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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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mille
chevaux s’élancèrent, tête contre tête, soufflant et hennissant au rythme
puissant du bai d’Alexandre.
    De l’autre côté, la cavalerie perse
se rassemblait en grande hâte et non sans désordre. Deux éclaireurs se présentèrent
à toute allure au satrape Spithridatès, leur chef suprême.
    « Suivez-moi ! ordonna le
Perse sans attendre. Repoussons ces yauna, rejetons-les à la mer et donnons-les
en pâture aux poissons ! En avant ! En avant ! »
    Les cors sonnèrent et la terre
trembla sous les sabots des chevaux nyséens. En première ligne, Mèdes et
Chorasmiens brandissaient leurs grands arcs à double courbure – les Ossadiens
et les Cadusiens suivaient, avec leurs longs sabres courbes, puis les Saques et
les Drangianes, qui brandissaient d’énormes cimeterres.
    L’infanterie lourde des mercenaires
grecs emboîta le pas à la cavalerie, en formation serrée.
    « Mercenaires d’Anatolie !
leur cria Memnon en dressant sa lance. Épées vendues ! Vous n’avez plus ni
patrie ni maison ! Vous n’avez pas d’autre choix que vaincre ou mourir. Il
n’y aura pas de pitié pour nous, car bien que nous soyons grecs, nous
combattons du côté du Grand Roi. Soldats, notre patrie est notre honneur, notre
lance est notre pain ! Luttez pour votre vie, c’est la seule chose qui
vous reste. Alalalàï ! »
    Il se précipita en avant, marchant,
puis courant de plus en plus vite. Ses hommes répondirent :
« Alalalàï ! »
    Ils se jetèrent derrière lui en
maintenant leur alignement frontal dans un vacarme de fer et de bronze.
    Apercevant un nuage de poussière à
moins d’un stade de distance, Alexandre hurla vers un sonneur de trompe :
« Sonne la charge ! » Il s’exécuta, et déchaîna aussitôt le
galop furieux de la Pointe.
    Les cavaliers abaissèrent leurs
lances et s’élancèrent vers l’ennemi, agrippant d’une main les rênes et la
crinière de leurs chevaux, jusqu’à l’impact, jusqu’à l’effroyable
enchevêtrement d’hommes et d’animaux, de cris et de hennissements, qui suivit
le choc des longues hampes de frêne et de cornouiller et le jet des javelots
perses.
    Spithridatès combattait
furieusement, l’épée rougie par le sang. Il se tenait un peu à l’écart sur la
droite, le flanc gauche couvert par le gigantesque Rhéomitrès. Le souverain
fondit sur lui en criant : « Bats-toi, barbare ! Bats-toi contre
le roi des Macédoniens, si tu en as le courage ! »
    À son tour, Spithridatès poussa son
cheval et lança contre lui son javelot. La pointe transperça l’épaulière
d’Alexandre et lui égratigna la clavicule. Mais le souverain dégaina son épée
et se précipita vers le satrape, le heurtant de plein fouet. Déséquilibré,
l’homme dut s’agripper à son cheval, et s’exposa dangereusement, ce qui permit
à Alexandre de lui enfoncer son épée sous l’aisselle. Mais tous les Perses se
retournaient vers le souverain macédonien. Une flèche frappa son cheval, qui
tomba à genoux, et lui-même ne put éviter la hache de Rhéomitrès.
    Son bouclier dévia en partie le
coup, qui atteignit néanmoins son casque. La lame cassa le métal, entailla le
feutre et entama le cuir chevelu, d’où coula un flot de sang qui ruissela sur
le visage du roi, désormais à terre près de sa monture.
    Alors que Rhéomitrès levait une
nouvelle fois son arme, Cleitos le Noir bondit en hurlant comme un possédé. Il
abattit sa lourde épée illyrienne sur le bras du Perse et le trancha net.
    Le barbare glissa à terre dans de
terribles cris, tandis que son sang jaillissait du membre sectionné, lui ôtant
la vie avant même qu’Alexandre se redresse et lui assène le coup de grâce.
    Puis le roi sauta sur un cheval qui
était en train de galoper librement sur le champ de bataille, et se jeta une
nouvelle fois dans la mêlée.
    Atterrés par la mort de leur chef,
les Perses commencèrent à lâcher pied, au moment où les quatre escadrons des
hétairoï et des cavaliers thessaliens, menés par Amyntas, joignaient leur force
impressionnante à celle de la Pointe.
    La cavalerie perse lutta
courageusement contre la Pointe qui s’insinuait de plus en plus dans ses rangs,
puis contre la cavalerie légère qui convergeait par vagues sur ses flancs. Ces
guerriers thraces et triballes, aussi féroces que des bêtes sauvages,
galopaient en décochant des nuages de flèches et de javelots, guettant les
signes d’épuisement qui leur permettraient de se

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