
    — Ne bois pas trop ! Ça peut s’éterniser !
    Morosini s’apprêtait à quitter la salle quand il se heurta à une dame qui, très occupée à compter les plaques remises par le changeur, ne l’avait pas vu. En outre, elle lui marcha sur un pied, lui arrachant un :
    — Aïe ! Vous ne pouviez pas…
    — Oh, Dieu tout-puissant ! Mais c’est vous ? Voilà deux jours que je vous cherche…
    La consternation chez Aldo remplaça la douleur en reconnaissant la baronne Waldhaus. Ravissante, il fallait l’avouer, dans une robe de dentelle d’argent ponctuée de strass, un bandeau assorti ceignant son front. Mais c’était bien la dernière femme qu’il eût envie de rencontrer. Que venait-elle de dire ? Qu’elle le cherchait depuis deux jours ?
    — Vous me cherchiez ? Comment pouviez-vous savoir que je me trouvais à Biarritz ?
    — Pourquoi expliquer ? Je le savais, point final ! Vous devriez savoir que tout s’achète ?
    — Ne me dites pas que vous m’avez fait suivre ?
    — Peut-être !…
    Avec un sourire mutin, elle s’accrocha à son bras sans vouloir remarquer son recul instinctif et enchaîna :
    — Vous devriez vous sentir flatté que je vous porte tant d’intérêt. (Puis, voyant se froncer les sourcils de celui qu’il fallait se résigner

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