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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Puisqu’il n’a pas voulu crever là où il était, c’est que lui-même a trouvé sans doute que cette mort eût été trop douce ! On l’a consciencieusement désarmé. On lui a retiré jusqu’à ses éperons. Il n’a plus rien sur lui avec quoi il pourrait se donner la mort et se soustraire au supplice qui l’attend.
    – Tant pis pour lui ! déclara Léonora glaciale. Voyons, donnez-moi des détails.
    Saint-Julien fit un nouveau rapport, spécialement sur la manière dont avait été capturé Jehan le Brave. Léonora l’écouta attentivement. Quand il eut terminé, elle le complimenta et le congédia en disant :
    – Maintenant, vous pouvez prendre les dispositions nécessaires à l’exécution des ordres de monseigneur, au sujet de ces deux jeunes gens. Allez, monsieur de Saint-Julien, je suis contente de vous.
    Saint-Julien se garda bien de sourire à la recommandation de sa maîtresse. Léonora parlait sur un ton grave et convaincu des plus significatifs. Il se contenta de s’incliner respectueusement et sortit.
    Dehors, c’était cette lueur imprécise qui n’est pas encore la nuit, qui n’est déjà plus le jour et qu’on appelle : entre chien et loup. Saint-Julien tourna à droite, dans la rue Saint-Honoré. Il marchait sans hâte, sans chercher à se cacher, plongé dans une rêverie qui devait être agréable, à en juger par le sourire de satisfaction qui fleurissait ses lèvres.
    De fait, le misérable supputait le nombre respectable de pistoles que lui avait rapporté sa trahison. Sans compter celles qu’il s’était appropriées sans scrupules sur les sommes que lui avaient confiées Léonora et Concini en vue des opérations dont il venait de mener à bien l’une. Il se voyait sur le chemin de la fortune et faisait des rêves dorés.
    Il venait de s’engager dans la rue d’Orléans, lorsqu’une main s’abattit sur son épaule. Il fit un bon de côté, la main sur la poignée de la rapière, replié sur lui-même, tel le fauve qui s’apprête à bondir.
    Une voix très calme lui dit :
    – Eh bien, Saint-Julien, qu’y a-t-il donc ?
    Celui qui venait de parler ainsi n’était autre que Concini.
    Saint-Julien fouilla d’un regard de flamme la physionomie de son maître. Concini était calme, souriant, un peu étonné de l’extraordinaire émotion du jeune homme. Il se rassura et passa une main machinale sur son front moite :
    – Excusez-moi, monseigneur, dit-il. J’étais très absorbé et vous m’avez surpris.
    – 
Diavolo,
mon cher, dit Concini en riant, il faut mater vos nerfs. A vous voir si impressionnable, on pourrait croire que vous n’avez pas la conscience bien nette !
    Saint-Julien eut un furtif coup d’œil autour de lui. Puis, il dévisagea de nouveau Concini. Celui-ci riait toujours, de bon cœur. Il plaisantait, c’était évident. Il devait être de bonne humeur. Saint-Julien se sentit rassuré et, avec un rire un peu contraint :
    – Aussi, monseigneur, sans reproche, ce n’est pas l’heure d’aborder les gens ainsi, sans crier gare.
    – C’est vrai, corbacque ! Tu as raison et je ne suis qu’un étourneau. Ceci était dit avec une admirable bonhomie qui eût achevé de dissiper les soupçons de Saint-Julien, s’ils avaient persisté.
    – Il ne sait rien, se dit-il. Et comment pourrait-il savoir ? M me  Concini est une maîtresse femme qui prend admirablement ses précautions. N’importe, il a raison, je dois me surveiller si je ne veux pas me trahir moi-même, stupidement.
    – Je vais au Louvre, reprit Concini toujours aimable, m’accompagnes-tu jusque-là ?
    – A vos ordres, monseigneur !
    Il eût été difficile à Saint-Julien de se dérober, car déjà Concini l’avait pris familièrement par le bras et l’entraînait en disant :
    – Tu me diras en route toutes les dispositions que tu as prises pour l’expédition de demain. Car je t’avertis que je suis à bout de patience. Il faut, tu entends ? il faut que demain le truand et sa donzelle soient en mon pouvoir.
    – Ce sera fait, monseigneur, rassurez-vous. Je me permettrai de vous faire observer que si je n’ai pas agi plus tôt, c’est que vous avez vous-même renvoyé l’affaire à demain.
    – C’est encore vrai, corbacque ! L’impatience me rend injuste. Saint-Julien, tout à fait rassuré, réprima un sourire. Allons, décidément, ses affaires étaient en bonne voie.
    – Monseigneur, dit-il, j’ai commencé aujourd’hui même les

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