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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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s’exclama la marquise en secouant la tête, incrédule. J’aurais dû m’en douter ! Quand il est venu sur recommandation, il est allé tout droit vers quelques-uns des exemplaires les plus intéressants, comme s’ils lui appartenaient déjà. Il n’a pas posé de questions sur leur provenance. Lorsque je lui ai donné le prix, il m’a dit qu’il voulait réfléchir. Comment ai-je pu être aussi bête !
    La marquise se frappa le front du plat de la main.
    — Vous voyez bien que ce n’est pas Malberg qui vous a trahie. Il était seulement le dernier à s’être intéressé à votre collection !
    Lorenza Falconieri cala son visage entre ses deux mains et fixa le mur qui se trouvait en face d’elle. Elle paraissait profondément désespérée. Elle regrettait certainement d’être tombée dans le banditisme sous l’influence de son mari.
    — Et qu’attendez-vous de moi ? demanda la marquise après un long silence.
    — La mort de Marlène Ammer soulève de nombreux mystères. Lukas Malberg ne peut pas continuer à vivre ainsi sans connaître la vérité. Il ne peut pas se contenter de reprendre sa vie normale et de faire comme si de rien n’était.
    — Pas étonnant, quand on sait comme il s’intéressait à Marlène, répliqua la marquise avec un rire sec.
    Caterina haussa les épaules comme pour dire : « Peut-être. » Il était indéniable que Malberg avait été fasciné par la belle Marlène. Elle poussa un soupir.
    — Il ne s’agit pas de cela, dit-elle sur un ton décidé, écartant une bouffée de jalousie. La signora Marlène a été assassinée. Et, quel que soit l’angle sous lequel on essaie de faire la lumière sur les circonstances de sa mort, on se heurte toujours à un mur de silence. Le procureur général et la police, même le Vatican et mon hebdomadaire semblent vouloir étouffer l’affaire. Quant à vous, madame, avez-vous aussi une bonne raison de faire comme si rien ne s’était passé ?
    — Vous n’allez tout de même m’accuser vous aussi du meurtre de Marlène ! s’écria la marquise, hors d’elle.
    — Pas du tout, rétorqua Caterina, tout aussi énervée. Mais si vous n’êtes pas impliquée, pourquoi ne dites-vous pas ce que vous savez ? Je ne peux m’empêcher de penser que Marlène menait une double vie et qu’elle s’est enferrée dans une histoire qui a fini par lui coûter la vie.
    — Et vous, en quoi cela vous regarde-t-il ? demanda Lorenza Falconieri, les lèvres pincées. Ne m’avez-vous pas dit que votre visite était à caractère privé ?
    — Vous avez raison. Au départ, je m’étais surtout intéressée à l’affaire, mais aujourd’hui, je pense surtout… à la tranquillité d’esprit de Lukas Malberg.
    Caterina rougit.
    — Ah bon, c’était donc ça !
    — Oui, c’est effectivement ça.
    — Vous et Malberg…
    — Oui.
    Le regard de Lorenza Falconieri se figea à nouveau, et elle se tut. On pouvait quasiment voir les pensées se bousculer dans sa tête. Elle finit par exploser :
    — Les hommes sont tous des salauds. Et ce Malberg ne fait pas exception à la règle. Mais vous êtes sans doute encore trop jeune pour vous en rendre compte.
    Caterina sentit une colère inouïe l’envahir. Elle aurait volontiers giflé cette mégère aigrie.
    Mais son instinct lui disait de se maîtriser. Si tu ne gardes pas ton calme, tu n’auras plus aucune chance de tirer quoi que ce soit de la marquise, se répétait-elle.
    — Vous aimiez beaucoup Marlène, n’est-ce pas ? demanda-t-elle à brûle-pourpoint.
    Agacée, la marquise plissa le front et serra les lèvres, comme pour s’empêcher de répondre. Mais l’instant d’après, elle était à nouveau en pleine possession de ses moyens.
    — Nous nous sentions simplement attirées l’une vers l’autre, expliqua-t-elle froidement. Nous étions liées par un destin commun : nous n’avions pas de chance avec les hommes. Les hommes sont tous des…
    — Ça, vous l’avez déjà dit, marquise. Pensez-vous qu’il soit possible que la mort de Marlène soit liée aux relations qu’elle aurait entretenues avec un ou des hommes ?
    Les yeux dans le vide, Lorenza Falconieri garda le silence.
    Caterina poursuivit son interrogatoire :
    — Cela serait-il possible ? Mais répondez, bon sang !
    — Ce n’est pas cela, répondit la marquise après avoir longtemps hésité.
    — Mais alors, qu’est-ce que c’est ? Marlène Ammer a tout de même été

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