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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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la place, où Issa et moi avions rejoint la porte ouest pour
abattre l’étendard de Lancelot et le remplacer par l’ours d’Arthur. Nimue brûla
les cheveux coupés, puis cracha sur les moines terrifiés qui s’étaient
installés sur le Caer pour y superviser la construction de la grande église de
Sansum.
    Beaucoup plus
intraitables que les lanciers de la garnison, ces moines avaient déjà creusé
les fondations de l’église pour y placer les rochers du cercle de pierres qui
se trouvait au sommet du Caer. Ils avaient abattu la moitié des murs de la
salle de banquet et, avec le bois, avaient commencé à élever les murs d’une
église en forme de croix. « Ça brûlera bien », fit Issa d’un air
guilleret tout en passant la main sur sa nouvelle tonsure.
    Faute de
pouvoir utiliser la salle, Guenièvre et son fils héritèrent de la plus grande
cabane du Caer. Elle abritait une famille de lanciers, que l’on pria de sortir
pour y installer Guenièvre. Elle regarda la paillasse et les toiles d’araignées
dans les combles et frissonna. Lanval posta un lancier à la porte, puis observa
l’un des cavaliers d’Arthur qui empoignait le commandant de l’garnison : l’un
de ceux qui avaient tenté de fuir.
    Le commandant
vaincu n’était autre que Loholt, l’un des jumeaux d’Arthur qui avaient
empoisonné la vie de leur mère et en avaient toujours voulu à leur père.
Loholt, qui avait maintenant trouvé son seigneur en la personne de Lancelot, se
laissa traîner par les cheveux aux pieds de son père.
    Loholt s’agenouilla.
Arthur le fixa un bon moment, puis se retourna et s’en alla. « Père ! »
cria Loholt, mais Arthur ne voulut rien entendre.
    Il se dirigea
vers la rangée des prisonniers. Il reconnut quelques hommes qui l’avaient servi
autrefois, tandis que d’autres venaient de l’ancien royaume belge de Lancelot.
Ces hommes, dix-neuf au total, furent conduits jusqu’à l’église en chantier et
mis à mort. Le châtiment était rude, mais Arthur n’était pas d’humeur à se
laisser apitoyer par des envahisseurs. Il ordonna à mes hommes de les tuer, et
ils s’exécutèrent. Les moines protestèrent, les femmes et les enfants des
prisonniers hurlèrent. Puis j’ordonnai qu’on les conduisît à la porte est et qu’on
les chassât.
    Restaient
trente et un prisonniers, tous dumnoniens. Arthur parcourut leurs rangs et
désigna six hommes : le cinquième, le dixième, le quinzième, le vingtième,
le vingt-cinquième et le trentième. « Tue-les », m’ordonna-t-il
froidement. Je conduisis les six hommes à l’église et ajoutai leurs cadavres au
monceau ensanglanté. Les autres captifs s’agenouillèrent et, l’un après l’autre,
baisèrent l’épée d’Arthur afin de renouveler leur serment. Mais, avant de
porter la lame à leurs lèvres, on les obligea à s’agenouiller devant Nimue qui
leur marqua le front avec une pointe de lance chauffée à blanc. Tous portaient
ainsi la marque des guerriers qui s’étaient rebellés contre leur seigneur. La
brûlure les promettait désormais à une mort certaine au moindre faux pas. Tant
que leur front les brûlerait, ils feraient des alliés douteux, mais Arthur n’en
était pas moins à la tête d’une petite armée de plus de quatre-vingts hommes.
    Loholt
attendait à genoux. Il était encore jeune et avait le teint frais. Arthur l’empoigna
par sa maigre barbe pour le traîner vers la Pierre royale, la seule qui restât
de l’ancien cercle. Il jeta son fils à terre à côté de la pierre : « Où
est ton frère ?
    — Avec
Lancelot, Seigneur. »
    Loholt
tremblait, terrorisé par l’odeur de la peau brûlée.
    « C’est-à-dire ?
    — Ils
sont allés dans le nord, Seigneur, fit Loholt en levant les yeux vers son père.
    — Alors
tu peux les rejoindre, fit Arthur, et le visage de Loholt laissa paraître son
immense soulagement d’être encore en vie. Mais dis-moi d’abord simplement,
demanda-t-il d’une voix glacée, pourquoi as-tu porté la main contre ton père ?
    — Ils ont
dit que vous étiez mort, Seigneur.
    — Et qu’as-tu
fait, fils, pour venger ma mort ? »
    Arthur
attendit une réponse, mais Loholt n’en avait aucune.
    « Et
quand tu as su que j’étais vivant, reprit Arthur, pourquoi avoir continué à s’opposer
à moi ? »
    Loholt leva
les yeux vers le visage implacable de son père et trouva en lui le courage de
répondre : « Vous n’avez jamais été un père pour

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