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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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que la plupart de ceux qui l’entourent ; vous viendrez le voir avec moi, et vous verrez comment il vous recevra.
    – Je vous ai dit, milord, répondit Glenvarloch avec fermeté, et non sans un peu de hauteur, que ce duc de Buckingham, sans que je l’eusse offensé en rien, s’est déclaré mon ennemi en face de toute la cour ; et il réparera cet acte d’agression aussi publiquement qu’il l’a commis, avant que je fasse la moindre avance vers lui.
    – En tout autre cas, ce serait agir convenablement ; mais en celui-ci, vous avez tort. Le duc a l’ascendant sur l’horizon de la cour ; et la fortune d’un courtisan hausse ou baisse suivant le degré où il se trouve dans ses bonnes grâces. Le roi vous rappellerait votre Phèdre :
    Arripiens geminas, ripis cedentibus, ollas {55} ,
    et cætera. Vous êtes le pot de terre ; prenez garde de vous briser contre le pot de fer.
    – Le pot de terre évitera le choc en se tenant hors du courant. Je n’ai pas dessein de reparaître à la cour.
    – Il faut absolument que vous y alliez ; votre affaire d’Écosse ira mal sans cela. Vous aurez encore besoin de protection et de faveur pour faire mettre à exécution l’ordonnance que vous avez obtenue. Nous reviendrons sur ce sujet. Mais en attendant, mon cher Nigel, dites-moi, n’êtes-vous pas surpris de me voir ici de si bonne heure ?
    – Je suis fort étonné que vous ayez pu me trouver dans un réduit si obscur.
    – Mon page Lutin est un vrai diable pour les découvertes de cette espèce. Je n’ai qu’à lui dire : – Lutin, je voudrais savoir où demeure un tel ou une telle, et il m’y conduit sur-le-champ comme par magie.
    – J’espère qu’il ne vous attend pas dans la rue, milord. Je vais l’envoyer chercher par mon domestique.
    – Ne vous en inquiétez pas. Il joue en ce moment à la fossette, ou à pair ou non, avec les polissons du quai, à moins qu’il n’ait changé ses habitudes.
    – Et ne craignez-vous pas que ses mœurs ne se dépravent dans une telle compagnie ?
    – Que ceux qu’il fréquente prennent garde aux leurs ; car pour lui, il n’y a que la société du diable qui puisse lui donner plus de malice qu’il n’en a déjà. Dieu merci, pour son âge, il est assez avancé dans le mal. Je n’ai pas l’embarras de veiller sur ses mœurs, car il est aussi impossible de les amender que de les rendre pires.
    – Et comment pourrez-vous rendre compte de sa conduite à ses parens ?
    – Où diable irais-je les chercher pour leur rendre ce compte ?
    – Il est donc orphelin ? Mais puisqu’il est page dans la maison de Votre Seigneurie, ses parens doivent être d’un rang élevé ?
    – Oh ! sans doute, répondit Dalgarno avec beaucoup de sang-froid ; ils se sont élevés aussi haut que le gibet a pu les porter, car son père et sa mère ont été pendus, à ce que je crois. Du moins c’est ce que m’ont dit les Égyptiens de qui je l’ai acheté il y a cinq ans. – Je vois que vous êtes surpris. Mais dites-moi, Nigel, au lieu d’un petit gentillâtre fainéant, plein d’importance, blanc comme petit-lait, pour qui j’aurais dû être un vrai pédagogue, d’après vos idées de l’autre monde, veillant à ce qu’il se lavât les mains et le visage, à ce qu’il dît ses prières, à ce qu’il apprît son rudiment, ne prononçât jamais un gros mot, brossât son chapeau, et ne mît son meilleur pourpoint que le dimanche ; au lieu, dis-je, d’un pareil Jeannot bon-enfant , ne vaut-il pas mieux avoir à mon service une sorte d’esprit follet comme celui-ci ?
    Il siffla en prononçant ces mots, et le page dont il parlait parut dans la chambre presque avec la promptitude d’une apparition. À sa taille, on ne lui aurait donné que quinze ans ; mais d’après ses traits, il pouvait avoir deux ou trois ans de plus. Il était bien fait, richement vêtu, avait ce visage basané qui appartient à la race égyptienne, et de grands yeux noirs étincelans qui semblaient vouloir percer à travers ceux qu’il regardait.
    – Le voici, dit lord Dalgarno, prêt à exécuter tous les ordres qu’il reçoit, n’importe qu’ils aient le bien ou le mal pour objet, ou qu’ils soient indifférens. – Le plus grand vaurien, le plus grand voleur et le plus grand menteur de toute sa caste.
    – Qualités qui ont rendu plus d’un service à Votre Seigneurie, dit le page avec effronterie.
    – Va-t’en, fils de Satan ! s’écria son maître ;

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