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L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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porte se referma.
    Pipeau était l’hôte du maréchal de Damville et d’Orthès, vicomte d’Aspremont !…
    q

Chapitre 25 L’AMIRAL COLIGNY
    N ous laisserons Pipeau s’occuper de ses amours, nous laisserons Catho, l’hôtesse des
Deux morts qui parlent
, s’occuper, en compagnie de la Roussotte et de Pâquette, d’une mystérieuse affaire pour laquelle elle se démenait fort, et avant de revenir aux Pardaillan qui, dans la prison du Temple, attendent l’heure lugubre où leur sera appliquée la question, nous conduirons nos lecteurs au Louvre.
    Depuis le lundi 18 août, les fêtes succèdent aux fêtes.
    Les huguenots sont radieux.
    Catherine de Médicis se montre charmante pour tous.
    Charles IX, seul, méfiant et taciturne, semble promener dans toute cette joie une incurable mélancolie.
    Le vendredi 22 août, de bon matin, l’amiral Coligny quitta son hôtel de la rue de Béthisy et se rendit au Louvre.
    Il était escorté, comme toujours, de cinq ou six gentilshommes huguenots et portait sous son bras une liasse de papiers.
    C’était le plan définitif de la campagne qu’on allait entreprendre contre les Pays-Bas et dont Coligny devait avoir le commandement suprême.
    Le roi devait étudier ce plan avec l’amiral et lui donner la dernière approbation.
    L’état général des dépenses nécessitées par la campagne y était indiqué avec une minutie et une prévoyance qui prouvaient l’expérience consommée du vieux chef huguenot. Les attributions de la cavalerie se trouvaient réduites dans de notables proportions au bénéfice de l’artillerie.
    – Si je pouvais, répétait Coligny, je n’emporterai que des canons avec moi.
    Charles IX venait de se lever lorsque l’amiral arriva aux appartements du roi déjà envahis par la foule des courtisans. Il était ce matin-là de bonne humeur, et lorsqu’il aperçut Coligny, il alla à sa rencontre, le pressa tendrement dans ses bras et s’écria :
    – Mon bon père, j’ai rêvé cette nuit que vous me battiez !
    – Moi, Sire !
    – Oui, oui, vous-même.
    Déjà l’inquiétude se peignait sur le visage des huguenots présents, tandis que les catholiques ricanaient.
    Les uns et les autres pressentaient quelqu’une de ces terribles plaisanteries dont Charles IX était coutumier.
    Mais le roi, éclatant de rire, continua :
    – Vous me battiez à la paume ! Conçoit-on cela ? Moi, le premier joueur de France.
    – Et de Navarre, Sire ! dit en souriant Henri de Béarn. Chacun sait que mon cousin Charles est imbattable à la paume.
    Charles IX remercia Henri d’un geste gracieux et reprit :
    – Amiral, je veux reprendre ma revanche sur mon rêve. Venez.
    – Mais, sire, dit Coligny, Votre Majesté n’ignore pas que je n’ai jamais tenu une raquette…
    – Allons, bon ! Et moi qui comptais vous battre !
    – Sire, dit alors Téligny, si Votre Majesté le permet, je serai en cette occasion le tenant de M. l’amiral que j’ai bien le droit d’appeler mon père et je relèverai en son nom le défi.
    – Vrai Dieu, monsieur, vous êtes un charmant homme et vous me faites grand plaisir. Amiral, nous causerons ce soir de choses sérieuses, car je vois aux redoutables papiers que vous tenez sous le bras, que vous me vouliez faire travailler. Vous me pardonnez, n’est-ce pas, mon bon père ? Venez, monsieur de Téligny. Venez aussi, monsieur de Guise.
    Et le roi, sifflant une fanfare de chasse, descendit au jeu de paume, suivi de tous ses courtisans. Deux camps furent formés et la partie commença aussitôt par un coup superbe du roi qui excellait véritablement à cet exercice.
    Coligny était demeuré avec quelques gentilshommes et le vieux général des galères La Garde, qu’on appelait familièrement le capitaine Paulin.
    Antoine Escalin des Aismars, baron de La Garde, était un soldat d’aventure. Pauvre, né de parents obscurs, il s’était élevé de grade en grade jusqu’au titre de général des galères, qui correspond à peu près à ce que nous appelons un contre-amiral.
    C’était un homme froid, sans scrupule, féroce dans la bataille, catholique enragé par politique plutôt que par dévotion ; mais il avait conçu pour Coligny une sorte d’admiration et d’estime ; il s’intéressait fort à la campagne projetée, espérant y conquérir quelque nouvelle faveur.
    Coligny l’avait spécialement chargé d’armer les vaisseaux qui devaient servir, car on comptait attaquer le duc d’Albe par terre et par mer ;

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