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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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n’avait reçu aucun
dommage de leur part. Quand je suis devenu roi, tu ne m’as pas envoyé
d’ambassade pour consolider notre vieille amitié et notre alliance, tu as
envahi l’Asie en nous causant de graves dommages. J’ai donc dû t’affronter sur
le champ de bataille pour défendre mon pays et reconquérir mes anciennes
possessions. Les dieux ont décidé du résultat de cet affrontement, mais je
m’adresse à toi de souverain à souverain afin que tu libères mes enfants, ma
mère et mon épouse. Je suis prêt à établir un traité d’amitié et d’alliance
avec toi. Voilà pourquoi je te prie de joindre un de tes envoyés à mon
ambassade afin que nous puissions fixer les termes de ce traité.
    Callisthène referma la missive.
« Bref, il rejette sur toi la responsabilité de cette guerre, revendique
son droit à se défendre, mais il admet sa défaite et se déclare prêt à devenir
ton ami et ton allié à condition que tu lui restitues sa famille. Comment
comptes-tu réagir ? »
    Eumène se présenta à cet instant-là.
Il apportait au roi la réponse qu’il avait préparée pour lui. Alexandre le pria
de la lire. Le secrétaire s’éclaircit la voix et commença :
    Alexandre, roi des Macédoniens, à
Darius, roi des Perses, salut !
    Tes ancêtres ont envahi la Macédoine
et le reste de la Grèce en nous faisant du mal sans aucune raison. J’ai été élu
chef suprême des Grecs et j’ai envahi l’Asie pour venger votre agression. C’est
vous qui avez secouru Périnthe contre mon père, vous qui avez envahi la Thrace,
qui nous appartient.
    Alexandre l’arrêta. « Ajoute ce
que je vais te dicter :
    Le roi Philippe a été assassiné par
des conspirateurs dont vous avez organisé le complot, comme le prouvent des
lettres que vous avez écrites. »
    Eumène regarda Alexandre et
Callisthène avec étonnement. Ce dernier lui dit : « Je t’expliquerai
plus tard. » Alors le secrétaire reprit :
    De plus, tu t’es emparé du trône
contre toute justice, tu as corrompu les Grecs pour qu’ils me déclarent la
guerre et tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour détruire la paix que
j’avais péniblement construite. J’ai battu tes généraux et je t’ai également
battu en rase campagne avec l’aide des dieux. Je suis donc responsable des
soldats qui ont quitté ton camp pour le mien, et des personnes que j’ai
emmenées dans ma suite. Tu dois t’adresser au seigneur de l’Asie quand tu
m’écris. Demande-moi ce que tu estimes opportun en venant jusqu’à moi ou en m’envoyant
tes hommes. Demande-moi ton épouse, tes enfants et ta mère, et si tu parviens à
me convaincre, tu obtiendras satisfaction. Quand tu voudras t’adresser à moi, à
l’avenir, adresse-toi au roi de l’Asie et non à l’un de tes égaux, et demande
ce que tu désires à celui qui possède maintenant tout ce qui t’appartenait
jadis. Si tu ne le fais pas, je me comporterai en conséquence à ton égard et
envers tous ceux qui ont enfreint les règlements et les lois des nations. Mais
si tu revendiques ta condition de souverain, descends donc sur le champ de
bataille, bats-toi pour la défendre au lieu de fuir, car je te rejoindrai où
que tu sois.
    « Tu ne lui laisses pas
beaucoup de choix, commenta Callisthène.
    — Effectivement, répliqua
Alexandre. Si c’est un homme, un roi, il devra réagir. »
     

52
    L’armée s’ébranla au début de l’hiver vers la côte de la Phénicie, en
direction du sud. Alexandre avait, en effet, décidé d’achever la conquête des
ports encore accessibles aux Perses, de façon à interdire à ses ennemis toute action
dans la mer Egée et en Grèce.
    La ville d’Arad l’accueillit avec
tous les honneurs, et Sidon alla jusqu’à promettre de retirer ses cinquante
navires de la flotte impériale pour les mettre à sa disposition. L’excitation
des Macédoniens était à son comble : les dieux semblaient aplanir la route
qui s’ouvrait devant le jeune guerrier, et la conquête prenait presque l’allure
d’un voyage plein d’aventures à la découverte de nouveaux mondes, de
populations différentes, de lieux merveilleux.
    La suite du Grand Roi, que Parménion
avait capturée à Damas, arriva également à Sidon : une incroyable
procession d’esclaves, de musiciens, de cuisiniers, de goûteurs, d’eunuques, de
maîtres de cérémonie, de danseuses, de flûtistes, de mages, de devins et de
prestidigitateurs suscita l’hilarité des

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