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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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mais qui ne ressemblaient ni l’une ni l’autre à celle de l’appartement de Marlène. Malberg sonna à droite. Personne. Il finit par essayer à gauche. Un chien aboya, il entendit des pas.
    Un vieil homme aux cheveux noirs en bataille lui ouvrit. Il avait du mal à calmer le dogue excité. Lorsqu’il vit Malberg, il lui claqua la porte au nez avant même que ce dernier ait pu dire un seul mot.
    Stupéfait, Malberg redescendit jusque tout en bas. Il s’arrêta devant la loge de la concierge et tendit l’oreille. Il entendit de la musique classique. Comme il n’y avait pas de sonnette, il frappa.
    S’attendant à voir apparaître la concierge aux cheveux courts, il resta sans voix lorsque la porte s’ouvrit. Il avait devant lui une religieuse d’un certain âge, au visage creusé et sévère. Elle portait un habit marron et par-dessus une chasuble noire sans manches.
    — Oui ? Que désirez-vous ? demanda-t-elle d’une voix grave et enrouée.
    Elle se forçait manifestement à être aimable.
    Incapable d’articuler le moindre mot, Malberg évita le regard de la religieuse et tenta de jeter un coup d’œil à l’intérieur. Autant qu’il pût en juger, tout semblait y être parfaitement rangé.
    — Je voulais parler à la concierge, bredouilla-t-il.
    — La concierge ? Ici, il n’y a pas de concierge, dit-elle avant d’ajouter, sur un ton condescendant, « mon fils ».
    Malberg chercha en vain une plaque sur la porte.
    — Mais, lors de ma dernière visite, il y avait une concierge ici. La quarantaine, un peu forte, avec les cheveux courts…
    La religieuse glissa ses deux mains dans les manches de son habit, accentuant par ce geste la distance qu’elle entendait garder vis-à-vis de son interlocuteur. Elle plissa les yeux et observa de la tête aux pieds l’inconnu qui se trouvait devant elle.
    — Et quand êtes-vous venu ? finit-elle par demander.
    — Il n’y a pas si longtemps de cela, une semaine peut-être.
    — Vous devez faire erreur.
    La religieuse eut un sourire contraint, ou plutôt cynique, comme si elle avait voulu dire « pauvre fou ».
    — Et l’appartement au cinquième étage ? C’est sans doute aussi une erreur de ma part ?
    Malberg s’énervait. Le visage austère de la femme s’assombrit et elle lui répondit de sa voix enrouée :
    — J’ignore de quoi vous parlez, signore . Au cinquième étage de cette maison, il y a le grenier. Rien d’autre. Êtes-vous sûr que vous vous sentez bien ?
    Malberg était démangé par un envie de sauter à la gorge de cette religieuse qui se moquait ouvertement de lui. Il aurait aimé la traiter d’idiote et lui lancer à la figure qu’il avait vu l’appartement de ses propres yeux, qu’il était habité par une femme du nom de Marlène Ammer, laquelle avait été odieusement assassinée. Et que tout ce qui se passait ici n’était qu’une mise en scène perverse destinée à maquiller un meurtre.
    Mais il se contint. Et si c’était un piège ? On voulait peut-être le pousser dans ses retranchements pour voir ce qu’il savait vraiment. Peut-être était-il déjà suivi ? La police pouvait-elle déjà savoir qu’il avait trouvé Marlène morte ?
    Il n’avait même pas d’alibi. Impossible d’ailleurs d’en avoir un, puisqu’il s’était trouvé immédiatement après le crime dans l’appartement même de Marlène. Malberg percevait de mieux en mieux combien la situation était délicate.
    Dans le lointain, il entendit la voix de la religieuse qui réitérait sa question :
    — Vous sentez-vous bien ?
    — Oui, oui, très bien. Je vous prie de m’excuser, je me suis sans doute trompé de maison.
    La religieuse acquiesça d’un signe de tête. Malberg prit rapidement congé et disparut.
    Il fit les cent pas sur le trottoir d’en face pendant un bon quart d’heure. Il gardait les yeux rivés sur la porte d’entrée du 23, Via Gora, sans savoir lui-même ce qu’il attendait au juste. Désemparé, il finit par renoncer et se décida à rejoindre son hôtel à pied.
    Au moment où il traversait le Tibre sur le Ponte Sisto, son téléphone portable se mit à sonner.
    — Caterina à l’appareil. Je suis contente de vous avoir. J’ai du nouveau !
    — Moi aussi ! dit Malberg en s’arrêtant pour contempler les eaux sales du fleuve du haut du pont.
    — Racontez-moi, demanda la journaliste intriguée.
    — Je suis allée chez Marlène.
    — Et alors ? Mais parlez, bon

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