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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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on !
    — Et vous ne savez pas où est la clef ?
    Elle secoua la tête si visiblement terrifiée qu’Aldo partit à la recherche de quelque chose de fort à lui faire avaler mais ne trouvant rien de plus réconfortant que du lait et de l’eau de Vals, il sortit dans le jardin et appela :
    — Adalbert ! Rapplique !
    Tel le génie de la lampe, Vidal-Pellicorne se matérialisa presque aussitôt :
    — Qu’est-ce qui se passe ?
    — Je t’expliquerai. As-tu sur toi ta fiasque de cognac ? Il y a là quelqu’un qui en a un urgent besoin, ajouta-t-il sans attendre une réponse qu’il connaissait déjà.
    Un instant plus tard, armé d’un verre rempli au tiers du précieux liquide, il en faisait absorber quelques gouttes d’abord puis une bonne rasade à Caroline. Elle fut secouée par un violent frisson puis elle se calma peu à peu. Pendant ce temps Adalbert faisait le tour du salon :
    — Le cambrioleur est revenu ? demanda-t-il pour ajouter, se répondant à lui-même : Non ce n’est pas le scénario de notre première visite. Rien n’est cassé…
    — Tu as raison, fit Aldo occupé à frictionner les mains de la jeune fille. Cette fois, nous avons affaire à un fantôme…
    — Tu veux rire ?
    — Pas la moindre envie.
    Il expliqua comment il avait trouvé M lle  Autié assise dans le jardin sous la pluie tandis que la maison était livrée à un tintamarre inexplicable. Et naturellement épouvantée.
    — Bizarre ! émit Adalbert. C’est cet après-midi qu’elle t’a fait passer son appel au secours. Elle savait donc que ça allait se produire ?
    Plus calme à présent la jeune fille laissait couler ses larmes en silence. Pourtant elle dit :
    — C’est parce que c’est arrivé la nuit dernière et aussi celle d’avant… D’habitude le phénomène n’avait lieu qu’une fois l’an, à date fixe…
    — Et c’était…
    — Le 15 octobre. Au début j’ai cru mourir de peur. Ensuite, les nuits suivantes rien ne s’est passé et j’avais fini par me demander si je n’avais pas rêvé mais quand cela s’est reproduit, l’année d’après, je suis allée me réfugier dans l’atelier…
    — Quel atelier ?
    — Celui de mon grand-père, où il faisait de la sculpture. Il est derrière la maison, je vous montrerai. Et chaque 15 octobre j’allais y passer la nuit.
    — Depuis combien de temps ?
    — Cinq ans. C’est la date anniversaire de sa mort. J’ai pensé alors que c’était lui qui revenait mais je n’ai rien dit à personne parce que j’avais encore plus peur qu’on me prenne pour une folle. En outre, ce n’était jamais aussi violent que depuis trois nuits… Oh, je vous en supplie, aidez-moi !
    Et, secouée de nouveaux sanglots, elle se réfugia dans les bras qu’Aldo referma spontanément autour d’elle, bouleversé par la détresse réelle de Caroline. Il entreprit de la consoler en lui assurant qu’il prendrait soin d’elle, et sans y penser, il caressait doucement ses cheveux blonds, sensible à leur senteur de lilas frais.
    Adalbert contempla un instant le tableau, haussa un sourcil réprobateur et partit faire le tour de la maison. Il revint presque immédiatement :
    — Viens voir ! dit-il sobrement.
    Aldo lâcha Caroline qu’il étaya de son mieux avec des coussins et rejoignit son ami à la porte de la chambre de la jeune fille. Là aussi des objets étaient répandus à terre, la fenêtre ouverte claquait mais le plus étonnant était le lit. Non défait d’ailleurs : le portrait de la « belle grand-mère » Florinde Autié y reposait sur l’oreiller encore habillé de sa housse en toile de Jouy. Horrifié Morosini se frotta les yeux : il lui avait semblé que la femme arborait un sourire satisfait qui la rendait encore plus antipathique.
    — Qu’en dis-tu ? demanda Adalbert en allant refermer la fenêtre.
    — Que si je n’avais vu la cafetière me manquer d’un cheveu et les chenets se promener, j’aurais cru à une mauvaise plaisanterie dont l’auteur aurait fui par cette fenêtre mais à présent je m’interroge. Notre expédition au cimetière Notre-Dame a eu lieu avant hier et c’est cette affreuse bonne femme qui trône dans le lit de Caroline. Alors le fantôme pourrait aussi bien être elle que son époux…
    — Possible ! Cela dit, que faisons-nous ?
    — C’est simple : ou bien nous finissons la nuit ici ou bien nous emmenons M lle  Autié. Il est impossible de la laisser seule dans cette

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