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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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découverte, se montra riche de peintures qui sous le rapport de l’expression n’auraient pas fait déshonneur à Raphaël. Elles sont maintenant au Musée napolitain où elles font l’admiration des connaisseurs. Elles retracent la séparation d’Achille et de Briséis. Qui pourrait s’empêcher de reconnaître la force, la vigueur, la beauté employées dans le dessin des formes et de la figure d’Achille et de son immortelle esclave ?
    Sur un des côtés de l’atrium, un petit escalier conduisait aux appartements des esclaves à l’étage supérieur. Il s’y trouvait aussi deux ou trois chambres à coucher, dont les murs représentaient l’enlèvement d’Europe, la bataille des Amazones, etc.
    On rencontrait ensuite le tablinum, au travers duquel, à partir des deux extrémités, étaient suspendues de riches draperies de pourpre de Tyr à demi relevées {10}  ; les peintures des murs offraient un poète lisant des vers à ses amis et le pavé renfermait une petite et exquise mosaïque représentant un directeur de théâtre, qui donnait des instructions à ses comédiens.
    Au sortir de ce salon était l’entrée du péristyle ; et ici, comme je l’ai dit d’abord en parlant des plus petites maisons de Pompéi, la maison finissait. À chacune des sept colonnes qui décoraient la cour s’enlaçaient des festons de guirlandes ; le centre qui suppléait au jardin était garni des fleurs les plus rares placées dans des vases de marbre blanc supportés par des piédestaux.
    À gauche de ce simple jardin s’élevait un tout petit temple pareil à ces humbles chapelles qu’on rencontre au bord des routes dans les contrées catholiques : il était dédié aux dieux pénates ; devant ce temple se dressait un trépied de bronze ; à gauche de la colonnade deux petits cubicula ou chambres à coucher ; à droite le triclinium où les convives et amis se trouvaient en ce moment rassemblés.
    Cette chambre est ordinairement appelée par les antiquaires de Naples « la chambre de Léda » et le lecteur trouvera, dans le magnifique ouvrage de sir William Gell, une gravure de la délicate et gracieuse peinture de Léda présentant son nouveau-né à son époux, tableau d’où la chambre a tiré son nom. Ce délicieux appartement donnait sur le jardin embaumé. Autour d’une table en bois de citronnier {11} polie avec soin et artistement décorée d’arabesques d’argent, étaient placés les trois lits plus communs à Pompéi que le siège demi-circulaire devenu de mode à Rome depuis quelque temps ; sur les lits de bronze incrustés des plus riches métaux s’étendaient d’épais coussins couverts de broderies d’un grand travail et qui cédaient voluptueusement à la pression.
    « J’avouerai, dit l’édile Pansa, que votre maison quoiqu’elle ne soit pas beaucoup plus large qu’un étui d’agrafe est un joyau véritable. Que cette séparation d’Achille et de Briséis est admirablement peinte !… quel style… quelle expression dans les têtes ! quel… ah !…
    – L’éloge de Pansa a du prix sur un pareil sujet, dit Claudius gravement. Ses murs aussi sont couverts de peintures et l’on dirait que Zeuxis les a faites de sa main.
    – Vous me flattez, cher Claudius, oui, vous me flattez, reprit l’édile, dont la maison était connue justement à Pompéi par ses méchantes peintures ; car il était patriote et il n’employait que des Pompéiens. Vous me flattez mais il y a quelque chose de joli, oui certes, dans les couleurs pour ne rien dire du dessin… et puis la cuisine, mes amis… là, tout est invention de ma part.
    – Quel en est le dessin ? demanda Glaucus ; je n’ai pas encore vu votre cuisine quoique j’aie pu apprécier l’excellence de la chère qu’on y prépare.
    – Le dessin, mon cher Athénien, représente un cuisinier déposant les trophées de son art sur l’autel de Vesta, plus une superbe murène peinte d’après nature, qu’on voit cuire dans l’éloignement ; cela témoigne de quelque génie. »
    En cet instant, parurent les esclaves, apportant sur un plateau tout ce qui devait servir de préparation au festin. Parmi de délicieuses figues, de fines herbes couvertes de neige, des anchois et des œufs, étaient rangées de petites coupes remplies d’un vin mélangé de miel. À mesure qu’on plaçait ces choses sur la table, de jeunes esclaves présentaient à chacun des cinq convives (car ils n’étaient pas davantage) des bassins

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