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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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l’ivrogne expliquait :
    – Petit jardin, sur le derrière. Là-bas, ce mur très élevé, c’est la rue de la Vieille-Monnaie.
    – Passons, dit Acquaviva.
    Goulard ferma la fenêtre et ouvrit la porte. Il y avait là comme un petit palier. D’un côté, l’escalier assez raide par où ils étaient venus. En face, une porte basse fermée avec un énorme cadenas. Au milieu, la porte de la chambrette, sur le seuil de laquelle ils se tenaient. Parfait Goulard dit, en désignant la porte au cadenas :
    – Grenier. Débarras sans issue. Nul n’y pénètre.
    Il s’en fut droit au mur, presque en face de la porte. Il éleva la lampe qu’il tenait à la main et montra un minuscule bouton habilement dissimulé. Il pressa dessus. Une étroite ouverture se démasqua. Ils entrèrent. C’était une chambre plus petite encore que celle qu’ils venaient de quitter. Elle était très sommairement meublée. Parfait Goulard expliqua :
    – Ici, nous sommes chez les Dames de Montmartre.
    Il montra le mécanisme qui permettait d’ouvrir de ce côté, comme il l’avait montré de l’autre côté.
    – Passons, dit encore Acquaviva après avoir attentivement regardé. Ils revinrent sur le petit palier. Ils descendirent aux caves. Là encore, nouvelle issue secrète dont Goulard montra le mécanisme comme pour les précédentes. Ils s’engagèrent dans un étroit boyau dans lequel Acquaviva fut obligé de baisser la tête. Ils aboutirent à un escalier qu’ils montèrent et, finalement, se trouvèrent dans un vestibule.
    – Ici, dit Parfait Goulard, nous sommes de l’autre côté de la rue de la Vieille-Monnaie. C’est la maison qui fait l’angle de la rue et que vous pourrez apercevoir de votre fenêtre. Il y aura constamment ici un homme de garde. Le cas échéant, vous pourrez, de votre fenêtre, lui faire les signaux conventionnels et vous serez obéi avec toute la promptitude nécessaire.
    – Parfait, déclara Acquaviva d’un air satisfait. Et il ajouta : Retournons.
    Deux minutes plus tard, ils étaient de retour dans la mystérieuse demeure. Au rez-de-chaussée, Parfait Goulard demanda :
    – Monseigneur désire-t-il que je lui montre les chambres machinées ?
    – A quoi bon ! fit Acquaviva avec indifférence, remontons.
    Ils regagnèrent la petite chambre sous les combles. Acquaviva s’assit dans l’unique fauteuil qui la garnissait et désigna une chaise à Parfait Goulard.
    – Eh bien, mon fils, ce Ravaillac ?… Voici que, grâce au fils de Pardaillan, nous avons besoin de lui, plus que jamais.
    Acquaviva disait cela sans colère, sans amertume, avec cette extraordinaire douceur dont il ne se départissait que très rarement. Il ajouta :
    – Après avoir eu bien du mal à le décider à s’en retourner dans son pays, vous voici obligé de lutter et de ruser à nouveau pour l’empêcher de partir. Pensez-vous réussir ?
    – Le plus difficile, répondit le moine, sera de l’amener jusqu’ici sans éveiller ses soupçons. J’espère y arriver cependant. Qu’il entre seulement dans cette maison et je réponds qu’il ne partira pas. On prépare tout à cet effet, dans les chambres machinées que je voulais vous faire visiter. Et je crois pouvoir assurer que le spectacle que j’ai composé à son intention lui rendra toute sa décision.
    – Et ce Jehan le Brave ?
    Parfait Goulard répondit avec un sourire sinistre :
    – Des hommes à nous le suivent pas à pas et ne le quittent pas plus que son ombre. Il en sera ainsi jusqu’au jour où… il ne sera plus à redouter.
    – Le plus tôt possible, mon fils. Il y a urgence impérieuse, dit Acquaviva, d’ailleurs sans manifester aucune impatience.
    – A l’heure qu’il est, la chose est peut-être faite.
    – Dieu vous entende, mon fils.
    Acquaviva réfléchit une seconde et, redressant sa tête pâle :
    – Où en sommes-nous de ces fouilles ?
    – Nous approchons, monseigneur. L’autel signalé dans le papier en question est presque complètement dégagé. Dans quelques jours, nous aurons mis à découvert le bouton. Et nous serons bien près du but.
    A ce moment, on gratta doucement à la porte. Goulard alla ouvrir. Un moine, taillé en athlète, parut qui, humblement, demanda les ordres de monseigneur pour son souper.
    – Montez-moi un morceau de pain, des fruits et un verre d’eau, dit Acquaviva.
    Et pendant que le moine athlète s’éloignait, il se remit paisiblement à parler à Parfait Goulard, à

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