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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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depuis que nous étions enfants.ª Elle décida de ne pas expliquer pourquoi elle était habillée en homme : libre à Riley de penser ce qu'il voudrait.
    ´Je ne crois pas qu'il soit grièvement touché, dit Riley.
    - Il faudrait nettoyer ses plaies. Demandez un peu d'eau chaude dans une cuvette, voulez-vous ?
    - Entendu. ª II sortit, la laissant seule avec Mack inconscient.
    Lizzie regardait la forme immobile de Mack. C'était à peine s'il respirait.
    D'un geste hésitant, elle posa la main sur sa poitrine. La peau était tiède et la chair dessous était dure. Elle appuya et sentit le battement de son cúur, fort et régulier.
    Elle aimait bien le toucher. Elle posa son autre main sur sa poitrine à
    elle : elle sentit la différence entre ses seins tendres et les muscles solides de Mack. Elle toucha son téton à lui, petit et doux, puis t‚ta le sien, plus gros et saillant.
    Il ouvrit les yeux.
    Elle retira sa main. Elle se sentait coupable. Au nom du ciel, qu'est-ce que je fais? se dit-elle.
    Il tourna vers elle des yeux au regard vide. Ó˘ suis-je ? qui êtes-vous ?
    - Vous avez livré un combat de boxe, dit-elle. Vous avez perdu. ª
    II la dévisagea quelques secondes puis eut enfin un grand sourire. ´Lizzie Hallim, encore une fois déguisée en homme, dit-il d'un ton normal.
    - Dieu merci, vous allez bien ! ª
    II lui lança un drôle de regard. Ć'est très... aimable à vous de vous en inquiéter. ª

    Elle se sentait gênée. ´Je me demande bien pourquoi, dit-elle d'un ton cassant. Vous n'êtes qu'un mineur qui ne sait pas rester à sa place. ª
    Puis, horrifiée, elle sentit des larmes ruisseler sur son visage. Ć'est très dur de regarder un ami se faire réduire en bouillieª, dit-elle d'une voix un peu étranglée.
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    II la regardait pleurer. ´ Lizzie Hallim, dit-il d'un ton songeur, est-ce que je vous comprendrai jamais ? ª
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    Le cognac ce soir-là adoucit la douleur des blessures de Mack, mais le lendemain matin, il se réveilla, au supplice. Il avait mal dans toutes les parties de son corps qu'il parvenait à identifier: depuis ses doigts de pied endoloris à force d'avoir donné de tels coups de pied à Rees Preece jusqu'au sommet de son cr‚ne o˘ il sentait une migraine dont il avait l'impression qu'elle ne se dissiperait jamais. Le visage qu'il aperçut dans le bout de miroir qui lui servait pour se raser n'était que plaies et bosses : trop sensible pour qu'on y touche, encore plus pour qu'on le rase.
    Malgré tout, il était de fort bonne humeur. Lizzie Hallim avait toujours sur lui un effet stimulant. Son irrésistible audace donnait le sentiment que tout était possible. qu'allait-elle faire ensuite ? quand il l'avait reconnue, assise au bord du lit, il avait été pris d'une envie difficile à
    maîtriser de la prendre dans ses bras. Il avait résisté à la tentation en se disant qu'un tel geste marquerait la fin de leur étrange amitié. C'était une chose pour elle d'enfreindre les règles : elle était une dame. Elle pouvait bien jouer avec un jeune chiot, mais, si d'aventure il la mordait, elle l'exilerait dans la cour.
    Elle lui avait annoncé qu'elle allait épouser Jay Jamisson, et il s'était mordu la langue au lieu de lui dire qu'elle était une fieffée idiote. Ce n'étaient pas ses affaires et il ne voulait pas l'offenser.
    Bridget, la femme de Dermot, prépara un petit déjeuner à base de porridge salé que Mack dévora
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    avec les enfants. Bridget était une femme d'une trentaine d'années qui jadis avait été belle mais qui aujourd'hui avait simplement l'air épuisé.
    quand il ne resta plus rien à manger, Mack et Dermot s'en allèrent chercher du travail. ´ Rapportez un peu d'argent à la maisonª, cria Bridget en les voyant partir. Ce n'était pas leur jour de chance. Ils firent la tournée des marchés de Londres, se proposant comme porteurs, mais il y avait déjà
    trop d'hommes et pas assez de travail. A midi, ils renoncèrent et se
    ^dirigèrent vers le West End pour essayer les cafés. ¿ la fin de l'après-midi, ils étaient aussi fatigués que s'ils avaient travaillé toute la journée, mais ils rentraient
    les mains vides.
    Comme ils s'engageaient sur le Strand, une petite silhouette jaillit d'une ruelle, comme un lapin qui déboule, et vint s'écraser contre Dermot.
    C'était une fillette d'environ treize ans, déguenillée, maigre et terrifiée. Dermot émit un bruit comme une vessie qui se dégonfle. L'enfant poussa un cri de frayeur,

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