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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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monseigneur ! J'y parviendrai, je vous l'assure, répliqua l'artisan, piqué au vif.
    Il alla à l'un des sacs et en sortit plusieurs instruments ainsi qu'un marteau.
    — Regardez comment je m'y prends, dit-il à ses compagnons. Vous ferez pareil aux autres.
    Il introduisit une pièce de fer incurvée dans la serrure et frappa avec le marteau. Au bout de plusieurs coups, on entendit un brusque claquement.
    — Aidez-moi ! ordonna-t-il à ses ouvriers. Mettons ce coffre debout pour faire glisser le verrou.
    — Pouvez-vous me dire si ce coffre a été ouvert récemment ? demanda soudain Conti.
    — Ouvert ? Certainement pas, monseigneur ! J'ignore d'où il provient mais là où il se trouvait, il y était depuis deux ou trois centaines d'années ! Voyez-vous la rouille qui sort de la serrure ? Même avec la clef, il aurait été impossible de l'ouvrir.
    Le coffre étant vertical, l'artisan frappa avec son marteau en un point précis. Au bout d'une dizaine de coups, retentit un nouveau claquement, suivi de tout un bruit de ferrailles qui se désagrégeaient.
    — Maintenant, il suffit de disjoindre le couvercle, sourit-il. Avec ces ciseaux…
    Il fit signe à un des compagnons de l'aider, et ils détachèrent le couvercle peu à peu. Celui-ci s'ouvrit brusquement et, le coffre se trouvant à la verticale, son contenu se vida sur le sol carrelé dans un grand fracas.
    *
    C'étaient des pierres. Louis resta interdit, mais pas complètement surpris. Ainsi, il ne s'était pas trompé en remarquant combien les coffres ne paraissaient pas assez lourds. S'ils avaient contenu de l'or, les maçons ne seraient jamais parvenus à les soulever.
    Le prince était pétrifié. Quant à Bussy, un sourire amusé s'afficha peu à peu sur son visage.
    — Qu'est-ce que cela signifie ! éructa soudain le prince en se tournant vers Fronsac. Vous m'avez trompé !
    — Je ne comprends pas, monseigneur… Mais regardez, il n'y a pas seulement des pierres.
    Le serrurier ouvrit en grand le couvercle et le jeune apprenti sortit les morceaux de roche. Au milieu, il y avait une huche, une de ces boîtes de bois dans lesquelles les templiers enfermaient leurs trésors. Conti saisit fébrilement l'objet qui paraissait bien léger. Il était fermé par un crochet. Il l'ouvrit et en sortit de vieux parchemins et un petit sac de cuir craquelé.
    Louis prit l'un des rouleaux. Portant le sceau du Temple, c'était une charte entre leur maison et l'église Saint-Gervais. L'ayant lu avec difficulté – car il avait un peu oublié son latin –, il en saisit un autre. C'était aussi une charte.
    — Ce sont des archives du Temple…
    — Mais l'or ? cria Conti. Où est l'or ?
    — Il faut ouvrir les autres coffres, décida Louis.
    — Qu'attendez-vous ! cria le prince à l'artisan.
    Les ouvriers se mirent au travail. Tandis qu'ils brisaient les serrures, Fronsac ramassa le sac de cuir et le tendit à Armand de Bourbon. Le cuir, partant en morceau, se déchira facilement. Le sac contenait une centaine de pièces d'or et d'argent.
    Les autres serrures furent plus vite brisées et les coffres ouverts de même manière. Dès que ce fut fait, le prince donna au maître artisan une des pièces d'or contenues dans le sac, un denier de Saint-Louis valant plus de dix livres.
    — Voici pour vous, et silence sur ce que vous avez fait, est-ce compris ?
    L'artisan remercia et partit avec ses ouvriers, satisfait de sa pièce pour un si faible travail.
    Bien sûr, les autres coffres dévoilèrent le même contenu : des pierres et une huche contenant des archives. Avec, à chaque fois, un petit sac de pièces.
    Louis et le prince trièrent le tout en silence. Seul Bussy restait indifférent, sans chercher à les aider. Les sacs devaient contenir au total un ou deux milliers de livres, jugea Fronsac. Les archives, elles, devraient être examinées par des clercs, mais apparemment il s'agissait seulement de chartes entre le Temple et des abbayes. Plusieurs concernaient Saint-Martin-des-Champs et l'église de Saint-Denis-de-la-Châtre. D'autres détaillaient des listes de commanderies, de fermes et de domaines, avec les droits afférants. Mais aucun document ne faisait référence à un lieu où seraient cachés des coffres d'or.
    — C'était un leurre, assena finalement Bussy d'une voix fatiguée, tandis que Louis commentait les documents qu'il lisait. Nous avons suivi un leurre…
    — Que voulez-vous dire ? s'enquit Conti, d'une voix

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