Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le secret de la femme en bleu

Le secret de la femme en bleu

Titel: Le secret de la femme en bleu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
Vom Netzwerk:
le convoi ? Reparti tout de suite ?
    — Non ! Il faisait un temps à ne pas mettre un âne dehors. Nous avons apporté aux hommes la collation de la mi-journée et pris soin des chevaux.
    — Sans mettre personne à l’abri malgré ce mauvais temps ?
    — Ils se sont mis tant bien que mal à couvert dans leurs voitures.
    — Et ensuite ? Sont-ils allés vers Metz ?
    — Où voulais-tu qu’ils aillent ?
    A cet instant l’interrogatoire fut interrompu par l’arrivée de deux servantes qui apportaient des fouaces au lard et de la cervoise. Après que les trois hommes se furent restaurés, Doremus reprit :
    — Ce convoi mis à part, est-il passé, ce jour-là, beaucoup de charrettes et de chariots, beaucoup d’hommes à cheval ou à pied, accompagnant ou non des chargements placés sur des bâts, beaucoup de portefaix ?
    — Pas mal ! Tu penses : on était arrivés d’Aix à peine deux jours auparavant. Imagine alors tout ce qu’il fallait faire apporter, nourriture, bétail et volaille, fourrage, bois de chauffage et encore…
    — On voit ! coupa Sauvat.
    — Et puis beaucoup de réparations, poursuivit le chef de poste. Tous ces bâtiments, là, étaient restés à peu près vides, sans entretien, pendant des mois et des mois, sauf le couvent et quelques communs. C’est dire s’ils avaient souffert ! Donc des réparations… et aussi des constructions nouvelles, car il paraît que Charles le Grand va venir ici après l’été avec tout son monde, et des comtes, des évêques, des marquis, des ducs et des abbés de tous ses royaumes.
    — Conséquence ?
    — Eh bien, des tailleurs de pierre, des charpentiers, des maçons, des menuisiers, des forgerons et bien d’autres qui s’ajoutaient à un va-et-vient d’hommes de métiers et d’hommes de peine, de serviteurs et de servantes… J’en passe… Un sacré remue-ménage !… Mais ils t’en parleront mieux que moi à la porte du nord. C’est par là que passe tout ce qui vient d’en face.
    — De Yutz donc ?
    — Oui, de Yutz… vu que cette porte est juste à côté du port où arrive le bac.
    — Cependant, même ici, y a-t-il eu beaucoup de passages, entrées comme sorties ? insista Doremus.
    — Forcément !
    — Jusque tard ?
    — Tout devrait s’arrêter à la fin du jour. En fait, il a fallu prolonger l’ouverture de la porte jusqu’à la nuit complète.
    — Pas plus tard ?
    — Depuis l’aube, c’était déjà bien assez comme ça !
    — Rien d’autre ?
    — Je ne vois pas.
    Après avoir remercié le chef de poste et passé l’inspection des vigiles, Doremus et Sauvat se dirigèrent vers le nord à l’extérieur de l’enceinte par une sente qui longeait la palissade de la résidence, à quelques pas des rives touffues de la Moselle.
    L’ancien rebelle s’arrêta en chemin pour observer la disposition des lieux.
    — Étant donné que les agresseurs sont évidemment passés par la cour intérieure pour entrer dans le palais, dit-il à son compagnon, c’est-à-dire de l’autre côté par rapport à l’endroit où nous nous trouvons, nous étions tentés de croire qu’avec leur butin ils avaient pris le large de même.
    — Tu veux dire vers l’ouest, à l’opposé de la Moselle, vers l’intérieur des terres pour ainsi dire ?
    — En effet ! De ce côté-là, cependant, les douves bordent immédiatement la levée de terre sur laquelle est plantée la palissade, et la route jouxte les douves. Ici ? Aucun fossé de creusé, pas de route, une sente… Facile en somme de franchir la palissade, de se laisser glisser sur le talus, même avec une charge… et de rejoindre un bateau manœuvré par des complices… Mais, à ce propos…
    L’ancien rebelle, suivi par Sauvat, revint sur ses pas pour examiner les arbustes et buissons de la rive. Puis les deux hommes reprirent lentement leur chemin vers le nord. Tout à coup Sauvat désigna une trouée dans les fourrés. Un raidillon aboutissait à une petite plage limoneuse, pratiquée par des pêcheurs sans doute. Ils en découvrirent deux autres de la sorte avant de parvenir, en empruntant sur leur droite un sentier d’une centaine de pas, à une anse. De solides pieux enfoncés sur le bord de la Moselle indiquaient qu’elle pouvait servir de débarcadère. Mais ils ne décelèrent aucune trace de pas. Les eaux tumultueuses de la rivière et les pluies abondantes avaient tout effacé.
    A la porte du nord, les deux hommes récoltèrent peu de renseignements nouveaux. Ils se rendirent

Weitere Kostenlose Bücher