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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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licences autorisant à vendre de l'alcool, menus larcins, rixes... Ce sont eux aussi qui accordent les prolongations de garde à vue ou les mises en détention provisoire. Si l'on soumet au tribunal de première instance une affaire plus sérieuse, la coutume actuelle veut qu'un juge professionnel appointé, diplômé en droit et rémunéré, siège seul au tribunal.
    Cet après-midi-là dans la salle d'audience numéro 3 du tribunal de Highbury Corner, Mr Henry Spellar, directeur d'école à la retraite, présidait une cour formée de trois juges non professionnels. H ne fallut que quelques minutes pour régler une affaire aussi simple. Priée et Cornish furent aussitôt reconduits au commissariat de Dover Street. Burns fit son rapport à Alan Par-fitt, le commissaire divisionnaire.
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    - Comment ça se passe, Jack ? lui demanda le chef de la police judiciaire de Dover Street.
    - C'est très frustrant, patron. Au début, tout a marché comme sur des roulettes, avec un témoin idéal qui a vu toute la scène. De la première à
    la dernière minute. Un commerçant respectable qui travaille de l'autre côté
    de la rue. Un bon citoyen, qui a identifié les coupables sans une hésitation et qui veut bien témoigner. Il me manque le portefeuille volé à
    la victime. Plus les résultats du labo pour établir un lien entre les prévenus et les circonstances de l'agression. Par contre, j'ai le nez cassé
    de Priée et une trace des soins médicaux à St Anne's trois heures plus tard. «a cadre impeccable avec le récit du témoin oculaire.
    - Dans ce cas, qu'est-ce qui vous retient ?

    - J'ai besoin du portefeuille pour établir un lien avec les deux malfaiteurs. Je voudrais aussi que le labo se presse un peu, et pouvoir identifier la victime. Il est toujours classé parmi les individus non identifiés.
    - Vous allez les inculper ?
    - Si Mr Patel les reconnaît demain matin, je le ferai. H ne faut surtout pas les rel‚cher, c'est évident qu'ils sont coupables. Alan Parfitt opina.
    - Entendu, Jack. Je vais demander au labo de faire fissa. Tenez-moi au courant, ainsi que le ministère public.
    La nuit tomba une fois de plus sur le Royal London Hospital, mais le patient des soins intensifs ne pouvait pas le voir. quarante-huit heures s'étaient écoulées depuis l'opération. Les effets de l'anesthésie s'étaient dissipés depuis longtemps, pourtant il n'avait pas encore ouvert les yeux.
    Il était toujours dans son monde à lui.
    quatrième jour : vendredi
    Le dernier numéro du journal local consacrait un long article à l'affaire.
    Elle venait juste après la une, en première page. Le reporter l'abordait ainsi : ´ Le mystère du vieux monsieur boiteux. qui est-il ? La police s'interroge. ª L'article comprenait un récit de l'agression et une allusion à deux personnes du quartier ćollaborant au travail de la policeª, fl s'agit d'une de ces
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    expressions rebattues comparables aux bulletins de santé qui qualifient de stationnaire l'état de malades en phase terminale. Tout le monde sait pertinemment qu'elles signifient le contraire.
    Le journaliste donnait le signalement le plus détaillé possible de la victime - taille, carrure, cheveux gris, plus la claudication qui le caractérisait - et terminait par cette question en grosses lettres majuscules : L'AVEZ-VOUS D…J¿ RENCONTR… ? L'inspecteur Skinner emporta un numéro à la cantine pour le lire pendant le petit déjeuner. H était satisfait de la couverture. Un bref entrefilet signalait la prolongation de la garde à vue et la demande de vingt-quatre heures supplémentaires.
    ¿ onze heures, un fourgon cellulaire transporta Priée et Cor-nish à St Anne's Road pour la séance d'identification. Burns et Skinner arrivèrent juste après avec Mr Patel. Deux séances étaient prévues ; chaque suspect apparut avec huit autres individus correspondant à son type physique. Vu l'état de Priée, les huit autres portaient aussi un pansement sur le nez.
    Mr Patel ne marqua pas une seconde d'hésitation. Vingt minutes plus tard, il avait formellement identifié les deux hommes et se déclarait prêt à
    confirmer devant un tribunal ce qu'il avait dit lors de sa déposition.
    Burns était content. Aucun des deux délinquants n'avait vu Mr Patel, et ils ne faisaient pas partie d'une bande. Avec un peu de chance, le témoin ne subirait pas de pressions.
    Les policiers le raccompagnèrent à sa boutique. Les volontaires repartirent avec leur argent tandis qu'on

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