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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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homme excité n’entendait pas se taire.
    « Nous faisions une randonnée naturaliste le long des falaises. Nous recherchions des oiseaux. Nous avons trouvé une grotte.
    – Où ? »
    Tout en décrivant leur périple, Édouard vida son verre et en demanda un autre.
    Le cafetier fronça les sourcils.
    « Il y a beaucoup de grottes par ici. Qu’est-ce qu’elle a de spécial, celle-là ? »
    Pendant que Pascal répondait, Édouard remarqua que tous les consommateurs étaient suspendus aux lèvres de son cousin, attentifs à ses moindres mots. En tant que professeur, Édouard avait toujours admiré le talent de narrateur de Pascal, et, à présent, en l’écoutant parler, il s’émerveillait à nouveau de la découverte miraculeuse qu’ils venaient de faire.
    Il ferma les yeux un instant en se remémorant les images éclairées par la lumière vacillante de leurs allumettes, et il ne vit pas le signe de tête que le cafetier adressa aux hommes assis derrière eux.
    Un bruit métallique lui fit rouvrir les yeux. Le cafetier avait retroussé les lèvres.
    Était-ce un sourire ?
    Lorsque le sang gicla de la tête blonde de Pascal, Édouard eut à peine le temps de s’étonner avant qu’une balle ne lui traverse le cerveau à lui aussi.
     
    Le bistrot sentait la poudre.
    Il y eut un long silence, puis l’homme armé du fusil de chasse finit par dire :
    « Qu’allons-nous faire d’eux ? »
    Le cafetier se mit à donner des ordres.
    « Emmenez-les à la ferme de Duval. Coupez-les en morceaux et donnez-les à manger aux cochons. Quand il fera noir, prenez un cheval et tirez leur voiture au loin.
    – Il existe donc vraiment une grotte, dit un vieux tout doucement.
    – Tu en as jamais douté ? rétorqua le cafetier avec hargne. J’ai toujours été certain que quelqu’un la découvrirait un jour. »
    À présent, il pouvait cracher sans souiller le sol de son établissement. Édouard gisait à ses pieds.
    Un crachat bien gras s’écrasa sur la joue ensanglantée de l’homme.

1
    L’ incendie se déclencha à cause d’une étincelle provenant d’un fil électrique rongé par une souris dans l’épaisseur d’un mur de plâtre.
    L’étincelle atteignit une poutre en bois de châtaignier et le feu se mit à couver. Quand le vieux bois fut en flammes, le mur nord de la cuisine de l’église commença à dégager de la fumée.
    Si cela s’était produit en pleine journée, le cuisinier ou une des nonnes, ou bien même l’abbé Menaud, venu boire un verre de limonade en passant, aurait donné l’alarme, ou au moins attrapé l’extincteur sous l’évier. Mais cela arriva au cours de la nuit.
    La bibliothèque de l’abbaye avait un mur mitoyen avec la cuisine. À une seule exception près, la bibliothèque ne renfermait aucune collection remarquable ou de valeur, mais elle constituait un élément de l’histoire de l’endroit, au même titre que les tombes dans la crypte et les pierres dans le cimetière.
    Outre cinq siècles de textes ecclésiastiques courants et de bibles, s’y trouvaient des chroniques concernant des aspects plus séculiers et ordinaires de la vie abbatiale : naissances, décès, recensements, livres médicinaux et herbiers, registres de comptes, et jusqu’à des recettes pour faire de la bière et certains fromages. Le seul texte de valeur était une édition du XIII e  siècle de la Règle de saint Benoît , la version dite de Dijon, une des premières traductions du latin en ancien français. Pour une abbaye cistercienne rurale au cœur du Périgord, un exemplaire ancien en français du livre de leur saint patron était effectivement quelque chose de particulier, et le livre occupait la place d’honneur au milieu de la bibliothèque adossée au mur en feu.
    La bibliothèque était une vaste pièce avec de grandes fenêtres à petits carreaux et un sol en pierres jointoyées carrées ou rectangulaires, mais jamais au même niveau. La table de lecture au milieu aurait eu besoin de cales pour l’empêcher de branler, et les moines ou les nonnes qui s’asseyaient devant devaient faire attention à ne pas changer de position afin d’éviter de déranger leurs voisins en faisant cogner les pieds de leurs chaises sur le sol.
    Les étagères en noyer couleur chocolat qui tapissaient les murs jusqu’au plafond dataient de plusieurs siècles, et elles étaient patinées par le temps. Des tourbillons de fumée se déversaient le long du mur endommagé. Ce fut

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