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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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Cologne.
    Il s’avéra rapidement qu’il ne pouvait s’agir ni d’un accident ni d’un suicide, puisque le visage de cet homme d’une quarantaine d’année présentait un impact de balle, laquelle avait réduit en bouillie la moitié gauche de la calotte crânienne, entraînant la mort sur le coup.
    Compte tenu de l’état du cadavre et du débit du fleuve, les enquêteurs conclurent que l’homme avait été assassiné entre Bingen et Neuwied.
    L’autopsie, pratiquée deux jours plus tard, confirma les hypothèses émises au début de l’enquête : l’homme avait été abattu à une assez grande distance par une arme de gros calibre, probablement une mitraillette d’origine russe.
    On trouva deux projectiles dans sa tête, mais aucune trace de brûlure ni de poudre.
    Le médecin légiste du CHU de Cologne releva aussi des blessures à la cuisse droite, sans lien avec le meurtre, qui devaient remonter à plusieurs années. Il n’était donc plus possible d’en déterminer l’origine.
    Les médecins consignèrent dans leur compte rendu d’autopsie qu’il y avait environ quatre-vingts pour cent de chances pour qu’il se soit écoulé une douzaine d’heures entre le crime et l’immersion du cadavre dans le Rhin.
    Ils ne trouvèrent aucune trace d’eau dans les poumons de l’homme.
    On pouvait donc en déduire que la victime n’avait pas été tuée alors qu’elle était dans l’eau ou qu’elle y nageait. Les analyses ne révélèrent pas la présence d’alcool ou de drogue dans le sang.
    Le dossier reçut la référence K-0103-2174, et le procureur de la République entama une procédure d’information judiciaire contre X.
    Le lendemain, une photo de l’homme défiguré faisait la une du Kölner Express , assortie d’une légende en gros caractères :
    UN MEURTRE MYSTÉRIEUX
    Appel à témoins

12
    I l était encore tôt. Le cardinal Gonzaga était assis devant deux piles de dossiers soigneusement entassés dans son bureau situé dans le palais du Saint-Siège apostolique, directement en dessous des appartements privés du pape. Des voix lui parvenaient par la fenêtre entrouverte qui donnait directement sur la place Saint-Pierre. Il reconnut les pères franciscains, bavards comme des pies, qui se rendaient du Palazzo del Tribunale aux confessionnaux de la Basilique… Gonzaga apposait machinalement sa signature au bas des documents ; il ne semblait pas vraiment être à ce qu’il faisait, car son regard pensif se tournait sans cesse vers la fenêtre, comme si toute cette paperasserie l’ennuyait. Il finit par poser son stylo noir pour s’adosser à son fauteuil, tout en remettant en place la ceinture rouge qui épousait les contours de son ventre, sous sa soutane noire.
    Le secrétaire du cardinal entra dans la pièce sans frapper.
    — Bonjour, Éminence, le courrier !
    — Quelque chose d’important ? demanda Gonzaga en jetant un regard rapide aux lettres déjà ouvertes.
    — Autant que je puisse en juger, non, Éminence. À moins que…
    — Oui ?
    Soffici extirpa une feuille du tas de courrier.
    — Un courriel de l’archange Gabriel !
    — C’est un peu niais, vous ne trouvez pas ?
    — L’idée n’est pas de moi, mais de sœur Judith, de l’Ordre des sœurs servantes de l’Eucharistie, qui s’occupe du service Internet. Elle a donné à ses ordinateurs des noms d’archanges : Michel, Raphaël et Gabriel.
    Gonzaga s’efforça de sourire. Chose qu’il ne savait pas faire. Comme il se plaisait à le dire, derrière un sourire, c’est le diable qui se cache.
    Depuis sept ans qu’il exerçait cette fonction de cardinal secrétaire d’État, Gonzaga avait appris que seule une bonne dose de cynisme permettait de supporter le fardeau de sa charge. Soudain, il se figea à la lecture du message imprimé :
    Éminence. Ce fut pour moi une joie, pour ne pas dire un plaisir, de vous rencontrer dans le ciel. En ce qui concerne la proposition que je vous ai faite, je suis prêt à vous céder cet échantillon du sang de Notre-Seigneur contre une somme de cent mille dollars, un montant qui me paraît convenable. Je me permettrai de vous contacter dans les jours qui viennent, afin de mettre au point les modalités de la transaction, en usant du pseudonyme suivant : Gueule-brûlée.
    Le cardinal était plus choqué par le nom du signataire que par l’insolence du texte.
    — Un fou, remarqua Soffici avec un haussement d’épaules qui cachait mal sa perplexité.

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