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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Ils
approchaient rapidement et dépassèrent bientôt les deux premiers, franchissant
le pont de bois. Tous les quatre devraient attendre la fin de la messe avant de
pouvoir vaquer aux affaires qui les amenaient ici, car tout le monde y
assistait, sauf les sentinelles de garde.
    Brusquement
une voix toute proche fit sursauter Jack. « Enfin, te voilà ! »
C’était sa mère. Elle vit aussitôt qu’il était bouleversé. « Qu’y
a-t-il ? »
    Il aurait
voulu trouver du réconfort auprès d’elle, mais il durcit son cœur et dit :
« Est-ce que j’ai eu un père ?
    — Oui,
fit-elle. Tout le monde a un père. » Elle s’agenouilla auprès de lui.
    Il
détourna le visage. C’était sa faute s’il avait été humilié, car elle ne lui
avait jamais parlé de son père. « Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
    — Il
est mort.
    — Quand
j’étais petit ?
    — Avant
ta naissance.
    — Comment
pouvait-il être mon père, s’il est mort avant que je sois né ?
    — Les
bébés poussent à partir d’une graine. La graine sort du sexe d’un homme pour se
planter dans le ventre d’une femme. La graine se développe alors dans son
ventre pour former un bébé et, quand il est prêt, il sort. »
    Jack resta
un moment silencieux, digérant cette information. Il se doutait confusément que
cela avait un rapport avec ce que sa mère et Tom faisaient la nuit.
« Est-ce que Tom va planter une graine en toi ? demanda-t-il.
    — Peut-être.
    — Alors
tu auras un nouveau bébé ? »
    Elle
acquiesça. « Un frère pour toi. Tu aimerais ?
    — Ça
m’est égal, dit-il. Tom t’a déjà prise à moi. Un frère ne changerait pas
grand-chose. »
    Elle le
serra contre elle. « Personne ne m’éloignera jamais de toi »,
dit-elle.
    « Il
fait froid ici, fit-elle au bout d’un moment. Allons-nous asseoir auprès du feu
en attendant le déjeuner. »
    Ils se
levèrent et dévalèrent le remblai jusque dans l’enceinte. Pas trace des quatre
visiteurs. Peut-être étaient-ils entrés dans la chapelle.
    Comme Jack
et sa mère traversaient le pont pour regagner l’enceinte supérieure, Jack
demanda : « Comment s’appelait mon père ?
    — Jack,
comme toi, dit-elle. On l’appelait Jack Shareburg. » Cela lui plut. Il
avait le même nom que son père. « Alors, s’il y a un autre Jack, je peux
dire aux gens que je suis Jack Jackson.
    — Tu
peux. Les gens ne te donnent pas toujours le nom que tu veux, mais tu peux
essayer. »
    Jack hocha
la tête. Il se sentait mieux. Il n’avait plus honte maintenant. Il savait à
quoi servait un père et il connaissait le nom du sien. Jack Shareburg.
    Ils
arrivèrent à l’enceinte supérieure. Il n’y avait pas de sentinelle. La mère de
Jack s’arrêta, fronçant les sourcils. « J’ai l’impression qu’il se passe
quelque chose de bizarre », dit-elle. Sa voix était calme et unie, mais on
y percevait une note de crainte qui fit frissonner Jack, et il eut la
prémonition d’un désastre.
    Sa mère
entra dans le petit poste de garde à la base du bâtiment. Jack l’entendit
pousser un cri étouffé. Il entra derrière elle. Elle était figée dans une
attitude de stupeur, la main sur sa bouche, et son regard fixait le sol.
    Allongée
sur le dos, les bras inertes de chaque côté du corps, la sentinelle gisait la
gorge ouverte au milieu d’une flaque de sang frais. A n’en pas douter, l’homme
était mort.
    William
Hamleigh et son père étaient partis au milieu de la nuit, avec près d’une
centaine de chevaliers et d’hommes d’armes à cheval, Mère en arrière-garde. A
la lueur des torches, ces guerriers au visage emmitouflé pour se protéger de
l’air froid de la nuit avaient de quoi terrifier les habitants des villages
qu’ils traversaient avec fracas pour se rendre à Earlscastle. Parvenus au
carrefour de la grand-route alors qu’il faisait encore nuit noire, ils avaient
mis pied à terre et avaient continué en tenant leurs chevaux par la bride, pour
les reposer et faire moins de bruit. Comme l’aube commençait à se lever, ils se
cachèrent dans les bois de l’autre côté des champs qui les séparaient du
château-fort du comte Bartholomew.
    William
n’avait pas compté le nombre d’hommes en état de se battre au château – une
omission que Mère lui avait sévèrement reprochée. Il estimait toutefois avoir
vu une quarantaine d’hommes ; aussi, s’il n’y avait pas eu de grands
changements dans les quelques

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