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L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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personnes signalées ne sont pas venues ».
    Seul, le poste de la porte Saint-Antoine n’envoya aucun rapport.
    Ainsi, le maréchal de Montmorency, Loïse, Jeanne de Piennes et les deux Pardaillan étaient prisonniers dans Paris ! Damville qui, en attendant de pouvoir assassiner Charles IX usait et abusait du crédit dont il jouissait auprès du jeune roi, Damville qui était considéré comme une des colonnes de la royauté par Charles et comme une des colonnes de l’Eglise par Catherine, Damville avait obtenu pour une durée de trois mois la charge d’inspecter les portes de Paris. Il n’avait pas eu de peine à démontrer que dans les circonstances présentes, il fallait exercer une étroite surveillance sur tout ce qui entrait dans Paris.
    Et le roi lui avait confié le redoutable emploi qui le faisait quelque chose comme gouverneur militaire de Paris.
    Cet emploi devait prendre fin au jour où le mariage de Marguerite avec Henri de Béarn aurait été célébré et où l’armée serait partie pour les Pays-Bas, emmenant tous les huguenots dans la campagne projetée.
    Damville se trouvait ainsi investi d’une autorité exceptionnelle qui le faisait le geôlier de cette immense prison que devenait Paris.
    A l’hôtel Montmorency, l’existence s’écoulait sans incident. Il avait été convenu qu’on resterait enfermé dans l’hôtel sans essayer de vaine tentative impossible. Les portes de Paris ne pouvaient demeurer longtemps fermées et à la première occasion, le départ se ferait tout naturellement.
    Une quinzaine de jours s’écoulèrent ainsi.
    Le chevalier et le vieux Pardaillan sortaient presque tous les jours pour aller aux nouvelles et en prenant toutes les précautions nécessaires pour ne pas être reconnus.
    Un soir, le routier, qui était sorti seul, rentrait à l’hôtel lorsque dans la loge du suisse il aperçut quelqu’un qu’il reconnut immédiatement : c’était Gillot, le digne neveu de l’intendant de Damville. Pardaillan tressaillit et entrant dans la loge :
    – Que viens-tu faire ici ? gronda-t-il.
    – Monsieur l’officier, je viens… j’expliquais justement…
    – Tu viens espionner, misérable !… Et puisqu’il en est ainsi, Je vais exécuter ce que je t’avais promis !
    – Ecoutez-moi, de grâce, balbutia Gillot.
    – Point d’affaires ! Je vais te couper les oreilles !
    Gillot se redressa, et très digne, prononça :
    – Je vous en défie bien, par exemple !
    – Hein ?…
    – Essayez ! dit Gillot.
    En même temps, il retira un bonnet qui couvrait sa tête jusqu’à la nuque, et Pardaillan demeura stupéfait :
    Gillot n’avait plus d’oreilles !…
    Le vieux routier éclata de rire.
    Gillot remit son bonnet sur sa tête mutilée et reprit avec la même dignité :
    – Vous voyez bien, monsieur, que vous ne sauriez me couper ce que je n’ai plus.
    – Mais qui t’a ainsi arrangé ?
    – Mon oncle lui-même ! Oui, monsieur !… Lorsque monseigneur de Damville a su que j’avais trahi son secret parce que j’avais peur que vous me coupassiez les oreilles, il a dit à mon oncle : « C’est bon ! Coupe-les-lui ! »… Alors, mon oncle, que je n’eusse jamais cru capable d’un tel crime, a exécuté la cruelle sentence, et tout évanoui que j’étais, m’a ensuite fait porter hors de l’hôtel. Une femme m’a relevé, m’a soigné, a guéri les deux blessures. Et moi, monsieur, moi qui veux me venger, je viens me mettre à votre disposition…
    – Tiens ! Tiens ! pensa le vieux Pardaillan.
    – Prenez-moi, monsieur. Vous n’aurez pas lieu de vous en repentir. Je vous aiderai peut-être mieux que vous ne croyez.
    – Oui-dà. Je n’en doute pas.
    – Et contre mes services, je ne vous demande qu’une chose, une seule.
    – Laquelle ? Voyons.
    – C’est de m’aider à votre tour à me venger de monseigneur de Damville qui a donné l’ordre de me couper les oreilles et de mon oncle qui a exécuté cet ordre.
    – Voilà un animal qui me paraît animé d’excellentes intentions et qui pourra nous être utile, songea Pardaillan qui ajouta :
    – Eh bien, c’est dit ; je te prends à mon service.
    Gillot eut dans les yeux un éclair de joie qui eût inquiété Pardaillan s’il l’eût surpris. Mais, faisant signe à Gillot de le suivre, le vieux routier s’enfonçait déjà dans l’hôtel.
    Gillot le suivit en murmurant entre ses dents :
    – J’espère que mon oncle Gillot sera content de moi !…
    q

Chapitre 5

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