Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
Marguerite dans un mauvais sentier. – J’irai, oui, j’irai l’avertir du danger ; j’irai, de par le ciel !
    – Vous êtes fou d’y penser, dit la dame Ursule alarmée outre mesure ; écoutez-moi un instant. Je ne sais pas au juste de qui elle tient cette somme ; mais je suis sûre qu’elle l’a trouvée chez son parrain.
    – Comment donc ? dit Jenkin ; maître George Hériot n’est pas de retour de France !
    – Non, mais dame Judith est au logis, – et la dame bizarre qu’on appelle l’Esprit de maître Hériot. – Celle-là ne s’absente jamais.
    – C’est vrai, dame Suddlechops, et je crois que vous avez deviné. – On dit que la dame a de l’argent tant qu’elle en veut. – Et si Marguerite peut se procurer une poignée de cet or magique, elle est libre d’en faire l’usage qu’il lui plaît.
    – Ah ! Jin Vin, reprit Ursule en baissant la voix, nous n’aurions plus besoin d’argent si nous pouvions deviner seulement l’énigme de cette dame.
    – La devine qui voudra, dit Jenkin ; je ne me mêle point de ce qui ne me regarde pas. – Maître George Hériot est un digne et brave citadin qui fait honneur à Londres ; il a le droit de mener sa barque à son gré. On parlait un jour dans la populace de le poursuivre à coups de pierres, parce qu’il tenait un couvent dans sa maison, comme la vieille lady Foljambe. Mais maître George est très aimé des apprentis, et nous nous rassemblerions en assez grand nombre pour intimider ceux qui oseraient mettre cette idée à exécution.
    – C’est bien, c’est bien, dit Ursule. Maintenant, dites-moi comment vous ferez pour vous absenter un jour ou deux de la boutique ; car vous devez bien penser que cette affaire ne sera pas finie plus tôt.
    – Quant à cela, – je ne puis rien dire ; j’ai toujours fait mon devoir exactement, je n’ai aucune envie de faire l’école buissonnière, et de faire perdre à mon maître mon temps et son argent.
    – Non, sans doute ; mais c’est son argent qu’il s’agit de rattraper et qu’il risque de perdre à jamais sans cette condition : ne pourriez-vous pas demander la permission d’aller chez votre oncle à Essex, pour deux ou trois jours ? Votre oncle pourrait être malade ; vous savez…
    – Allons ! s’il le faut, il le faut, dit Jenkin avec un soupir ; mais on ne me prendra plus à m’égarer légèrement dans ces sentiers sombres et tortueux.
    – Taisez-vous donc, reprit Ursule ; obtenez la permission dès ce soir, revenez ici, et je vous dirai tout ce qu’il y a à faire. – Arrêtez, arrêtez. – Le garçon perd la tête. – Est-ce que vous voudriez aller ainsi fait à la boutique de votre maître ? Votre malle est dans la chambre à côté avec vos habits d’apprenti. – Allez les reprendre, et vite.
    – Je crois que je suis ensorcelé, dit Jenkin en jetant les yeux sur son costume, ou que ce harnachement de fou m’a rendu tout aussi sot que maint personnage qui en porte de semblables ; mais qu’une fois je sorte de ces beaux habits, et si l’on me les reprend sur le dos, je consens qu’on me vende à un Égyptien pour porter des pots, des poêles à frire, et tout le bagage des mendians le reste de ma vie.
    Et à ces mots il se retira pour aller changer de costume.

CHAPITRE XXII.
    « Comptez sur le hasard ! il ne saurait tout faire ;
    « C’est lui qui donne un vent ou propice ou contraire ;
    Mais si le timonier s’endort au gouvernail,
    « Si son œil attentif ne préside au travail,
    « Le vent qui conduisait le navire au rivage,
    « Contre de noirs écueils peut causer son naufrage. »
    Ancienne comédie.
     
    Nous avons laissé Nigel, dont nous sommes engagés par le titre de l’ouvrage à retracer les aventures, dans la triste et solitaire demeure de Trapbois l’usurier, au moment où il venait de recevoir une lettre, au lieu d’une visite de son ami le templier, qui lui expliquait quelles raisons l’empêchaient de venir le voir dans l’Alsace. Ses rapports avec la classe respectable de la société semblaient donc pour le moment entièrement rompus. C’était une réflexion triste et humiliante pour un esprit aussi fier que celui de Nigel.
    Il s’approcha de la fenêtre de son appartement, et trouva la rue enveloppée d’un de ces brouillards sombres et jaunâtres qui couvrent souvent la partie basse de Londres et de Westminster. – Au milieu de cette épaisse et palpable obscurité, on voyait errer un ou

Weitere Kostenlose Bücher