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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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façon, il la protégerait à ma place et éviterait d’agir en dépit du bon sens.
    Lenia avait hurlé des protestations au sujet du chien.
    — Suffit, Lenia. Les augures m’ont rappelé que tu me devais un ou deux services.
    — T’as pas intérêt à exagérer, Falco. J’ai l’impression que tu te sers de ça comme une excuse pour te conduire en parfait tyran.
    — Pense aux mensonges que je vais devoir concocter.
    — Si c’est comme ça que tu le prends, je vais chercher quelqu’un d’autre.
    — Ne te gêne surtout pas, Lenia !
    Elle savait aussi bien que moi que personne d’autre n’accepterait cette pénible corvée. Tous les boutiquiers de la Cour de la Fontaine avaient déjà attrapé des hernies tellement ils avaient ri à l’idée de me voir souffrir sous le voile sacrificiel.
    Dieux de l’Olympe ! Je n’avais pas pensé à ce problème-là. J’allais devoir me procurer un fichu voile.
    — Gaius Bæbius, toi qui es un homme de devoir, tu n’aurais pas un voile de prêtre, par hasard ?
    — Bien sûr, avait-il opiné avec un sourire suffisant qui m’obligeait encore une fois à me demander comment ma sœur Junia avait pu avoir envie de l’épouser.
    Et la réponse habituelle m’était venue à l’esprit : à cause de son salaire d’employé des douanes.
    — Alors je vais te l’emprunter ! avais-je crié, en m’éloignant le plus vite possible de la direction qu’il prenait avec Helena.
    Il avait eu l’air surpris. Helena Justina se chargerait d’éclairer sa lanterne. Si je connaissais bien Gaius Bæbius, le simple fait de me prêter son voile le pousserait à croire qu’il pouvait assister au mariage. J’espérais alors que ma sœur Justina et lui amèneraient leur chien, et qu’Ajax mordrait le marié.
    En chemin pour aller rejoindre Petronius Longus à son QG, je riais tout seul en pensant aux canines redoutables d’Ajax déchiquetant les parties intimes de mon détesté propriétaire, le jour même de son mariage.
     
    Je connaissais d’avance le programme de ma journée. Fusculus était passé tôt le matin pour m’annoncer l’assassinat du médecin. Il ajouta que Petro, qui continuait l’enquête sur le cambriolage des joailliers de la Sæpta Julia, ne s’était pratiquement pas couché de la nuit. Puis, en apprenant le meurtre d’Alexandre, il avait baissé les bras et était rentré chez lui pour dormir au moins une heure ou deux. Une réunion était prévue au milieu de la matinée pour faire le point sur la situation.
    Je disposais donc d’une heure ou deux et en profitai pour me rendre au gymnase. J’avais simplement oublié l’état de mon épaule. Je me hâtai donc de quitter la salle d’exercices pour passer directement au massage.
    — Tu t’es vachement ramolli ! constata Glaucus, le propriétaire de l’établissement, qui me tenait lieu d’entraîneur personnel.
    — Alors, à toi de me remettre en condition ! l’encourageai-je.
    — Tu veux dire en une demi-heure, Falco ?
    — C’est tout ce que j’ai comme temps !
    — Il va me falloir des mois ! J’espère que tu n’as pas de projets dangereux dans un proche avenir !
    — Seulement coffrer une bande d’assassins sans foi ni loi. Et attention, mon vieux, on m’a remis une épaule en place pas plus tard qu’hier.
    — Jupiter, Junon et Minerve ! grogna Glaucus. Je crois que tu es aussi tombé sur la tête !
    Quand on est aux prises avec le danger, des encouragements aussi chaleureux vous vont droit au cœur.
     
    L’ami Petronius Longus était d’une humeur massacrante.
    — Où ils vont s’arrêter, ces salauds ? On a à peine commencé une enquête qu’on en a trois autres sur les bras. Deux cambriolages spectaculaires et deux meurtres !
    Je compris tout de suite la cause de sa rancœur : Scythax se trouvait dans la salle où avaient lieu les interrogatoires. Le pauvre homme avait été tellement secoué qu’il paraissait complètement ivre. Il ne cessait de répéter la même question :
    — Qu’est-ce qu’ils voulaient lui faire dire ? Pourquoi l’ont-ils torturé ? Pourquoi ?
    — La vengeance, Scythax, la vengeance. Porcius, rends-toi utile. Va t’asseoir près de lui, dit Petro.
    — Oui, va lui parler, renchérit Fusculus. Et si c’est lui qui te parle de son frère, écoute en hochant la tête.
    Petronius se posa brièvement les mains sur le visage.
    — Je peux même pas l’envoyer chez lui. Il ne le supporterait pas, parce

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