Le vétéran

dernier.
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    - Mais qui pouvait-elle bien être par rapport à notre boiteux ?
    - Peut-être sa maman ?
    - «a se peut. Dans ce cas il s'appelle Hall.
    En rentrant, ils passèrent par le magasin de fleurs, o˘ Miss Verity Armitage affirma que les marguerites provenaient très certainement de sa boutique. Au commissariat, Skinner contacta le Bureau des personnes disparues et leur donna le nom de Hall. Il y en avait trois, mais c'étaient deux femmes et un enfant.
    - quelqu'un devait pourtant connaître ce bonhomme. Pourquoi ne signalent-ils pas sa disparition ? fulmina Burns.
    C'était parti pour une succession de déceptions. Le charmant et brillant jeune officier retourna à ses dossiers. Burns et Skinner se rendirent dans les cellules des prévenus pour les inculper formellement de coups et blessures sur la personne d'un adulte non identifié. ¿ quatre heures moins le quart, ils partirent pour High-bury Corner, o˘ le directeur du greffe s'était arrangé pour leur aménager un créneau de dernière minute lors de l'ultime audience. Cette fois, les deux malfaiteurs ne seraient pas rapatriés dans leurs cellules de Dover Street. Burns avait la ferme intention de les faire incarcérer dans une véritable prison pour une semaine de détention provisoire. Ce serait probablement à Pentonville.
    Au tribunal, les choses ne se passèrent pas comme la fois précédente. Ils se trouvaient dans la salle d'audience numéro un, o˘ le banc des accusés, au lieu d'être placé dans un angle, est situé en plein milieu, face à la cour. On avait fait appel à un juge appointé : Mr Jonathan Stein, juriste confirmé et expérimenté. Priée et Cornish arrivèrent encore en fourgon de police, mais un second fourgon aux couleurs des Prisons de Sa Majesté les attendait dehors pour les transférer à Pentonville. Assis à sa table, Mr Lou Slade faisait face à la cour, mais ce serait un jeune avocat qui communiquerait les conclusions du ministère public.
    Dans le temps, la police se chargeait d'amener devant le tribunal de première instance les affaires criminelles qu'elle avait instruites. Bon nombre de vieux routiers regrettaient les anciennes méthodes. Depuis bien longtemps, les affaires relèvent de la juri-37
    diction d'une structure unifiée - le CPS (Crown Prosecution Service) ou ministère public -, de la première comparution au procès, si procès il y a.
    Une de ses t‚ches consiste à évaluer si une affaire instruite par la police a un minimum de chances d'aboutir à une condamnation par le juge et les jurés. S'il estime que non, les poursuites sont abandonnées. De nombreux policiers, contrariés de voir classer une affaire sur laquelle ils ont travaillé dur, et qui impliquait de dangereux malfaiteurs, en sont venus à
    surnommer le CPS Ćompagnie de protection des suspects ª. Les relations entre la police et le ministère public ne sont pas toujours faciles.
    Le CPS souffre de manque de moyens, de surcharge de travail et de sous-rémunération des fonctionnaires. Conséquence logique, les débutants l'utilisent souvent comme un tremplin avant d'ouvrir leur propre cabinet et de passer aux choses sérieuses.
    Aussi jolie qu'intelligente, Miss Prabani Sundaran était la fierté de ses parents, originaires du Sri Lanka. C'était là sa première affaire importante. Normalement, ça ne devait pas poser de problème. La demande de mise en détention provisoire ne serait sans doute qu'une formalité. Mr Stein ne risquait pas d'accorder une libération sous caution à Priée et Cornish. Il avait sous les yeux deux casiers judiciaires absolument effroyables. Dans la mesure o˘ les détentions provisoires ne durent qu'une semaine, il y aurait plusieurs prolongations avant que la défense soit choisie, engagée, et prête à plaider. L'étape suivante serait la mise en accusation : la partie civile fournirait un dossier d˚ment instruit et le juge déférerait les malfaiteurs devant un tribunal de la Couronne avec juge et jury populaire. ¿ ce moment-là, Miss Sundaran assisterait un avocat de la Couronne chevronné, engagé par le ministère public en vue d'une condamnation. Pour l'instant, il lui suffisait de suivre la procédure. Le règlement et rien que le règlement... Elle se leva sur un signe de tête de Stein et lut ses notes pour présenter brièvement les chefs d'inculpation.
    Slade se
    leva.
    - Mes clients continueront à nier les faits et demanderont à
    être défendus.
    - Nous sollicitons une semaine de