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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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besoin de souffler un peu ! Elle sait que ta passion des pierres célèbres te met souvent en danger et je suis certaine qu’elle a passé plus de nuits blanches que tu ne l’imagines. À présent, elle pense que ton métier suffit à mettre dans ta vie le piment qui lui est nécessaire mais elle rêve pour les enfants, et toi aussi, d’un foyer chaleureux, d’un havre de paix où tu puisses trouver le repos du guerrier. En outre, assena Tante Amélie, tu es comme les copains : tu ne rajeunis pas !
    En dépit du sourire moqueur dont elle assaisonna cette vérité, Aldo ne la reçut pas moins en pleine figure.
    — Eh bien, fit-il suffoqué, on peut dire que vous vous y entendez pour remonter un moral défaillant !…
    — Ne fais pas cette tête ! Que tu aies quinze ou seize ans de plus que ta femme ne fait pas de toi un vieux débris et je suis persuadée que le père de la mariée recueillera encore tous les suffrages des dames quand tu marieras Amelia. Et tu le sais !
    — Voilà autre chose à présent ! Le mariage d’Amelia ! Savez-vous, Tante Amélie, que je vais redouter mes anniversaires ?
    — Est-ce que je les redoute, moi ? Je vais avoir quatre-vingts ans et tonnerre de Dieu, j’en suis fière ! Alors cesse de dire des sottises et écris à ta femme une lettre pleine de tendresse en lui disant que tu l’approuves et que…
    — Approuver qu’elle se précipite en Suisse chaque fois qu’un des gamins éternue ? Ah non ! Nous avons d’excellents médecins chez nous ainsi qu’en France…
    — … que tu l’approuves, répéta la marquise en haussant le ton, que tu l’aimes et qu’elle te manque affreusement. Parce que c’est ça le pire ! Tu es amoureux de Lisa comme au premier jour…, et tu détestes dormir sans elle. Non ?
    — Si et elle le sait. Je lui ai raconté ce qui se passe ici et je lui ai demandé de me rejoindre avec le bébé et sa nurse. L’air est parfait. Nous sommes noyés dans la verdure…
    — Mais on n’y entend pas le ranz des vaches ! S’il y en avait encore dans le Hameau de la Reine, Lisa trouverait sans doute que leur lait ne présente pas les garanties de pureté nécessaires ! Que veux-tu, elle est Suissesse !
    — J’aimerais justement qu’elle le soit un peu moins !
    L’entrée d’Adalbert qui était allé visiter l’exposition fit diversion. Rouge et essoufflé il se laissa tomber dans une bergère :
    — C’est fou le monde qu’il y a ! lâcha-t-il. Encore deux ou trois cadavres et vous pourrez jouer les prolongations jusqu’à Noël. Ce sont naturellement les bijoux et les robes qui remportent les suffrages. Dès qu’ils sont devant les vitrines, ces gens ne bougent plus et il faut les extraire de force. Heureusement que la police a prévu des gars bien musclés et en nombre suffisant ! Me ferez-vous l’aumône d’un verre, chère marquise ?
    — Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai refusé de vous accompagner, dit celle-ci en exauçant sa prière. Vous me voyez rentrer dans le même état que vous ? Une douche ne sera pas de trop !
    — Pour rester encore debout ? Que nenni ! Mais un bain, un merveilleux bain chaud parfumé au cèdre du Liban dans lequel je vais me prélasser en fumant un cigare !… À propos, comment s’est passé ton déjeuner ? ajouta-t-il en se tournant vers Aldo.
    — Je te le raconterai pendant que tu joueras les odalisques.
    — C’est que… un petit somme peut se produire.
    — Il faut choisir, mon vieux : ou tu fumes ou tu dors. Le cigare ne me dérangera pas… Et il continua entre ses dents : J’ai à te parler !
    Les deux hommes gagnèrent la chambre d’Adalbert et, tandis que celui-ci se faisait couler un bain additionné d’un plein flacon de sels odorants, Aldo s’établit au pied du lit, rangea la lettre de Lisa dans sa poche et sortit celle de Caroline :
    — J’ai reçu ce pli tout à l’heure et je voudrais savoir ce que tu en penses ?
    Sortant du brouillard de la salle de bains, Adalbert prit le billet, le parcourut et leva les sourcils :
    — Que c’est un peu trop comminatoire pour cacher un piège… mais que j’aimerais y aller avec toi… à tout hasard !
    — Moi aussi et c’est pour ça que je t’en parle. Or, elle veut que je vienne seul. Que proposes-tu ?
    — Nous irons à pied – ma voiture manque de discrétion ! – et pendant que tu entreras pour voir ce qu’elle te veut, je ferai les cent pas aux environs, prêt à

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