Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
sourire :
    — Tout va bien ! proclama-t-il. Léonora s’est endormie et sa femme de chambre va rester auprès d’elle. Songeons à nous et recevez encore toutes mes excuses !…
    Le dîner tant attendu fut parfait. Les Crawford avaient une excellente cuisinière et Quentin savait choisir ses vins. La plus aimable convivialité régna alors autour de la table. Sentant qu’elle était nécessaire, Aldo en prit sa part en racontant des histoires tournant autour des joyaux célèbres, se renvoyant la balle avec Crawford, s’efforçant d’attirer l’attention sur lui afin de la détourner d’Elsie Mendl, très silencieuse depuis qu’elle était redescendue et dont le sourire poli n’était dû – il l’aurait juré ! – qu’à sa parfaite maîtrise des obligations mondaines. Elle était assise presque en face de lui et leurs regards se croisèrent à plusieurs reprises.
    Aussi quand on en eut fini avec le café, les liqueurs et les cigares que l’on retourna prendre au salon, s’approcha-t-il d’elle :
    — Vous êtes venue en voiture, lady Elsie ?
    — Bien sûr. Voulez-vous que je vous ramène ?
    — J’en serai ravi. Le chauffeur de ma tante m’a déposé mais, étant donné son âge, je n’ai pas voulu qu’il m’attende, pensant que quelqu’un aurait la charité de me prendre en charge.
    Malden et Vernois protestèrent de leur bonne volonté qu’Aldo remercia d’un sourire :
    — Je n’en ai jamais douté, messieurs, mais je vous avoue que je subis, ce soir, le charme de lady Elsie. Ne me privez pas d’un instant si aimable !…
    Comme toute noble dame anglaise, lady Mendl possédait une Rolls pourvue d’une glace de séparation avec le conducteur. À peine la puissante voiture eut-elle franchi les grilles de l’ancienne demeure du capitaine des chasses royales qu’Aldo ouvrit le feu :
    — Quand vous êtes venue nous rejoindre au début du repas, vous vous efforciez – non sans talent d’ailleurs ! – de donner le change mais vous sembliez soucieuse. Et vous l’êtes encore.
    — Vous avez de bons yeux, mon cher prince !
    — Me feriez-vous assez confiance pour partager avec moi ? Vous êtes depuis longtemps une amie d’Adalbert et vous n’ignorez pas à quel point nous sommes liés.
    — Aussi ai-je saisi la balle au bond quand vous m’avez demandé de vous raccompagner. Sans cela je serais venue vous voir à l’hôtel…
    — Il s’est passé quelque chose tandis que vous étiez dans la chambre de lady Crawford ?
    — Oui. Quand Mr Baldwin l’eut déposée, elle semblait aux prises avec un cauchemar dont elle ne parvenait pas à sortir. Il fallait la calmer. Dans ce but j’ai envoyé ce jeune homme chercher sa femme de chambre et nous l’avons déshabillée puis couchée. Je me suis demandé un moment s’il ne fallait pas appeler un médecin, quand le choc subi a paru s’atténuer. Peut-être sous l’impact de la fatigue. J’ai prié alors cette fille de lui faire une tasse de camomille et je suis allée dans la salle de bains afin d’explorer l’armoire à pharmacie. Bien fournie, croyez-moi, et digne d’une clinique louche, parce que j’ai trouvé certaine drogue qui n’aurait pas dû s’y trouver. Mais ce n’est pas tout ! En fouillant parmi ces boîtes et ces flacons, j’en ai trouvé une cachée sous des compresses et des bandes de pansements dont, en principe on n’a pas fréquemment l’usage. C’était une sorte de coffret laqué blanc sur lequel on avait écrit « poison ». Un mot capable de refouler toutes les curiosités… sauf la mienne. Je l’ai pris, je l’ai ouvert. Dedans, il y avait des bijoux…
    — Quoi ?
    — Oh, vous avez bien entendu ! Je précise un nœud de corsage en diamants et émeraudes – que je daterais du XVIII e siècle ! – et une boucle d’oreille.
    — Une ?
    — Oui. Une sublime « larme » d’un blanc légèrement bleuté… qui devrait vous en rappeler une autre.

CHAPITRE XI
LE RENDEZ-VOUS
    Comme s’il cherchait à s’en persuader, Aldo répéta :
    — Un nœud de corsage… et une boucle d’oreille… qui ne peut être qu’une des deux larmes, et dans une boîte à pharmacie ? Mais ça n’a pas de sens ?
    — Ah ! Vous trouvez ?
    — C’est la boîte, qui n’a pas de sens ! Cette femme possède le collier de diamants à pendeloques dont Marie-Antoinette avait hérité de Marie-Josèphe de Saxe. Elle le portait l’autre soir et nous l’avons tous vu. Il

Weitere Kostenlose Bücher