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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’appelle bien Bertille, n’est-ce pas ?
    – Oui !… L’aurais-tu trouvée, par hasard ? haleta Concini palpitant d’espérance.
    – Patience, monseigneur, sourit Saint-Julien. C’est une jeune fille grande, mince, seize ans environ, blonde comme les blés, des yeux bleus…
    – C’est cela !… Tu l’as vue ?… Où ?… Quand ?… Parle donc !…
    – Monseigneur, cette jeune fille est là ! fit Saint-Julien en désignant la porte.
    Concini poussa un soupir qui ressemblait à un rugissement et, sans ajouter un mot, il se dirigea vers la porte d’un pas rude.
    Saint-Julien se jeta devant lui et lui barrant le passage, il dit respectueusement :
    – Qu’allez-vous faire ? monseigneur… Songez-y, cette jeune fille est gardée et bien gardée, je vous en réponds. Si vous vous montrez, vous risquez de la perdre à nouveau… Et Dieu sait si vous la retrouverez cette fois.
    Concini s’éloigna précipitamment, en grondant :
    – C’est vrai, corbacque ! tu as raison… Que faire ?…
    – Attendre quelques jours, dit froidement Saint-Julien. Me laisser préparer l’affaire. Et je vous jure que je vous livrerai l’oiselle.
    Et avec un accent de haine sauvage, il ajouta :
    – Je n’ai qu’un regret : c’est que le truand soit mort !… Quelle belle torture nous lui eussions infligée par le moyen de sa donzelle… Je ne vous demande que deux ou trois jours.
    – Je ne vivrai pas jusque-là ! palpita Concini frissonnant d’impatience.
    – Eh ! monseigneur, vous avez bien vécu un mois sans savoir ce qu’elle était devenue !… Vous pouvez bien patienter un jour ou deux, que diable !
    – C’est bien ! dit Concini qui parvint à se maîtriser. Je te donne carte blanche… Mais tu me promets que d’ici deux jours…
    – La belle sera en votre pouvoir. C’est entendu !… A la condition que vous éviterez de venir rôder autour de la maison pendant ce temps.
    – Tu es bien exigeant ! bougonna Concini.
    – Ce que j’en dis est dans votre intérêt, monseigneur. Si vous vous montrez, vous serez indubitablement reconnu… Alors, quand nous viendrons croyant prendre l’oiseau, il y aura des chances pour qu’il se soit envolé.
    – Tu as raison !… Je m’abstiendrai de me montrer par ici. Mais, pour Dieu ! ne me fais pas trop attendre.
    – Soyez tranquille, monseigneur, ricana Saint-Julien, en travaillant pour vous, je travaille à ma vengeance. Je suis aussi intéressé que vous à la réussite de l’affaire.
    Il disait vrai. Concini le savait. Il fit signe qu’il s’en rapportait à lui.
    Le reste de la route s’acheva silencieusement. Concini rentra chez lui. Roquetaille, Eynaus et Longval s’éloignèrent ensemble. Ils étaient un peu jaloux de la faveur naissante de leur camarade. Quant à Saint-Julien, il avait fort à faire, avait-il dit, et il les avait quittés aux abords du logis de leur maître.
    Ce jour-là, Concini était de service au Louvre. Vers les huit heures du soir, il sortit et se dirigea d’un pas nonchalant vers la demeure royale.
    Derrière lui, à distance respectueuse, une ombre se glissait, rasant les maisons, ne le perdant pas de vue. C’était encore l’homme au bandeau, Saint-Julien, pour lui donner son nom.
    Lorsqu’il se fut assuré que son maître était bien entré au Louvre, Saint-Julien fit demi-tour. Sans se cacher cette fois, il remonta la rue Saint-Honoré jusqu’au logis de Concini, où il pénétra. Deux minutes plus tard, il s’inclinait profondément devant Léonora Galigaï.
    Sur une interrogation muette de la jeune femme, Saint-Julien, avec cet accent bref de l’homme qui fait un rapport, dit :
    – Monseigneur n’a pas quitté un instant ses hommes. De l’abbaye de Montmartre, il est revenu directement chez lui. D’ici, il est allé droit au Louvre, où il vient d’entrer. Le truand Jehan le Brave…
    – Je sais, interrompit Léonora. Il s’est fait sauter, paraît-il. Est-ce tout ce que vous avez à me dire, monsieur ?
    – Non, madame. J’ai trouvé par hasard cette jeune fille, la demoiselle Bertille, que monseigneur cherchait vainement depuis un mois. Pas un muscle du visage de Léonora ne bougea. Pourtant le coup était rude. L’évêque de Luçon, lorsqu’il était venu la remercier de sa nomination au poste d’aumônier de la reine, lui avait dit où était enfermée la jeune fille. Elle s’était donné la peine d’aller à Montmartre voir l’abbesse à qui, au nom de

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