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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’un air rêveur, on ne peut pas contrarier le destin. Je réfléchis que si nous avons échoué dans toutes nos tentatives contre le roi, c’est que nous avons négligé de tenir compte de la prédiction qui est formelle.
    – Peut-être, dit Concini très sincèrement.
    – Le roi, poursuivit Léonora, va sur ses cinquante-sept ans. Il frise la limite fixée par l’horoscope : premier point. Le sacre de la reine me paraît être la cérémonie désignée. Il est impossible de rêver cérémonie plus grandiose : deuxième point. Le carrosse se trouvera bien aussi… et alors nous aurons, réunies, toutes les conditions prescrites… Concino, si nous ne voulons pas voir crouler tous nos projets, il est temps d’en finir une bonne fois avec le roi… C’est pourquoi je dis : il faut, coûte que coûte, que la reine Maria obtienne cette grande cérémonie du sacre. Il nous faut l’exciter sans trêve pour que, de son côté, elle harcèle le roi.
    Concini avait écouté attentivement et, comme à elle, la nécessité de ne pas contrarier le Destin lui apparut impérieuse. Ce fut donc sur un ton très convaincu et avec énergie qu’il dit :
    – Tu as raison, il est temps d’en finir. Dès demain, j’entreprendrai la reine. Toi, de ton côté, ne laisse passer aucune occasion de l’exciter.
    – Sois tranquille, dit-elle avec un mince sourire. Et elle ajouta :
    – Ce n’est pas tout. Une autre affaire très importante.
    L’incompréhensible indifférence de la Galigaï augmentait l’inquiétude de Concini qui tremblait sous son masque d’impassibilité. Certainement, elle dissimulait une arrière-pensée, elle méditait un coup.
    Quoi ?… Il ne savait pas. Mais il sentait que d’un instant à l’autre, elle frapperait et que le coup qu’elle porterait serait terrible, mortel peut-être.
    Aussi la suivait-il dans ses tours et détours avec la même prudente attention du duelliste qui ne veut pas perdre une seconde le contact de la lame de son adversaire, sachant que cette seconde de faiblesse ou d’inattention peut lui être fatale.
    Léonora, elle, soit qu’elle n’eût aucune arrière-pensée, soit qu’elle suivît un plan nettement tracé, poursuivit de son air paisible :
    – J’ai reçu, ce matin, la visite de M. de Luçon.
    – Pourquoi ne me l’as-tu pas dit à dîner ? s’étonna Concini.
    – C’est que tu paraissais pressé. Tu avais affaire en ville, avais-tu dit.
    Il n’y avait aucune ironie dans ses paroles. Et elle le regardait toujours de ses grands yeux tendres, passionnément dévoués. Et elle souriait doucement.
    – Que voulait-il, ce petit intrigant ? fit-il d’un air dédaigneux.
    – Il venait demander la place d’aumônier de la reine.
    – Pas plus ! s’esclaffa Concini. J’espère que tu l’as engagé à attendre quelques années… de longues années ?
    Et sérieusement :
    – Je n’aime pas beaucoup ce jeune prêtre. Il a des allures qui m’inquiètent.
    – Il nous a rendu service, ce matin, et je lui ai promis de faire signer sa nomination dès demain, dit tranquillement Léonora.
    Concini la regarda d’un air étonné et :
    – 
Diavolo !
Il faut donc que ce service soit bien important.
    – Il a acheté sa nomination, tout simplement.
    – Tu m’en diras tant, sourit Concini. Et cynique, il ajouta :
    – Combien ?
    – Dix millions, laissa tomber négligemment Léonora. Concini bondit, effaré :
    – Dix millions !… Je le savais riche… mais tout de même, pas à ce point. Dix millions !… C’est fabuleux !…
    – Rassure-toi, Concino, expliqua Léonora, ces dix millions ne sortent pas de sa poche.
    – Je me disais aussi !…
    – L’évêque nous a apporté le fameux trésor de la princesse Fausta dont tu as entendu parler.
    – Il existe donc réellement, ce fameux trésor ? haleta Concini, dont les yeux brillaient de convoitise.
    – Tout ce qu’il y a de plus réellement. Et voici un papier que m’a donné Richelieu qui indique exactement où on pourra le trouver.
    Et elle tendit le petit feuillet à Concini qui le dévora des yeux. Quand elle vit qu’il avait terminé la lecture, elle demanda :
    – Crois-tu que Richelieu se soit montré trop exigeant en demandant le poste d’aumônier de la reine en échange de ces précieuses indications ?
    – Non, cornes du diable ! s’écria joyeusement Concini. Je trouve même qu’il s’est montré très modéré. Aussi, dès demain, je

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