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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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malade d’angoisse attendait…
    — Diana Lowell ? La pauvre s’est fracturé le genou en tombant de cheval ! fit Pauline en riant. C’est cruel à dire mais le cher Vauxbrun en a été agréablement soulagé.
    — Et d’autant plus heureux ! Comment vont votre frère et votre belle-sœur ?
    — À merveille ! Nous autres les Belmont comptons parmi les privilégiés que le krach boursier d’octobre dernier n’a guère atteints. Seules les fortunes les plus anciennes donc les plus solides ont résisté à la tempête du « Jeudi noir » de Wall Street mais il y a eu de gros dégâts. Les ruines ont été lourdes et nombreuses. John-Augustus essaie d’aider de son mieux les plus défavorisés…
    — J’en ai eu connaissance. J’ai pris le plus de renseignements que je pouvais.
    — Vous vous tourmentiez pour nous ?
    — Vous n’en doutiez pas, j’espère ?
    Il avait jeté sa cigarette et, redressé, se tournait vers elle pour admirer la ligne fière de son profil et respirer son parfum. Elle en fit autant et ils se retrouvèrent face à face.
    — Merci, dit-elle. Cela veut dire que vous avez pensé à nous.
    — J’ai surtout pensé à vous… plus que je n’aurais dû sans doute ! Vous n’êtes pas facile à oublier, Pauline !
    — Nous nous l’étions promis cependant. Et si nous nous étions dit adieu…
    — Nous étions sincères et nous n’avons pas voulu cette rencontre.
    — Puisque vous saviez que je venais, vous auriez pu partir ?
    — J’y ai songé mais pas longtemps parce que j’ai découvert que j’avais envie de vous revoir…
    Il s’arrêta au bord de ce qui ne pouvait être qu’un aveu. Elle était belle à damner un saint et il mourait d’envie de la prendre dans ses bras quand le salut lui vint d’une voix à la fois aigre et enrouée :
    — Chère Pauline, il est temps de partir. Je vais avoir le plaisir de vous raccompagner, fit Vauxbrun avec un sourire satisfait qui tapa sur les nerfs d’Aldo mais lui rendit le sens des réalités.
    — Où êtes-vous descendue ? demanda-t-il.
    — Au Ritz. D’abord, j’aime cet hôtel. En outre, il présente l’avantage d’être situé près de ma future exposition.
    — Et c’est ?
    — Chez moi ! triompha Vauxbrun. Je vais déménager une partie de mon magasin mais sans toucher au décor. Les œuvres de Pauline seront admirablement mises en valeur par mes tapisseries anciennes…
    — Bravo ! On dirait que tu as l’art de mettre toutes les chances de ton côté…
    — Chacun son tour ! Pendant que je me morfondais à Boston, toi tu coulais des jours délicieux à Newport.
    Le regard de Pauline alla de l’un à l’autre. La tension était palpable et elle se hâta d’intervenir :
    — Tellement délicieux qu’il a failli y laisser la vie ! Ainsi qu’Adalbert et certains autres… Veuillez m’excuser, je désire saluer M me  de Sommières !
    — Nous allons faire mieux, s’empressa l’antiquaire qui se sentait sur un terrain glissant. Il se fait tard et la nuit fraîchit : je vais lui proposer de la ramener à l’hôtel avec M lle  du Plan-Crépin.
    Tante Amélie accepta volontiers même si la distance entre la villa et le Palace était courte : elle sentait de la lassitude et craignait l’humidité du petit matin :
    — Je ne suis plus à l’âge romantique où, après avoir dansé la nuit entière, on s’isole à deux pour regarder se lever le soleil, soupira-t-elle. Je suis à celui des rhumatismes. Aussi ne vais-je pas tarder à partir pour Dax mais auparavant, chère baronne…
    — Dites Pauline, je vous en prie !
    — Alors, Pauline, j’aimerais vous avoir à dîner chez moi ! La fête étant finie, je compte regagner la rue Alfred de Vigny le plus tôt possible !
    — Oh non ! gémit Marie-Angéline. La fête est peut-être finie mais il y a…
    — Une affaire suffisamment sordide pour que je souhaite vous en extraire ! D’ailleurs il faut que je rentre si je veux garder Eugénie. C’est ma cuisinière, précisa-t-elle à l’usage de l’Américaine, et elle menace de rendre son tablier si je la laisse encore longtemps au chômage forcé ! Ma chère, vous viendrez apprécier ses talents. Nous vous en serons reconnaissantes toutes les deux… Quant à vous, Plan-Crépin, vous aurez le choix entre ma vénérable voiture et le train. Que diable, Versailles n’est qu’à 17 kilomètres de Paris…
    Quand la Rolls-Royce de Vauxbrun eut disparu, Aldo

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