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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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retint, laissant Léonora rejoindre son légitime époux :
    — Je me trompe ou l’annonce de l’arrivée de Pauline t’a donné un choc ? fit-il mi-sérieux, mi-moqueur.
    — Un choc ? Tu n’aurais pas un peu trop d’imagination ?
    — Je ne pense pas. Tu es resté muet, voire songeur pendant un moment il me semble ?
    Aldo leva un sourcil insolent :
    — Tu m’observes à présent ? Moi qui te croyais uniquement occupé de la belle Léonora !… Cela dit et pour répondre à ta question, disons que j’ai été surpris. Quand nous l’avons rencontrée ensemble sur le bateau, à New York…
    — Et aussi à Newport où nous n’étions pas ensemble…
    — Et aussi à Boston où je n’étais pas, j’ai cru comprendre qu’elle rentrait définitivement dans son pays natal sans beaucoup de chances pour l’Europe de la revoir de sitôt. Mais, au fait, n’avais-tu pas eu l’idée d’organiser une exposition de ses œuvres à Paris ?
    Brusquement Gilles Vauxbrun se mit à rire :
    — J’oublie toujours que tu as une mémoire d’éléphant ! C’est vrai, nous en avions parlé et j’ai remis l’idée sur le tapis quand elle est venue me secourir à Boston. C’est la raison principale de sa venue, davantage que pour Marie-Antoinette dont je n’ai pas l’impression qu’elle raffole. Bien qu’elle adore Versailles… Et je me réjouis de l’y ramener !
    Si Aldo éprouva un désagréable pincement au cœur en découvrant qu’il venait de rêver dans le vide, il eut assez d’empire sur lui-même pour n’en rien montrer.
    — On dirait que tu vas être particulièrement occupé, mon bon ?
    — Par quoi ?
    — Il me semble qu’entre l’exposition de Pauline et les exigences de Mrs Lowell, ton cauchemar américain, tu auras fort à faire. Où places-tu la belle lady Crawford au milieu de tout cela ?
    Gilles prit un air fat qui lui allait aussi mal que possible et qui donna aussitôt à Morosini l’envie de lui taper dessus :
    — Mais je ne désespère pas de mener tout cela avec habileté. Si tu veux savoir la vérité, j’ai hâte d’avoir en même temps sous les yeux Pauline et Léonora.
    — Pour comparer ? Dis donc, tu ne manques pas d’audace ! Ce pourrait être amusant à observer, malheureusement c’est un plaisir dont je serai privé…
    — Tu rentres à Venise ?
    — Pas demain matin mais il faut que j’y pense. Meurtres ou non, l’exposition rencontre un énorme succès et je ne peux pas rester l’arme au pied devant mes diamants pendant des semaines. La surveillance est tellement renforcée qu’il ne peut plus rien leur arriver.
    Le café bu et les dernières dispositions prises pour la fête, on se sépara sur les remerciements mérités dont on couvrit l’aimable hôtesse. Aldo et Marie-Angéline reprirent le chemin de l’hôtel non sans que le premier eût éprouvé un mal infini à arracher la seconde à une conversation passionnée avec le professeur. Ce qui n’arrangea pas son humeur :
    — Qu’est-ce qui vous prend, Plan-Crépin ? Vous êtes en train de nouer une idylle avec ce vieux fou ?
    — D’abord ce n’est pas un vieux fou mais un véritable puits de science pour ce qui concerne Versailles en général et Marie-Antoinette en particulier. Il a beaucoup à m’apprendre, riposta-t-elle déjà sur ses grands chevaux. Et puis ne m’appelez pas « Plan-Crépin » ! Il n’y a que notre marquise qui puisse se le permettre. Chez tout autre cela m’offense !
    Repentant, Aldo glissa son bras sous celui de la vieille fille :
    — Pardonnez-moi, Angelina ! Cette histoire me met les nerfs en boule. Je crois que je vais rentrer à Venise.
    Elle s’arrêta net afin de pouvoir le regarder dans les yeux :
    — Vous n’allez pas faire ça ? Pas au moment où on commence à s’amuser ?
    — Avec quatre meurtres ? Vous avez de l’amusement une curieuse conception !
    — Je me suis mal exprimée : je veux dire où les choses deviennent intéressantes. Regardez-moi, Aldo, et dites-moi si vous avez vraiment envie de vous en aller sans connaître la fin de l’histoire ?… Sans savoir au moins ce qui est arrivé au colonel Karloff ?
    — À vous entendre, on dirait que je m’apprête à déserter devant l’ennemi.
    — C’est juste ce que je pense ! En outre… si vous partez, Tante Amélie voudra rentrer rue Alfred de Vigny et moi avec elle !
    — De ce fait, votre roman avec Aristide Ponant-Saint-Germain s’en

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