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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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brandit sa torche en direction des buissons aux baies rouges et aux feuilles à cinq lobes.
    « À mon avis, il s’agit là d’un groseillier à maquereau. Le jus de ces baies est bon pour différentes langueurs. Et ces plantes grimpantes, ici, ont l’air d’être de la famille des liserons : ils peuvent, paraît-il, remédier à la fièvre paludéenne. »
    Barthomieu étudiait le grand homme-oiseau sur le mur opposé.
    « Avez-vous vu cette créature, frères ? »
    Il montra du doigt le pénis en érection.
    « Il est aussi réjoui que l’autre. Cela dit, même moi je connais le type de végétation qui l’entoure. C’est du pâturin.
    – Je suis d’accord, dit Jean en reniflant. De l’herbe ordinaire. Elle a une valeur limitée en tant que médicament, mais je l’utilise de temps en temps pour attacher un cataplasme. »
    Bernard tournait lentement dans la salle, inspectant les murs.
    « Au risque de me répéter, je n’ai jamais vu dans toute la chrétienté un endroit aussi insolite. Il me semble… »
    Un craquement se produisit sous ses pieds, et Bernard perdit l’équilibre. Il laissa tomber sa torche et s’égratigna les genoux par terre.
    Abélard se précipita vers lui et lui tendit la main.
    « Vous n’avez rien, mon ami ? »
    Bernard voulut récupérer sa torche, mais retira sa main comme si un serpent allait le frapper, et fit le signe de la croix.
    « Regardez là-bas ! Mon Dieu ! »
    Abélard baissa sa torche pour mieux voir ce qui avait tellement surpris Bernard. Contre le mur, des ossements humains couleur ivoire étaient entassés. Il se signa en hâte.
    Jean les rejoignit et commença à les examiner.
    « Ces os ne sont pas récents, observa-t-il. Je ne peux pas dire depuis combien de temps ce malheureux est ici, mais ce n’est certainement pas d’hier. Et regardez son crâne ! »
    Derrière le trou de l’oreille gauche, l’arrière de la boîte crânienne était profondément enfoncé.
    « Il a connu une fin violente, que Dieu apaise son âme. Je me demande s’il s’agit de notre peintre.
    – Comment savoir ? dit Bernard. En tout cas, nous devons le considérer comme chrétien et lui donner une sépulture chrétienne. Nous ne pouvons pas le laisser ici.
    – Je suis d’accord, mais il nous faudra revenir un autre jour avec un sac pour transporter ses restes, dit Abélard. Je ne voudrais pas ajouter au sacrilège en laissant une partie de ses os ici pour en mettre d’autres ailleurs.
    – Allons-nous l’enterrer avec son bol ? s’exclama Bernard d’un ton enfantin.
    – Quel bol ? » demanda Jean.
    Barthomieu avança sa torche afin d’éclairer le bol en calcaire de la taille de deux mains d’homme réunies, qui gisait sur le sol entre les os de pied.
    « Là ! dit-il. Allons-nous l’enterrer avec le bol dans lequel il mangeait ? »
     
    Longtemps après que les ossements eurent été inhumés dans le cimetière, et qu’une messe eut été dite dans l’église pour le défunt, Jean étudia une nouvelle fois le bol couleur chair qu’il gardait sur sa table de lecture à côté de son lit. Il était lourd, lisse, frais au toucher. Et quand il le tenait entre ses mains, il ne pouvait s’empêcher de penser à l’homme dans la grotte. Lui aussi possédait un mortier et un pilon massif qui lui servaient à broyer ses ingrédients botaniques pour les transformer en remèdes. Un jour, obéissant à une impulsion, il alla chercher son mortier dans l’infirmerie et le plaça à côté du bol de l’homme de la caverne. Ils n’étaient pas tellement différents.
    Son assistant, un jeune moine nommé Michel, le regardait avec méfiance depuis son perchoir dans un coin.
    « N’as-tu pas assez de travail pour t’occuper ? » demanda Jean, un peu agacé.
    Le garçon au visage en lame de couteau se mêlait toujours des affaires des autres.
    « Non, mon père.
    – Dans ce cas, je vais te donner de quoi t’occuper en attendant les vêpres. Change la paille de tous les matelas de l’infirmerie. Les puces sont de retour. »
    L’air vexé, le jeune moine sortit en traînant les pieds et en maugréant dans sa barbe.
    La cellule de Jean consistait en un espace délimité par une cloison au sein de l’infirmerie tout en longueur. D’habitude, quand arrivait le moment d’enlever ses sandales et de poser la tête sur la paille, il s’abandonnait au sommeil, indifférent aux ronflements et aux gémissements de ses patients. Mais depuis

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