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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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de Heugh partent dans cette direction.
    Cette fille est assise sur une fortune, pardonnez-moi ma vulgarité. ª II partit d'un gros rire.
    Robert resta sévère comme d'habitude. ´Je ne suis pas s˚r qu'elle m'aime beaucoup.
    - qu'a-t-elle donc à ne pas aimer? Tu es jeune, tu vas être riche, quand je mourrai tu seras baronnet : qu'est-ce qu'une fille pourrait demander de plus ?
    - Du romanesque ? ª suggéra Robert. Il prononça le mot d'un air écúuré, comme s'il s'agissait d'une pièce de monnaie inconnue tendue par un commerçant étranger.
    ´Miss Hallim ne peut pas se permettre de romanesque.
    - Je ne sais pas, dit Robert. Lady Hallim a vécu dans les dettes depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. Pourquoi ne continuerait-elle pas ainsi à jamais ?
    - Je vais te confier un secretª, dit Sir George. Il jeta un coup d'úil par-dessus son épaule pour s'assurer qu'on ne l'entendait pas. ´Tu sais qu'elle a hypothéqué tout le domaine ?
    - Tout le monde le sait.
    - J'ai appris, figure-toi, que son créancier n'est pas disposé à
    renouveler l'hypothèque.
    - Mais, dit Robert, elle pourrait certainement trouver de l'argent auprès d'un autre prêteur et régler ce qu'elle lui doit.
    - Sans doute, fit Sir George. Mais elle l'ignore. Et ce n'est pas son conseiller financier qui le lui dira : je m'en suis assuré. ª
    Jay se demanda quel pot-de-vin ou quelle menace son père avait utilisé pour suborner le conseiller de Lady Hallim.
    Sir George eut un petit rire. Álors tu vois, Robert, la jeune Elizabeth ne peut pas se permettre de te repousser. ª
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    Là-dessus, Henry Drome s'arracha à la conversation à laquelle il participait pour s'approcher des trois Jamisson. Ávant que nous passions à
    table, George, il y a une chose qu'il faut que je vous demande. Je peux parler librement en présence de vos fils, je le sais.
    - Naturellement.
    - Les problèmes en Amérique m'ont touché très durement - des planteurs incapables de s'acquitter de leurs dettes et tout cela - et j'ai bien peur de ne pouvoir faire face à mes obligations à votre égard ce trimestre-ci. ª
    De toute évidence, Sir George avait prêté de l'argent à Henry. En général, Père se montrait brutal avec ses débiteurs : ou bien ils payaient, ou bien ils allaient en prison. Cette fois, il se contenta de dire : ´Je comprends, Henry. Les temps sont durs. Payez-moi quand vous pourrez. ª
    Jay en resta bouche bée. Mais, un moment plus tard, il comprit pourquoi son père s'était montré si accommodant. Drome était un parent d'Olive, la mère de Robert, et, en souvenir d'elle, Père se montrait arrangeant avec Henry.
    Jay en fut si écúuré qu'il s'éloigna.
    Les dames revinrent. La mère de Jay réprimait un sourire, comme si elle détenait un secret qui l'amusait. Il n'eut pas le temps de l'interroger qu'un nouvel invité arriva, un étranger en habit gris d'ecclésiastique.
    Alicia lui dit quelques mots puis le conduisit auprès de Sir George. ´Voici Mr. Cheshire, dit-elle. Il est venu à la place du pasteur. ª
    Le nouveau venu était un jeune homme au visage grêlé avec des lunettes et une perruque bouclée à l'ancienne mode. Sir George et les hommes d'un certain ‚ge portaient toujours la perruque, mais les plus jeunes le faisaient rarement et Jay, jamais.
    ´Le révérend York vous présente ses excuses, dit Mr. Cheshire.
    - Oh, ce n'est rienª, fit Sir George en se détour-49
    nant aussitôt. Il ne s'intéressait pas à d'obscurs cler-gymen.
    On s'en alla déjeuner. L'odeur des mets se mêlait à des relents d'humidité
    provenant des lourdes et vieilles tentures. On avait dressé sur la longue table un vrai festin : rôtis de chevreuil, de búuf, jambons, un saumon entier grillé et plusieurs sortes de tartes. Mais c'était à peine si Jay pouvait avaler quelque chose. Père allait-il lui donner la propriété de la Bar-bade? Sinon, quoi d'autre? C'était dur de rester assis à manger du gibier quand votre avenir était en train de se décider.
    ¿ bien des égards, c'était à peine s'il connaissait son père. Même s'ils vivaient ensemble dans la maison familiale de Grosvenor Square, Sir George était toujours à l'entrepôt de la City avec Robert. Jay passait la journée avec son régiment. Parfois ils se rencontraient brièvement au petit déjeuner et de temps en temps au souper, mais Sir George soupait souvent dans son cabinet tout en inspectant des papiers. Jay n'avait aucune idée de ce que son père allait faire. Il

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