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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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sur la rivière, en particulier des moulins sur le Grand-Pont 176 et sur le Pont-aux-Meuniers. Mais surtout, ils y avaient leur église.
    — L'église Saint-Gervais est pourtant bien récente… objecta Louis.
    — Parce qu'elle a été reconstruite plusieurs fois, mon fils ; celle-ci est la troisième et a été terminée quand tu avais huit ans !
    Louis avait l'impression de tenir un fil, fort léger. Et si ce n'était pas à la Villeneuve du Temple qu'il fallait chercher ? Si Jacques de Molay avait mis le trésor en sécurité, il avait dû se douter que le Bel fouillerait l'enclos, ouvrirait les tombes, soulèverait toutes les dalles. Choisir le vieux Temple, au cœur de la ville de Paris, relevait alors d'une suprême habileté pour cacher le trésor de l'Ordre.
    — A-t-on, ici, des archives sur les maisons que possédait le Temple ?
    — Pour certaines, sans doute. Il doit y avoir un sac ou deux avec de vieux papiers remontant au XII e et au XIII e  siècle.
    — Puis-je les voir, père ? J'ai du temps aujourd'hui et ce sujet m'intéresse.
    M. Fronsac avait l'habitude des mystères qu'entretenait son fils. Il le conduisit donc sans chercher à en savoir plus dans la salle des clercs, aux murs nus de ses boiseries, et sortit les fameux sacs. Louis s'installa aussitôt pour les consulter.
    Ce travail notarial, il l'avait accompli pendant dix ans et il eut vite fait de retrouver les maisons de la censive du Temple situées autour de Saint-Gervais. La plupart étaient sans doute détruites, mais il nota soigneusement leur emplacement et décida d'aller voir ce qui en restait. Bauer l'accompagna.
    *
    Dans la rue de l'Aigle 177 , une bâtisse attira aussitôt son attention : c'était le cabaret de l'Aigle . Les deux hommes y entrèrent, mais si l'édifice était ancien, il ne remontait pas aux templiers. Ils apprirent toutefois qu'il avait été construit sur une vieille maison templière, déjà nommée l'auberge de l'Aigle. Mais le cabaretier ignorait l'origine du nom.
    Ils ressortirent et Louis situa les emplacements des maisons du Temple comparativement à celles des alentours. Il n'en retrouva que deux : de vieilles bâtisses branlantes au toit pointu et à colombages, complètement tordues et déformées par le temps. La première était la boutique d'un tailleur, la seconde celle d'un marchand de chandelles. Elle possédait un étage et ses colombages n'avaient plus été repeints depuis quelques dizaines d'années. Les inondations récentes l'avaient tellement affaissée que de gros madriers calés contre son mur maître, dans un angle de la rue, la soutenaient.
    Louis s'approcha, attiré par une pierre gravée sur laquelle s'appuyaient les madriers. Malgré les poutres de bois, il distingua parfaitement un aigle à deux têtes, tenant un coffret gravé dans ses serres. Le même motif que sur le gisant du temple. Son cœur se mit à battre le tambour.
    Comme pour la plupart des boutiques, l'ouverture sur la façade était protégée par deux tablettes dont le vantail supérieur servait d'auvent et l'inférieur tenait lieu d'étal. L'échoppe était minuscule et jouait aussi le rôle d'ouvroir où travaillait l'artisan.
    La fabrication de chandelles se voyait surveillée par les jurés du métier, tant les fraudes étaient nombreuses. Les maîtres chandeliers mélangeaient en effet parfois de mauvaises graisses avec le suif, bien que la corporation interdise ces pratiques   : Nul chandelier ne peut faire chandelles chez regrattier , disait-on. Pour cette raison, le maître devait travailler au su et au vu de tout le monde.
    Louis s'approcha de la tablette.
    — C'est curieux cet aigle à deux têtes, fit-il à l'artisan qui lui tournait le dos.
    L'autre se retourna. La cinquantaine, petit et blanchi par les ans, il portait un bonnet noir, une robe et un tablier de cuir par-dessus.
    — C'était la maison de Guillaume de l'Aigle, monsieur, un chevalier du Temple.
    — Ah bon ?
    — Enfin, c'est ce que mon père et mon grand-père me disaient, j'ai toujours habité ici.
    — C'est l'inondation qui a causé ces dégâts ? demanda Fronsac en montrant les poutres de soutènement.
    — Oui, l'eau est montée jusque-là – il fit un signe avec la main, à deux pieds du sol – et la maison était déjà bien branlante. Seulement, elle appartient au chapitre de Saint-Gervais et ces rapaces ne veulent pas la réparer. Je vais devoir partir, car tout s'écroulera d'un jour à l'autre.
    — Je

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