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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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que le diable connaît un usurier, ou un mendiant son écuelle.
    – Au diable vos comparaisons, dame Ursule, reprit l’apprenti, car c’est au diable que je dois l’exacte connaissance de ces lieux, et la conséquence pourrait bien en être la misère. Mais qu’a donc fait ce gentilhomme pour avoir besoin de se cacher ? – Ce n’est point un papiste, j’espère, ni une affaire comme celle de Catesby et Percy. – Ce n’est point une conspiration des poudres.
    – Fi, fi donc ! pour qui me prenez-vous ? répondit la dame Suddlechops. Je suis aussi bonne anglicane que la femme du ministre, si ce n’est que des affaires urgentes ne me permettent pas d’aller à l’église plus souvent que le jour de Noël, le ciel me soit en aide ! Non, non, il n’est pas ici question de papiste. Ce gentilhomme en a blessé un autre dans le parc.
    – Quoi ! que me dites-vous donc ? s’écria Vincent, qui tressaillit en l’interrompant.
    – Oui ! oui ! je vois que vous me comprenez. C’est celui dont nous avons parlé si souvent, lord Glenvarloch lui-même.
    Vincent se leva de son siège et traversa la chambre d’un pas rapide et d’un air égaré.
    – Vous voilà encore, continua la dame Ursule ; vous êtes toujours glace ou salpêtre. Vous vous tenez assis sur le grand fauteuil de cuir, aussi tranquille qu’une fusée sur son cadre dans une nuit de réjouissances, jusqu’à ce que la mèche soit allumée ; et alors pst ! vous vous élancez au troisième ciel, hors de la portée, de la voix et de l’œil. Quand vous vous serez fatigué à vous promener de long en large dans la chambre, me direz-vous à quoi vous vous décidez ? car le temps presse. Voulez-vous me servir, ou non ?
    – Non, non, non… non, mille fois non. Ne m’avez-vous pas avoué que Marguerite l’aime ?
    – Oui, elle croit l’aimer, mais cela ne durera pas.
    – Et ne vous ai-je pas dit, il n’y a pas long-temps, que c’est ce même Glenvarloch qui me soutira tout mon argent, et qui a fait en outre un fripon de moi en me gagnant plus que je n’avais ? – Maudit soit l’or que Shortyard le mercier m’avait payé ce matin-là en à-compte pour raccommoder l’horloge de Saint-Stephens {95} . Si je ne l’avais pas eu par malheur sur moi, je n’aurais perdu que ma bourse, sans nuire à ma probité. Après avoir été plumé de tout le reste par tous ces beaux messieurs, il me fallut bien risquer mes cinq dernières pièces avec ce requin tyran des goujons.
    – D’accord, je le sais, et j’avoue que comme Glenvarloch est le dernier avec qui vous avez joué, vous avez le droit de mettre votre ruine sur son compte. – De plus, j’admets que Marguerite l’ait rendu votre rival. Cependant, à cette heure qu’il est en danger de perdre la main, ce n’est pas le temps de se souvenir de tout cela.
    – Par ma foi ! ce n’est pas mon avis. Perdre la main ! on peut bien lui couper la tête aussi, peu m’importe ; tête et mains m’ont rendu bien misérable.
    – Maintenant ne vaudrait-il pas mieux, mon prince des toques plates, vous arranger ensemble, et par le moyen du lord écossais qui vous a privé, dites-vous, de votre bourse et de votre maîtresse, recouvrer l’une et l’autre en peu de temps ?
    – Et comment toute votre science ferait-elle ce miracle, dame Ursule ? – Mon argent, à la bonne heure, je le conçois, – c’est-à-dire, si je consens à votre proposition ; mais ma jolie Marguerite… – Comment donc, en servant ce lord dont elle est follement éprise, puis-je conquérir ses affections ? c’est ce qui passe mon intelligence.
    – C’est tout simplement parce que tu ne connais guère le cœur de la femme. Écoute, mon garçon ; si je disais à mistress Marguerite qu’il est arrivé un malheur au jeune lord parce que tu n’as pas voulu le secourir, tu lui serais odieux à jamais. Elle te détesterait autant que celui qui coupera la main de Glenvarloch, et n’en aimerait que davantage celui-ci. On ne parlera que de lui à Londres, on ne pensera qu’à lui pendant trois semaines au moins, et tout ce bruit ne fera que redoubler sa tendresse pour lui ; car rien ne charme une jeune fille comme de tenir à quelqu’un dont le monde s’occupe. Ainsi donc, s’il n’échappe pas à la loi, ce sera un hasard si elle l’oublie jamais. J’ai vu moi-même, du temps de la reine, exécuter ce pauvre Babington, et quoique je ne fusse qu’une petite fille, il me resta dans la

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