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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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indomptable énergie, il ajouta :
    – Ce trésor nous a été donné par Richelieu ; je surmonterai ou supprimerai les obstacles, quels qu’ils soient, mais je vous jure que nul autre que moi ne le possédera !
    Léonora le considéra avec une indéfinissable satisfaction. Et elle approuvait doucement de la tête. Elle reprit :
    – Je pensais bien que le danger n’était pas fait pour vous faire reculer. Mais si nous voulons mener à bien cette affaire, il est indispensable de considérer en face les obstacles que nous aurons à surmonter. Je continue. Nous aurons contre nous un homme qui, à lui seul, est plus à redouter encore que tous ceux que je viens de vous nommer. Parce que cet homme, en plus de la force et du génie d’intrigue qui lui ont permis, dans sa longue existence, de surmonter toutes les embûches et finalement de terrasser des forces formidables qui eussent pulvérisé tout autre que lui, cet homme, dis-je, aura pour lui la force du droit.
    – Qui est-ce ? gronda Concini, le poing crispé sur le manche de sa dague, l’œil sanglant, le mufle menaçant.
    – Je vous dirai son nom, Concino. Pour l’instant, sachez que cet homme est le propre père de celui à qui appartient ces millions que nous convoitons. Et qu’il défendra furieusement le bien de son fils.
    – J’ai entendu dire, fit Concini à voix basse, que la princesse Fausta a donné ses millions à son fils ?
    Léonora fit signe que oui de la tête.
    – Ce fils de Fausta n’est donc pas mort, comme on le croyait ? Même signe de la tête de Léonora. Négatif cette fois.
    – Qui est-ce ?
    Léonora pointa l’index vers le parquet et murmura un nom que Concini devina plus qu’il ne l’entendit.
    – Oh ! fit-il avec stupeur. Je comprends maintenant !… Et dans une explosion furieuse :
    – Eh bien, le fils de Fausta est mort !… et tout ce qui se dressera entre cette fortune et moi aura le même sort.
    Léonora le considéra avec cette même expression d’indéfinissable satisfaction qu’elle avait eue déjà. Concini reprit avec une froideur menaçante :
    – Sont-ce là tous les dangers que nous devons écarter ?
    – Non, dit nettement Léonora.
    Et avec une gravité qui impressionna fortement Concini, elle ajouta :
    – J’ai gardé pour la fin le dernier de tous, le plus terrible, le plus menaçant, celui auprès de qui tous les autres ne sont rien.
    – Je vous écoute.
    Léonora se pencha davantage sur lui et d’une voix basse, grondante :
    – Il est une personne qui peut, si elle veut, réduire à néant tout ce que nous pourrons tenter dans cette affaire. C’est la personne chez qui a été pris le papier que vous venez de lire.
    – Comment cela ?
    – Cette personne possède d’autres pièces plus importantes encore. Cette personne peut remettre ces pièces à celui à qui elles reviennent de droit, c’est-à-dire à celui à qui appartient le trésor. Comprenez-vous ?
    – Je comprends, mâchonna rageusement Concini. Celui-là, muni de ces pièces, n’a qu’à se présenter ouvertement, et nulle puissance au monde ne peut l’empêcher de reprendre son bien. Mais moi, je veux ma place en haut de l’échelle. Tout en haut… au-dessus de toutes les têtes. Avec une fortune pareille on grimpe les échelons quatre à quatre. On trouve les dévouements qui vous facilitent l’ascension. Le tout est de savoir y mettre le prix. La personne dont vous parlez est condamnée… elle est morte comme celui à qui elle pourrait remettre ces fameuses pièces.
    Léonora eut un sourire livide et tranquillement :
    – Ils ne sont pas encore morts ni l’un ni l’autre, malheureusement, dit-elle. Vous condamnez, Concino, c’est fort bien, et je n’attendais pas moins de vous. Mais peut-être serez-vous moins résolu quand vous saurez qui vous condamnez et qui, par conséquent, vous devrez frapper.
    Concini tressaillit. Il pâlit. Il comprit que cette fois, le moment était venu où elle allait livrer enfin sa secrète pensée. Il balbutia :
    – Pourquoi hésiterais-je ? Je connais donc cette personne ? Elle me touche donc de près ?
    Avec un naturel parfait, mais avec une lenteur qui parut effroyable à Concini, elle expliqua :
    – Je ne sais si vous la connaissez, mais je sais que la personne à supprimer est une femme… une jeune fille… presque une enfant.
    En disant ces mots, elle le regardait droit dans les yeux.
    Concini sentit ses cheveux se hérisser. Le froid

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