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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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était ravissant et fut salué, d’entrée par de nouveaux applaudissements. Violons et flûtes invisibles allaient accompagner le souper dont le chef du Trianon Palace avait composé le menu se référant autant que possible à ce que l’on servait dans le petit château de la Reine. Ce à quoi Aldo n’accorda aucun intérêt. Avec M me  de Sommières et les Crawford il dut prendre place à l’une des deux tables d’honneur surélevées d’où l’on pouvait fort bien voir, en contrebas, celle où Gilles Vauxbrun éclatait littéralement d’orgueil en compagnie de Pauline. Il est vrai qu’elle lui souriait souvent…
    Il s’était arrangé pour la rencontrer au moment où l’on quittait le Hameau. Confiant un instant Tante Amélie à Adalbert, il était allé vers elle assez vite pour que Vauxbrun n’ait pas le temps de l’emmener. « Il faudrait que j’aie une conversation avec celui-là, pensait-il. Qu’est-ce qui lui prend de l’accaparer avec des airs de propriétaire ? » Mais il se calma en la voyant faire quelques pas à sa rencontre avec un sourire radieux :
    — Pauline à Versailles ! Mais quelle merveilleuse surprise, murmura-t-il en baisant sa main juste un peu plus longtemps que ne l’autorisait le code de la politesse.
    — Elle l’est aussi pour moi ! J’ignorais que vous fussiez à Paris !
    — Vauxbrun ne vous l’a pas dit ? Pourquoi ? ajouta-t-il à l’attention de son ami qui s’était hâté de les rejoindre…
    — Justement pour t’en réserver la surprise, coupa celui-ci avec une mauvaise foi totale. Notre amie vient pour exposer ses œuvres et il était normal que je la fasse inviter à cette soirée. Tu devrais me remercier !
    — Mais comment donc ! Merci, mon vieux !… Chère baronne, venez que je vous présente à une dame que j’aime infiniment et avec qui vous devriez vous entendre, dit-il en prenant la main de la jeune femme pour la conduire à M me  de Sommières qui visiblement les attendait, Adalbert l’ayant déjà renseignée.
    La rencontre en effet fut empreinte de la soudaine sympathie née entre les deux femmes. Tante Amélie remercia Pauline de son hospitalité et de l’aide qu’elle et les siens avaient apportée à la paire Aldo-Adalbert embarquée dans une histoire aussi ténébreuse que dangereuse. Elle fut tout de suite sensible au charme de la nouvelle venue. Elle aima son regard direct, sa voix chaleureuse, l’étreinte ferme de sa main et le respect empli de gaieté qu’elle lui montra. Elle sentit qu’elle avait devant elle un être de qualité mais ne put s’empêcher de se demander jusqu’à quel point son neveu y était sensible. Il était bien joyeux d’un seul coup !
    On se rendit en groupe vers les tables en laissant passer ces quelques instants avec « Mrs Belmont » – Pauline tenait à dépouiller la baronne pour privilégier le nom dont elle signait ses œuvres. La marquise prit le bras d’Adalbert qui, lui aussi, était venu saluer leur amie américaine :
    — Quelle femme charmante ! dit-elle d’un ton léger. En temps ordinaire je ne raffole pas des filles de la libre Amérique mais celle-là est… exceptionnelle ! C’est votre avis ?
    — Absolument ! Et, dans son genre, son frère ne l’est pas moins ! Il émaille ses discours d’un « Nous autres les Belmont » que je trouve irrésistible. Et quelle générosité ! Il tient quelque peu du marsouin parce qu’il passe la moitié de sa vie dans l’eau mais, à sa manière, c’est un vrai seigneur ! Je les aime bien tous les deux !
    — Pas avec un petit plus pour « Pauline » ? Elle est d’autant plus séduisante qu’elle ne cherche pas à l’être !
    — Bravo ! Vous possédez, chère marquise, la rare faculté de juger quelqu’un en un clin d’œil et sans jamais vous tromper. Vous avez raison : il est facile de s’attacher à elle ! fit-il avec un léger soupir.
    — C’est aussi ce que pense Aldo ?
    Une sonnette d’alarme tinta dans la tête d’Adalbert. Il comprit que, sans en avoir l’air, M me  de Sommières entreprenait de le confesser. Grâce à Dieu on arrivait près des tables mais il fallait répondre car sa main s’était raffermie sur son bras : il alluma son plus grand sourire :
    — Elle a été pour lui comme pour moi une amie parfaite. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement ?
    Olivier de Malden en venant lui enlever Tante Amélie pour la conduire à sa place lui évita

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