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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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l’ai rencontrée dans le train qui me ramenait de Vienne à Bruxelles…
    En quelques mots, il raconta l’embarquement de Vienne et ce qu’il en était résulté.
    — C’est simple : elle est amoureuse de toi, conclut Adalbert. Ce n’est pas la première fois que cela t’arrive mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu as accepté d’aller dîner chez elle ?
    — À cause de son éventail ! La maîtresse branche porte une couronne impériale et un C majuscule en diamants. La baronne m’a avoué qu’elle l’avait emprunté à sa mère dont c’est l’un des trésors. Et la mère, M me  Timmermans, des chocolats, pour lui donner son nom, est absente pour le moment. Tu commences à comprendre ?
    — Mais c’est bien sûr ! s’exclama Adalbert en frappant sa paume de son poing fermé. Tu veux te faire montrer la boîte… Seulement, si c’est la bonne – et cela n’aurait rien d’étonnant vu la taille de l’objet –, tu ne seras pas plus avancé.
    — Ça, mon garçon, on en parlera plus tard ! D’abord acquérir une certitude.

9
OÙ LES CHOSES SE COMPLIQUENT
    La Villa Amanda dressait sa tour à créneaux et ses lucarnes médiévales à hauts pignons sculptés au-dessus de grandes fenêtres à arcades résolument antinomiques sur les hauteurs de la côte des Basques, sauvée de la laideur par la luxuriance d’un beau jardin dont les aristoloches et autres plantes fleuries montaient à l’assaut de ce délire architectural. L’intérieur, avec son patio arabe, son espèce de hall à l’anglaise, sa cheminée Tudor et son escalier de chêne à tête de lion, était tout aussi délirant. Ce hall devait servir pour les dîners à nombreux couverts, si l’on en jugeait par les dimensions de la table qui l’encombrait car, de là, on passait dans deux salons communicants meublés dans le style Pompadour, avec sièges tendus d’une attendrissante soie bleue Nattier à petits bouquets assortie aux rideaux. Le couvert pour deux était mis dans le second, sur une table nappée de dentelle et chargée de cristaux à facettes, de vermeil et de très belles assiettes en porcelaine de Sèvres. La baronne Agathe attendait dans le premier, à demi étendue sur un canapé garni de coussins brochés d’or en provenance directe des Indes. Le vase où s’épanouissaient les cinq douzaines de roses envoyées par Aldo ornait une console de bois doré surmontée d’un trumeau à bergerie. Habillée comme pour un bal d’une robe de mousseline rose givrée de broderies argentées, M me  Waldhaus portait dans ses cheveux blonds un croissant en diamants et son avant-bras gauche disparaissait en partie sous plusieurs bracelets étincelants qui lui faisaient pratiquement un manchon. Quelque deux cents carats ! Décidément, cette femme n’était pas dans la misère ! En revanche, aucun collier ne cachait la ligne gracieuse de son cou ni les agréables perspectives de sa gorge largement dévoilée par le tissu diaphane que retenaient aux épaules de minces barrettes scintillantes. De même, la robe ne laissait rien ignorer de la perfection d’une paire de jambes révélées jusqu’au-dessus des genoux.
    Du fond de ses coussins, elle tendit une main languissante aux lèvres de son invité :
    — Comme c’est gentil d’être venu ! roucoula-t-elle. Servez le champagne, Ramon ! ordonna-t-elle au valet qui venait d’introduire Morosini. Puis laissez-nous !
    — À quelle heure Madame la baronne veut-elle être servie ?
    — Disons… dans une demi-heure ! Venez vous asseoir près de moi, mon cher prince !
    Elle recula afin de libérer la partie du canapé qu’elle indiquait et force fut au malheureux de s’y incruster alors qu’il eût cent fois préféré l’un des inconfortables fauteuils crapauds. De là évidemment, il avait une vue imprenable sur les chevilles et les pieds de son hôtesse chaussés de sandales à hauts talons en cuir argenté : ils étaient quasiment sur ses genoux !
    — Buvons à l’heureux destin qui nous remet en présence dans un lieu que j’adore ! s’écria-t-elle en levant sa coupe de cristal. Le ciel en personne a dû présider à notre rencontre du premier soir !
    Ils trinquèrent.
    — Le ciel, croyez-vous ? interrogea Aldo sans reposer son verre. Le baron Waldhaus n’a pas dû voir les choses sous cet angle.
    — N’en parlez plus, voulez-vous ? Notre séparation est irrévocable et, bientôt, ce sera pour nous une vieille

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