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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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en faisant claquer ses doigts pour appeler les esclaves, nous devons une libation au nouveau venu.
    – J’avais espéré dit Glaucus avec mélancolie, vous offrir des huîtres de Bretagne ; mais les vents, qui furent si cruels pour César, n’ont pas permis l’arrivée de mes huîtres.
    – Sont-elles donc si délicieuses ? demanda Lépidus en relâchant sa tunique, dont la ceinture était déjà dénouée pour se mettre plus à son aise.
    – Je crois que c’est la distance, qui leur donne du prix ; elles n’ont pas le goût exquis des huîtres de Brindes. Mais à Rome, pas de souper complet sans ces huîtres.
    – Ces pauvres Bretons, il y a du bon chez eux, dit Salluste, il y a des huîtres.
    – Ils devraient bien produire un gladiateur, dit l’édile, dont l’esprit s’occupait des besoins de son amphithéâtre.
    – Par Pallas, s’écria Glaucus, pendant que son esclave favori posait sur son front une nouvelle couronne de fraîches fleurs ; j’aime assez ces spectacles sauvages lorsque bêtes contre bêtes combattent : mais quand un homme de chair et d’os comme nous est poussé dans l’arène, pour être en quelque sorte dépecé membre par membre, l’intérêt se change en horreur. Le cœur me manque ; je suffoque ; j’ai envie de me précipiter à son secours. Les cris de la populace me semblent aussi épouvantables que les voix des furies qui poursuivent Oreste. Je me réjouis à l’idée que nos prochains jeux nous épargneront peut-être ce sanglant spectacle. »
    L’édile haussa les épaules ; le jeune Salluste, connu à Pompéi pour son excellent naturel, tressaillit de surprise ; le gracieux Lépidus, qui parlait rarement de peur de contracter ses traits, s’écria : Par Hercule ! le parasite Claudius murmura : Par Pollux ! et le sixième convive, qui n’était qu’une ombre de Claudius {12} et qui se faisait un devoir de répéter les paroles de son ami plus opulent que lui lorsqu’il ne pouvait pas le louer, véritable parasite du parasite, murmura aussi : Par Pollux !
    « Vous autres Italiens, vous vous plaisez à ces spectacles ; nous autres Grecs, nous avons plus de compassion. Ombre de Pindare ! Ah ! n’est-ce pas un ravissement que les jeux de la Grèce, l’émulation de l’homme contre l’homme, la lutte généreuse, le triomphe qui ne coûte que des regrets pour le vaincu, l’orgueil de combattre un noble adversaire et de contempler sa défaite. Mais vous ne me comprenez pas.
    – Excellent chevreau », dit Salluste.
    L’esclave chargé de découper s’était occupé de son emploi, qui le rendait tout glorieux, au son de la musique en marquant la mesure avec son couteau, si bien que l’air commencé par des notes légères s’élevant de plus en plus, avait fini dans un magnifique diapason.
    « Votre cuisinier est sans doute de Sicile ? dit Pansa.
    – Oui, de Syracuse.
    – Je veux vous le jouer, dit Claudius ; faisons une partie entre les services.
    – Je préférerais certainement ce combat à celui du Cirque dit Glaucus ; mais je ne veux pas me défaire de mon cuisinier. Vous n’avez rien d’aussi précieux à m’offrir en enjeu.
    – Ma Phyllide, ma belle danseuse.
    – Je n’achète jamais les femmes », dit le Grec, en arrangeant sa guirlande avec nonchalance.
    Les musiciens, qui se tenaient en dehors dans le portique, avaient commencé leur musique avec l’entrée du chevreau ; leur mélodie devint plus douce et plus gaie quoique d’un caractère peut-être plus idéal. Ils chantèrent l’ode d’Horace, qui commence par les mots Persicos odi, impossible à traduire et qu’ils jugeaient parfaitement applicable à une fête, que nos mœurs peuvent trouver efféminée, mais qui en réalité était assez simple au milieu du luxe effréné de l’époque. Nous n’avons sous les yeux qu’un festin privé et non un repas royal ; le joyeux souper d’un homme riche et non celui d’un empereur ou d’un sénateur.
    « Ah ! bon vieil Horace ! dit Salluste d’un ton de compassion ; il chantait assez bien les festins et les jeunes filles mais non pas aussi bien que nos poètes modernes.
    – L’immortel Fulvius, par exemple, dit Claudius.
    – Oui Fulvius l’immortel répéta le convive, que nous avons appelé l’ombre de Claudius.
    – Et Spuraena ; et Caius Mutius qui a écrit trois poèmes épiques dans une année. Horace et Virgile en auraient-ils fait autant ? dit Lépidus. Ces vieux poètes avaient le grand

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