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Les émeraudes Du Prophète

Les émeraudes Du Prophète

Titel: Les émeraudes Du Prophète Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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répondre.
    — Eh bien, vous avez répondu, reprit le général. À présent vous n’avez plus rien à faire ici et je vous autorise à vous retirer ainsi qu’à quitter Hohenburg…
    — Pas question ! coupa brutalement Taffelberg. Personne ne quittera cette maison jusqu’à ce que les autorités en donnent l’autorisation. Il arrive qu’un suicide cache un meurtre.
    — Vous êtes complètement fou, mon pauvre ami ! Vous oubliez la lettre mais, après tout, faites comme vous voulez ! Cependant j’insiste pour que ce personnage sorte de cette chambre. Nous avons le droit de rester entre nous.
    — C’est trop naturel, fit Morosini avec un demi-sourire. Je vous laisse à votre grande douleur, général !
    Et il regagna son appartement suivi d’Adalbert qui était resté aussi muet que les personnages des tapisseries mais, à peine la porte refermée, il poussa un énorme soupir et dit :
    — Dans quelle histoire de fous nous sommes-nous encore fourrés ? Que faisons-nous à présent ?
    — On attend, bien sûr.
    — Quoi ?
    — Je ne devrais pas avoir besoin de le dire : on attend de savoir qui est l’héritier. Des bijoux, tout au moins… Quelle incroyable guigne ! Nous avons ces foutus « sorts sacrés » à portée de la main et ils nous échappent encore !
    Laissant enfin éclater la rage qui menaçait de l’étouffer, Aldo saisit la première chose qui lui tomba sous la main – en l’espèce un vase en terre cuite contenant des branches de houx – et l’envoya se briser contre le poêle qui réchauffait la chambre puis il se laissa tomber sur un tabouret et se mit à fourrager à deux mains dans ses épais cheveux bruns. Adalbert regarda autour de lui, repéra un autre vase à peu près semblable et le lui apporta :
    — Si ça peut te soulager, casse aussi celui-là, il est encore plus laid que l’autre ! fit-il avec un calme qui doucha Morosini.
    Celui-ci hocha la tête en relevant sur son ami un œil qui était en train de retrouver sa couleur normale et eut un petit rire :
    — Je dois être en train de devenir fou ! Remets ça en place et donne-moi plutôt quelque chose à boire ! Et si tu as un plan donne-le aussi !
    — Pas vraiment. Si cette pauvre femme n’avait pas eu la fâcheuse idée d’accrocher ces sacrées pierres à ses oreilles, je t’aurais proposé une visite domiciliaire discrète puisque tu dis qu’elles traînaient sur la coiffeuse mais dans l’état actuel des choses c’est impossible. On nous écorcherait tout vif !
    — Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est pourquoi elle a fait ça ! Voilà une femme qui me fait une promesse pour le lendemain, qui me dit vouloir porter une dernière fois ses boucles d’oreilles, qui les porte en effet mais qui, au lieu de descendre ouvrir le bal, se couche tranquillement sur son lit et s’empoisonne ? Ça ne se tient pas ! S’il n’y avait pas la lettre d’adieu, je pencherais plutôt…
    — Pour un meurtre ? J’y ai pensé aussi. Seulement que c’en soit un ou non, ce n’est pas notre affaire…
    — Tout de même ! Si cette malheureuse a été assassinée…
    — Ça ne nous regarde pas ! répondit Adalbert en détachant bien les syllabes. Va ranger au grenier ton équipement de chevalier d’un autre âge et laisse ces gens-là se débrouiller entre eux. Ce qu’il nous faut, c’est récupérer enfin les émeraudes. Elle te les avait promises ?
    — Oui.
    — Et devant témoin ?
    — M lle  von Winkleried était là. Restait à en définir le prix.
    — Alors nous devons attendre la lecture du testament s’il existe et discuter avec l’héritier. À nous deux on devrait arriver à le convaincre…
    — Attendre ! Encore attendre ! Et ça prendra combien de temps ?
    Adalbert haussa des épaules désabusées. C’était l’un des deux points d’interrogation importants, l’autre s’attachant surtout à la personnalité de l’héritier. La grande-duchesse n’avait pas d’enfants et si le bénéficiaire était cette vieille culotte de peau de général, il y aurait sans doute encore pas mal de fil à retordre.
    — On ferait aussi bien d’aller se coucher, conclut-il. Demain matin on en saura peut-être un peu plus !
    — Demain matin on va nous prier poliment de déguerpir.
    — Ce ne sera pas si dramatique : on s’installera à Langenfels pour attendre les funérailles, voilà tout !
    — Peut-être mais, moi, je n’ai pas la moindre envie

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