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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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qui sont devant ont dû servir dans la nuit : ça empestait la cire refroidie. Après on a fouillé le jardin mais nulle part on n’a trouvé trace de la demoiselle. Ledru voulait aller à la police mais comme c’est vous qui m’avez envoyé j’ai préféré venir vous voir…
    — Vous avez eu raison, dit Aldo songeur. Vous avez vraiment tout examiné ?
    — Pour ça, on peut nous faire confiance. Tout a été passé au peigne fin et on a pratiquement acquis la certitude que votre protégée est partie en chemise de nuit et en pantoufles. On a retrouvé ses vêtements d’hier et, dans son armoire aucun cintre n’était inoccupé. Et si vous ajoutez ceci…
    D’un morceau de papier plié dans sa poche Berthier sortit un large tampon de coton auquel s’attachait encore une odeur de chloroforme.
    — Cela signe l’enlèvement ! soupira Aldo. Et comme vous n’avez pas perdu l’entrée de vue on peut se demander par où les ravisseurs sont passés.
    — L’atelier s’appuie à un mur possible à franchir. Même avec un fardeau si l’on est suffisamment solide.
    — Il donne sur quoi votre mur ?
    — Une impasse aveugle et, comme il a pas mal plu ces temps derniers, la terre y a gardé l’empreinte de pneus assez larges indiquant une grosse voiture. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
    — On déjeune ! Faites un brin de toilette pendant que je vais chercher Vidal-Pellicorne. Où est votre Ledru ?
    — Il est rentré à notre hôtel… qui n’est pas celui-là.
    — On va l’y prendre. Il y a, paraît-il, rue du Pain, près du marché Notre-Dame, un bon restaurant tranquille. Après, vous rentrerez provisoirement dans le rang et moi je vais voir le commissaire Lemercier pour lui dire que je suis allé ce matin chez M lle  Autié et que je crains fort qu’elle n’ait disparu.
    Il fut impossible de ramener Adalbert à la réalité du jour. Victime d’une solide gueule de bois, il était vert comme une salade et refusait de bouger même une oreille. On le laissa là.
    Après un repas confortable au cours duquel Aldo fit pour Berthier et Ledru le compte rendu détaillé de la fête nocturne, on se sépara : les journalistes pour téléphoner le « papier » qu’il venait de leur suggérer et Morosini pour se rendre à l’hôtel de police afin de faire part à Lemercier de son « inquiétude » au sujet de Caroline.
    Plus « Dur-à-cuire » que jamais et l’œil mauvais, le policier le reçut comme un chien dans un jeu de quilles. Assis à son bureau, la tête dans les épaules, il ne lui offrit pas de s’asseoir et grogna :
    — Il date de quand votre dernier coup de téléphone ?
    — Mais… un peu avant midi. Pourquoi ?
    — Vous ne seriez pas allé faire un tour chez elle, par hasard ?
    — Mon Dieu non ! Je me suis couché extrêmement tard et je n’ai pas quitté l’hôtel ce matin, fit Aldo avec la satisfaction de dire la vérité. Je venais même vous demander de me faire accompagner par un de vos hommes. Je ne vous cache pas que nous sommes soucieux, M me  de Sommières et moi, d’avoir dû la laisser rentrer dans une maison aussi… malsaine !
    — Cette grande inquiétude ne vous a pas empêchés de passer une excellente soirée, n’est-ce pas ?
    Le ton était franchement acerbe mais Aldo ne parut pas le remarquer :
    — Vous savez pour quelle raison nous l’avons maintenue puisque votre opinion allait dans ce sens mais nous en avons connu de plus… détendues. Tout le temps qu’elle a duré nous avons appréhendé une catastrophe et quand tout a été fini, nous étions soulagés…
    — Vous redoutiez une catastrophe, ricana Lemercier en cherchant fébrilement un papier parmi ceux qui encombraient son bureau. Est-ce que ça vous paraît suffisant ? Il y a là une petite plaisanterie dont je ne suis pas certain que vous allez apprécier le sel !
    Du premier coup d’œil, Aldo reconnut l’écriture et sentit un frisson désagréable couler dans son dos :
    « À mon grand regret, écrivait l’assassin, il me faut constater que vous ne vous donnez guère de peine pour vous procurer ce que je vous avais demandé. La larme est introuvable, n’est-ce pas ? Vous vous contentez de tendre le dos dans l’attente d’un nouveau cadavre ? C’est assez facile, au fond ! Aussi me mettez-vous dans l’obligation de stimuler votre zèle. En attendant que le diamant reparaisse en surface, ce qui ne saurait manquer un jour ou l’autre, je me

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