Le piège
prêté
attention.
10° Une lettre émanant d’un bureau d’édition
allemand, à Paris, datée de mars 1943, adressée à Yolande. Il est nécessaire de
revenir un instant en arrière. Peu après le drame de Venoix, Yolande avait
réuni les poèmes et les articles de son mari (elle avait écarté les notes de
prison et les lettres par prudence) en une plaquette qu’elle avait fait
imprimer clandestinement sous le titre de : « Écrits de Joseph Bridet
(1908-1941), mort pour la France. »
Le fonctionnaire allemand qui écrivait à
Yolande lui demandait pourquoi elle avait pris la peine de se cacher pour
publier une plaquette qui eût pu paraître au grand jour et où il n’y avait rien
à relever qui fût offensant pour l’Allemagne. Il terminait assez lourdement en
disant qu’il n’était pas dans les habitudes de ses compatriotes de s’opposer à
une manifestation visant, sans arrière-pensée politique, à perpétuer le
souvenir d’un mort.
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