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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
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seulement jusqu’à la semaine prochaine. Les billets de 500 florins ont été déclarés périmés en même temps. Gies & Co avait encore de l’argent noir en billets de 1 000 florins, ils ont payé leurs impôts d’avance pour une longue période, de cette façon, ils ont pu tout blanchir.
    Dussel vient de recevoir une petite roulette, cela va sûrement bientôt être mon tour de subir un examen approfondi.
    Dussel ne se plie absolument pas au règlement de l’Annexe, non seulement il écrit des lettres à sa femme, mais il entretient aussi une aimable correspondance avec diverses autres personnes. Il demande à Margot, en sa qualitédeprofesseur de néerlandais à l’Annexe, de corriger les lettres qu’il a écrites en hollandais. Papa lui a strictement interdit de continuer, Margot a cessé ses corrections mais, pour ma part, je crois qu’il ne va pas tarder à reprendre sa correspondance. Le Führer de tous les Germains a parlé devant des soldats blessés. C’était triste à entendre. Questions et réponses se succédaient à peu près comme ceci :
    « Je m’appelle Heinrich Scheppel.
    — Blessé à quelle bataille ?
    — A Stalingrad.
    — Quelles blessures ?
    — Deux pieds gelés et une fracture du bras gauche. »
    La radio nous a transmis cette atroce séance de guignol exactement de cette façon. On aurait dit que les soldats étaient fiers de leurs blessures, plus il y en avait, mieux c’était. L’un d’eux arrivait à peine à sortir un mot, sous le coup de l’émotion de pouvoir tendre la main (si du moins il lui en restait une) au Führer.
    J’ai laissé tomber par terre le savon parfumé de Dussel. J’ai marché dessus et maintenant il en manque un gros morceau. J’ai déjà demandé à Papa de le dédommager, surtout que Dussel ne reçoit qu’une savonnette par mois.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    JEUDI 25 MARS 1943
     
    Chère Kitty,
     
    Hier soir. Maman, Papa, Margot et moi étions bien tranquillement ensemble quand, tout à coup. Peter entre et chuchote à l’oreille de Papa, j’entends quelque chose comme « un tonneau renversé dans l’entrepôt » et « des bruits suspects à la porte ». Margot avait compris la même chose, mais a essayé de me calmer un peu car j’étais naturellement livide et au comble de l’agitation.
    Nous avons attendu toutes les trois ; pendant ce temps, l’apa était descendu avec Peter et moins de deux minutes plus tard, Mme Van Daan, qui écoutait la radio, nous a icjointes en disant que Pim lui avait demandé d’éteindre la radio et de remonter sans bruit. Mais c’est bien connu, quand on essaie de marcher tout doucement, les marches d’un vieil escalier craquent justement deux fois plus fort. Cinq minutes après, nous avons vu revenir Peter et Pim, blancs jusqu’à la racine des cheveux, qui nous ont fait part de leur aventure. Ils s’étaient postés en bas de l’escalier et avaient attendu, sans résultat, mais soudain, en effet, ils ont entendu deux coups sonores, comme si, quelque part dans la maison, on avait claqué deux portes ; d’un bond, l’un était en haut. Peter prévenait Dussel qui finissait par monter avec beaucoup de manières et à grand bruit. Maintenant, il s’agissait de se transporter, en chaussettes, un étage plus haut auprès de la famille Van Daan. Monsieur avait un gros rhume et s’était déjà couché, nous nous sommes donc réunis à son chevet pour échanger à voix basse nos soupçons. Chaque fois que Monsieur était pris d’une quinte de toux, Madame et moi pensions entrer en transes, de peur ; jusqu’au moment où l’un d’entre nous a eu l’idée lumineuse de lui donner de la codéine, la toux a cessé immédiatement.
    L’attente durait, durait, mais nous n’entendions plus rien et nous supposions tous que les voleurs, ayant entendu des pas dans la maison jusque-là silencieuse, avaient pris leurs jambes à leur cou. Le malheur, c’était qu’en bas, la radio était encore réglée sur l’Angleterre et les chaises disposées en cercle autour d’elle ; or, si la porte avait été forcée et que la défense passive s’en aperçoive et avertisse la police, l’affaire pourrait avoir des conséquences extrêmement désagréables. Aussi M. Van Daan s’est levé, a enfilé veste et pantalon, a mis un chapeau et est descendu derrière Papa avec mille précautions, suivi de Peter qui, pour plus de sécurité, s’était armé d’un lourd marteau. En haut, les

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